you only need me [Terraink - SMS ♡]

43 | Le départ

Le petit mot de Kay : Bonsoir bonsoir! Voilà un mois que je ne suis pas passée par ici... Il est temps de me rattraper avec ce nouveau chapitre!

Mon absence s'explique par deux choses (entre autres) : les cours, qui m'ont pris pas mal de temps, mais aussi les avis partagés sur La panique... qui m'ont un peu perdue, mais que j'accepte complètement!

Ceux qui ont déjà lu ma première fiction Only Words savent (ou pas) que j'aime les moments forts, les sentiments dévastateurs, la perte totale de contrôle sur soi... Aussi, je comprends que cela puisse paraître bizarre pour ceux qui n'y sont pas habitués! Je pense que chaque être humain a sa propre façon d'exprimer ce qu'il ressent, et j'espère que vous vous habituerez bientôt à la mienne ('∀｀)♡

Bref, je vous laisse tranquille avec le petit nouveau! À très vite ♡

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― Point de vue de Thomas ―

La peur me contrôlait complètement.

Ma vie semblait s'écrouler en un tas de ruines impossibles à déterminer les unes des autres, tandis que mon corps me suppliait à sa manière d'arrêter ma course folle. Mes poumons appelaient à l'aide, mon visage peinait face à la déchirure du vent glacial qui me poursuivait sans relâche.

Ce ne fut que lorsque j'entendis son hurlement de douleur, mon prénom déformé par une déception incroyable, que mes jambes s'arrêtèrent enfin. Elles ne me laissèrent pas le choix, et je trébuchai presque en me prenant ma valise dans les tibias. Cela suffit à me ramener à la réalité, et je retrouvai d'un seul coup mes esprits.

Qu'est-ce que j'ai fait?

Je regardai mes mains rougies par le froid, les arbres et les bâtiments qui m'entouraient. Je tentais tant bien que mal de me resituer dans ce monde, dans ma folie qui m'avait fait commettre l'impardonnable pour la deuxième fois.

Je tentai de réfléchir, d'analyser cette réaction disproportionnée qui me ressemblait si peu. Pourquoi avais-je paniqué ainsi devant les parents de Damien? Qu'est-ce qui m'avait empêché de me présenter à eux comme étant le petit ami de leur fils - ce que je n'étais sûrement plus à l'heure actuelle?

La réponse s'imposa à moi tandis que je me décidai à avancer vers mon arrêt de bus. Il m'était désormais impossible de revenir en arrière, de quémander des excuses à celui que j'aimais - je ne les méritais pas. Je n'avais plus aucun droit quant à notre relation.

La vérité, c'est que je le voulais. Je le voulais plus que tout, lui.

J'avais besoin de lui, de sa présence, de sa force, de son amour pour moi. Il était mon repère, mon ancre, et je refusais de partager ça avec quelqu'un d'autre. Ce n'était plus seulement une question de coming out. Plus d'égoïsme.

Je voulais que cette histoire reste la nôtre, qu'elle ne soit pas souillée par une présence extérieure. Par conséquent, j'avais préféré tout foutre en l'air plutôt que de devoir me résoudre à ça.

Fuir. Encore et toujours.

Je me laissai tomber lourdement sur le banc de l'abri, attendant mon moyen de transport comme un condamné à mort. Ma propre bêtise me sautait aux yeux, me consumait de l'intérieur. Les regrets ne cesseraient jamais plus de me tourmenter... J'en étais certain.

J'avais tout foutu en l'air. Tout mon bonheur, tout mon avenir, venaient de me glisser entre les doigts. Et c'était entièrement de ma faute.

Mon cœur battait toujours à un rythme trop soutenu, seul vestige de l'affolement qui m'avait secoué quelques minutes auparavant. Je passai une main tremblante dans mes cheveux, cherchant une prise me permettant de me raccrocher à quelque chose.

Qu'allais-je faire, désormais?

Allais-je simplement me laisser mourir de chagrin comme je savais si bien le faire? Jouer au lâche une fois de plus?

Non, hors de question. Il fallait que je trouve une solution pour avancer, pour tenter de ne plus reproduire les mêmes erreurs. Je me devais de changer ma façon de penser, d'aimer. J'en demandais beaucoup trop et je le savais - un contrat d'exclusivité tacite qui gâchait trop facilement des vies.

Lorsque les phares du bus s'approchèrent de moi en me rappelant douloureusement ce que je venais de perdre, je me fis une promesse, que je formulai en pensées tout en soulevant ma valise.

J'allais devenir le Thomas que Damien méritait. Un Thomas plus fort, moins dépendant. Quelqu'un de bien qui aime sans se faire mal, sans trop exiger. Un petit ami digne de ce nom.

Un être qu'il pourrait présenter à ses parents sans honte.