Seduce & Destroy (Leçons de Séduction #1) [SORTIE 19.09.2018]

Règle n°1 - Oser lui faire face

Lizzy émergea violemment de son sommeil paisible. Le silence de sa chambre était désormais troublé par son réveil qui braillait le dernier single d'une chanteuse américaine en vogue. Une patte se posa sur son visage. Une langue râpeuse commença à laper ses cheveux probablement hirsutes.

— Clawdia, ça suffit, murmura-t-elle en la repoussant.

Un miaulement contrarié lui répondit. Lizzy ouvrit un œil et observa ses deux chats sortir de sa chambre. Même Clawdia et Jennifurr, ses compagnons poilus, étaient du même avis : cette chevelure nécessitait un shampoing de tout urgence.

Avec un grognement, elle roula sur le dos et pressa le bouton « Snooze » de son réveil. Il lui fallut deux minutes pour rassembler toute son énergie et sauter du lit. Nouant ses cheveux en queue de cheval, elle pénétra dans la salle de bain du loft qu'elle partageait avec Parker et Harper, ses deux meilleurs amis. Le loft était en réalité la réunion des quatre appartements que Parker possédait au-dessus de son bar-tabac. Quand il avait eu besoin de colocataires, ce fut tout naturellement qu'il avait proposé à sa jumelle – Harper – et sa meilleure amie – Lizzy – d'emménager avec lui. Le dernier étage servait de rangement/dressing/grenier essentiellement occupé par les vêtements de Harps et les divers composants informatiques de Parks. Situé à cinq minutes de Pearl, l'appartement était idéal pour elle.

Brosse à dents en bouche, elle dévala les escaliers menant à la petite boutique. Flanquée d'un vieux t-shirt troué et d'un short d'un bleu criard qui lui servait de pyjama, convaincue que son meilleur ami n'avait pas encore ouvert, elle déboula avec toute la finesse et l'élégance d'un éléphant dans un magasin de porcelaine.

— Parks, tu ne saurais pas où est-ce que Harper a fichu mon livre de recettes ? cria-t-elle, son dentifrice formant des bulles quand elle tenta d'articuler.

Affairé autour des divers journaux économiques posés dans un coin du bar, il ne lui répondit pas.

— Quand est-ce que tu vas arrêter de bosser avec tes écouteurs dans les oreilles, maugréa Lizzy.

Sans attendre plus longtemps, elle commença par fouiller sous le comptoir près du tiroir-caisse. Après tout, on n'était jamais mieux servi que par soi-même.

— Parker ! s'exclama Lizzy à bout de patience. Je suis sûre que tu sais où est-ce qu'elle a jeté ou caché mon bouquin. Que tu t'allies avec elle pour m'empêcher de bosser est une trahison. Mais tu sais que j'ai quelques munitions redoutables contre toi. Je te laisse trois secondes avant de filer lui raconter le rêve cochon que tu as eu sur ta cousine et moi où nous étions si je me souviens bien dans la chambre de tes parents ! Un, deux...

Un ricanement incrédule résonna. Merde, pensa-t-elle en se tournant vers son meilleur ami... ou du moins celui qu'elle pensait être Parker. Lentement, elle glissa ses lunettes du sommet de son crâne jusqu'à l'arête de son nez et découvrit ce qu'elle craignait.