Ceux qui vivent sont ceux qui luttent

Pensées

Tu m'as dit d'arrêter de parler et de laisser tes émotions guérir les miennes.

Alors je me suis tue et j'ai écouté. Je me suis emplie de tes paroles. De leurs effets. De la légère chaleur qu'ils diffusaient en moi, en mon coeur.

Je me suis assise sur un banc, sous un arbre. Un chemin qui passait à côté menait à un belvédère un peu plus loin. Un coin tranquille, calme où il fait bon de s'y poser.

Je suis restée là un sacré bout d'temps. J'étais possédée par tes phrases. Elles étaient belles. Chaque mot avait une couleur semblable à un rouge rosé, très doux, tout tendre...
Ils se posaient sur les plaies béantes de mon âme et agissaient comme un baume dessus.
Chaque syllabe aux teintes légèrement violettes était comme un point de suture refermant doucement ma blessure.

J'étais installée sur ce banc depuis des heures, des mois, des années... En fait, c'était peut-être quelques secondes... Je ne sais pas. Ne sais plus. J'ai oublié.

J'ai regardé les gens passer. Et j'ai laissé mes pensées défiler...
Je me suis demandée combien de pieds avaient foulé ce chemin.
Combien d'enfants s'étaient assis sur ce banc.
Combien de couples s'étaient embrassés pour la première fois sous ce belvédère.
Combien de saisons avait cet arbre...

Les saisons... Parlons-en tiens...
Le printemps... Douces températures... la nature qui reprend vie... Les fleurs, les arbres...
L'été... Chaleur intense... L'envie de fraîcheur... Les baignades en mer, les vacances...
L'automne... Humides sécheresses... le monde qui change de couleurs... les champignons dans les bois, les marrons chauds...
L'hiver... Le froid destructeur... Les nuits délicates au coin du feu... La neige qui tombe, les bonnets et les écharpes...

Tant de clichés tellement vrais... Après tout... ca recommence chaque année...

Et si cette année changeait ? Et si... On se mettait à aller ramasser des champignons au printemps, skier en été, planter des fleurs en automne et se baigner en hiver ?
Ce serait... bizarre...
Quoique...
Ça sortirait de l'ordinaire... Si je faisais ça, je ne serais plus un mouton qui suit les règles et les modes...
Mais... j'aime pas me faire remarquer... Tant pis !

Tiens... Des enfants qui font du roller... Les miens sont devenus trop petits depuis longtemps. Dommage, j'aimais bien en faire... Il faudrait que je retrouve mon vélo aussi... Il doit être dans le garage de Mamie...

Je commence à avoir un peu faim... Je voudrais... Une crêpe ! Bien chaude... Au beurre salé-sucre. Ce mélange sucré-salé tellement bon... Miam !
Il me fait voir tant de couleurs... Un beau vert intense, un rouge profond, un jaune éclatant... Elles dansent une folle farandole autour de moi me transportant dans un autre univers. Comme tes mots. Sauf que toi, tu m'emmènes jusqu'à la voute de l'éternité. Et plus loin encore...

J'en étais là dans mes pensées, lorsque tu es arrivée. Tu m'as tendue la main, prise dans tes bras et dans le creux de mon oreille, tu as murmuré un doux "Je t'aime. Allons voir les étoiles..."