" Je dois fuir "

25 3 0
                                    


Tout mon être s'embrume d'une chaude fumée, qui me consume progressivement. Je peine à contenir ce flot de larmes, qui menacent de m'étrangler. Je n'en peux plus. Prisonnière d'une tornade briseuse de cœur, je lui tourne le dos pour fuir ce garçon qui a causé dans ma vie plus de mal que de bien.


Cependant à peine ai-je eu le temps de faire un pas que ce diable au visage d'ange, m'attrape par le coude pour lui faire face.


" - Attend ! Tu vas où comme ça ?


- En cours. " j'articule faiblement.


Ses joues s'empourprent automatiquement d'une teinte grenadine, tandis qu'un sourire naît sur ses lèvres abîmées par les cigarettes qu'il a pris l'habitude d'user. Il est si mignon...


"- Ah oui... Excuse-moi. Je suis un peu bête."


J'acquiesce d'un hochement de tête, empressée qui me lâche enfin les bottes.


"- Bon on y va du coup à ce lycée ?!" lance-t-il enjoué.


On ?...


"- Zayn... Je ne crois pas que ce soit une bonne idée."


Il me fixe de ses yeux rieurs, ignorant délibérément, les propos crus que je venais de lui asséner. Mes pupilles chutent ainsi vers se sol crasseux, priant dans mon faible intérieur, que Le Seigneur me délivre de cet amour destructeur.


Seul nos pas qui toquent contre le trottoir gelé, forment le seul bruit qui casse se silence. Une dizaine de minutes plus tard ont suffi, pour arriver à destination, mettant fin à ce voyage affreux.


A peine ai-je franchis la porte vitrée, que je me rue sur le radiateur du hall.


Les mains plaquées tout contre l'engin, je laisse cette chaleur extrême chauffer mes membres congelés. Je meurs de froid... Tant pis pour le cours de géographie, Angela me passera ses notes.


"- Est-ce que je pourrais te demander ce que tu fais ? "


Zayn.


"-Je me réchauffe les mains. "


Je le sens s'approcher de moi,


- Si tu avais si froid que ça, tu aurais dû me le dire. Je t'aurais passé mes gans."


Une boule de plumes douces, percute mon organe cardiaque endolori par les blessures du passé. Il l'aurait vraiment fait ?... Si c'est le cas, c'est... c'est gentil de sa part. Je cache cette joie, et ne hoche que des épaules. Il est hors de question, qu'il réalise à quel point il compte pour moi. Si il le savait, il me prendra pour une folle aliénée. Le pire c'est qu'il aura très certainement raison.


Je le contourne et décide enfin de monter les marches qui s'étendent face à nous.


Reste avec moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant