Seduce & Destroy (Leçons de Séduction #1) [SORTIE 19.09.2018]

Règle n°2 - Le remettre à sa place

C'était presque devenu un rituel pour David. Morgan et Abrianna accaparaient la moindre minute, la moindre seconde de son temps libre espérant sûrement ainsi l'empêcher de côtoyer d'autres femmes.

Ridicule, parce que finalement après avoir été plus qu'indignées, elles étaient visiblement parvenues à un compromis : se partager à elles deux Don David Casanova.

Le concept même de ménage à trois n'était pas du tout quelque chose que Lizzy comprenait. Mais n'était-ce pas mieux que de vivre dans un mensonge ? Ce qui était réellement effrayant, concéda Lizzy, c'était ces mensonges cachés qui possédaient un impact plus grand que ceux que l'on connaissait. Ils pouvaient éroder nos forces, blesser notre estime, ébranler la fondation même de notre personne.

Alors si Abrianna et Morgan avaient choisi de vivre dans cet étrange schéma, qu'avait Lizzy à en redire ? Rien. À vrai dire, elle était bien plus préoccupée par cette nouvelle idée de recette qu'elle devait absolument noter dans son carnet avant de pouvoir la tester chez elle. Mais avant ça, elle devait finir d'astiquer le comptoir de la cafétéria.

— Mademoiselle Harrington ?

La voix d'Abrianna la sortit de ses songes culinaires en se postant juste devant elle. Écarquillant les yeux, Lizzy faillit bondir en arrière. Main contre son cœur, elle souffla :

— Vous aviez commandé quelque chose ?

Sans réfléchir, elle attrapa la liste des commandes que Grace et elle répertoriaient sur papier.

— Non, du tout. Je... ce que j'ai à vous dire va vraisemblablement vous paraître singulier mais... commença la jeune femme. Voilà, je réfléchis à quelque chose depuis plusieurs jours et je me demandais si l'attitude de David ne vous avait pas semblé étrange dernièrement.

Que... quoi ? s'exclama silencieusement Lizzy. Ce n'était pas parce qu'elle leur avait confié ouvertement son opinion sur leur patron qu'elles devaient partager des confidences à présent. Arquant un sourcil sarcastique, elle fronça son nez pour détailler la chargée de communication.

— C'est à moi que vous posez cette question ? ricana Lizzy, amère. Écoutez, je n'en sais rien du tout et en toute franchise, je m'en contrefiche.

— Vous m'avez mal comprise, recommença Abrianna. Avez-vous noté dans son attitude envers vous un changement ?

Envers elle ? Elle, Elizabeth Harrington, la nana qui était aussi transparente que l'homme invisible aux yeux du grand David Matthews ?

— Il me dit bonjour, répondit lentement Lizzy avec sarcasme. Il me demande son café, parfois des encas. Selon vous, il va finir par me demander en mariage ?

Le soupir de frustration d'Abrianna ricocha sur chaque mur de la cafétéria.

— Soyez sérieuse deux secondes ! Regardez derrière moi, lui ordonna-t-elle. Vous voyez David scrutant la cafétéria à travers la porte de son bureau. À votre avis qui regarde-t-il ?