L'aveu

3 1 0
                                    

L'aveu

Dès son arrivée chez elle, Aelis monte dans sa chambre. Elle sait que sa mère est dans la cuisine et qu'elle prépare le repas de ce soir. Dans quelques minutes, elle va monter pour lui demander de prendre son bain. C'est ce qu'elle fait tout le temps lorsque sa fille joue dehors toute la journée. Il faut qu'Aelis profite de ce moment pour inviter ses grands-parents à dîner. Elle entre dans sa chambre, saute sur son lit pour atteindre sa table de nuit. Elle ouvre le tiroir et y cache la trousse d'Emilian.

Allongée sur le lit, elle regarde le plafond et repense à cette curieuse journée. Depuis le début des vacances, elle cherchait un moyen de passer un peu de temps, seul à seul, avec Bastian. Elle a imaginé beaucoup de stratagèmes pour qu'il la remarque et là, sans calculs ni scénarios compliqués, Bastian ne va plus pouvoir se passer d'elle. Pour elle, cette journée fut magique.

- « Je peux entrer ? demande sa mère en ouvrant timidement la porte. Tu penses encore à ton amoureux ?

- Maman ! Ce n'est pas mon amoureux. C'est juste un copain...

- J'ai vu juste ! Tu pensais à lui ? J'ai connu ça moi aussi, pour ton père... » commence-t-elle en s'approchant du lit de sa fille.

Aelis se retourne, attrape son oreiller et se le colle sur la tête. Elle ne veut pas encore écouter cette histoire entre sa mère et son père. Ce qui se passe avec Bastian, c'est différent. C'est tellement plus beau, tellement... mystérieux.

« Allez ! C'est l'heure du bain ! abdique sa mère en voyant sa fille se couvrir les oreilles. File te laver ! ordonne-t-elle en revenant sur ses pas et repassant sous l'encadrement de porte. Elle traverse le petit couloir, entre dans la salle de bain avant de s'accroupir pour lui faire couler l'eau dans la baignoire.

- Maman, est-ce que Papé et Mamé peuvent venir manger avec nous ce soir ? demande Aelis timidement en posant ses affaires propres sur un petit meuble bas. Elle commence à quitter ses vêtements sales et regarde sa mère ajouter de la mousse et préparer le savon et le shampoing.

- Pourquoi tu me demandes ça ma chérie ? Si tu veux les voir ce soir, appelle-les maintenant. Ton père sera certainement content de les voir, vu le travail qu'il a en ce moment, il n'a pas vraiment le temps de passer un moment avec eux ! »

Sans attendre d'autres arguments, la jeune fille descend dans le salon pour prendre le téléphone. Elle compose le numéro en s'assurant que sa mère ne descende pas de l'étage et entend sa grand-mère à l'autre bout du fil.

- « Pitchoune ! Qu'est-ce que tu veux ma chérie ?

- Maman veut vous inviter à manger ce soir, vous voulez ? demande-t-elle en s'entortillant les cheveux avec le doigt et se tordant d'impatience comme si elle retenait une envie pressante.

- Bien sûr mon lapin, Vers dix neuf heures ? »

Aelis cache le micro du combiné et demande à sa mère si dix-neuf heures ce soir lui convient. Mais elle ne lui laisse pas le temps de répondre.

- « A tout à l'heure ! » finit-elle en sautant de joie. Elle sourit à pleines dents et raccroche le téléphone alors que sa grand-mère apprend à son époux qu'ils vont manger chez leur fils ce soir. Aelis remonte rapidement les escaliers, en manquant une marche, et crie à sa mère que ses grands parents ont accepté l'invitation.

Une demi-heure après son bain, Aelis aide sa mère à préparer le dîner. Elle lui sort les œufs du réfrigérateur, va lui chercher les plats et les casseroles jusqu'à ce que le téléphone sonne. Comme à son habitude, depuis que ses parents lui ont permis, Aelis court dans la salle à manger, en abandonnant ses tâches de commis de cuisine et décroche le combiné.

A l'an que ven !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant