Chapitre 1

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Point de vue de Khiarra :

Nous étions en mars. Fin mars. Quand l'hiver laisse place au printemps. Que les feuilles d'arbres repoussent et les fleurs éclosent une à une, laissant un doux parfum dans l'air.

J'étais dans ma chambre, allongée sur mon lit en train d'observer mon magnifique plafond blanc. Pendant que mon connard de mec prenait encore un malin plaisir à m'insulter de tous les noms car il avait trop bu. Je lui raccrochais à la gueule comme à chaque fois. Lorsque je sentit mon téléphone recommencer à vibrer près de moi je le saisit d'une vitesse incontrôlable prête à l'envoyer se faire foutre mais je me stoppais dans mon élan en voyant un certain "numéro masqué".
Ma porte s'ouvrit au même moment : ma mère.

Nolwenn : Khiarra ça fait quatre fois que je t'appelle ! Vient manger.

Je soupirais et laissait mon téléphone sur mon lit. Je descendis les escaliers, et m'assis à ma place. La discussion fut encore portée sur l'argent, pendant que ma soeur essayait d'attirer l'attention en faisait un bordel pas possible.

Le chômage de mon père, cette famille n'avait que ce mot à la bouche.

Je finissais mon assiette avant de repartir dans ma chambre et de m'affaler sur mon lit.

"Trois appels manqués : numéro masqué"
Et comment je te rappelle si t'es en numéro masqué putain très intelligent.
"Message (23) : Bryton"
Je savais déjà à quoi m'attendre de sa part, je ne pris pas le temps de les ouvrir et m'endormit.

6h45.
Mon réveil sonna et je me levais pour allez en cours. Prendre le bus, écouter de la musique et s'imaginer une vie en pensant à la chance des gens avec une vie simple, celle que je n'ai pas. A ces gens qui arrivent à se plaindre de leur bonheur.

Une fois arrivée, je rejoignis ma petite bande de potes, plus focus les une que les autres, mais ça ne faisait rien. On s'y habitue vite. Dire que j'allais avoir la même classe pour l'année prochaine. Autant dire que ça me faisait chier.

La semaine était passée tranquillement, rien de plus que d'habitude. Toujours des engueulades entre mes parents, la violence de mon père chaque soir en rentrant du collège, les cours, l'équitation, les embrouilles dans mon couple.
A si, il avait une chose qui différé des autres, ces appels chaque soir, ce "numéro masqué" qui n'arrêtait pas.

Une notification attira mon attention :
"Layvin.mjdv a commencé à vous suivre"

Je le suivis en retour et m'attarda sur la seule et unique photo sur son profil, un garçon, brun, aux yeux noir, et a la peau bronzé. Il portait un tee shirt blanc et un bonnet noir.
Je pensais à un fake ce qui me désespéra au plus haut point.
Il commenta ma photo et aima la plupart d'entre elles. Je fit de même. En voyant son snap je l'ajoutais, sans rien attendre en retour.

Et c'est la... c'est la que toute la situation m'a échappée, ça à commencé par des conversations sur snap, puis par message, la séparation avec Bryton... et il y a eu le premier appel avec Layvin.
Je suis tombée amoureuse de sa voix, de son humour à la con, de sa vision du monde, de ce qu'il est.
Et puis je me suis attachée à lui vite, beaucoup trop vite.
Il y a eu les premiers Skype, à rigoler comme deux cons, comme des adolescents trop bête pour voir ce qu'il advenait de cette relation.

Puis j'ai appris à le connaître, ce Layvin de 15 ans vivant à Paris.
Et puis il y avait moi... dans mon trou pommé de la Bretagne.
Je ne savais pas ce que tout ça allait donner, mais ce que je savais c'est qu'il illuminait mes journées et me faisait voir le bonheur la ou je n'en voyait plus. Il faisait naître un sentiment nouveau quelque part en moi, un sentiment qui s'emparait peu à peu de tout mon être, un sentiment nouveau. Quelque chose de trop fort pour être décrit.
Quelque chose que je ne pensais pas vivre un jour.
Layvin était devenu une partie de moi en quelques jours, et je me raccrochais a lui comme si c'était mon dernier espoir.

Pour une fois j'avais envie d'y croire.

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