Mr Anson

I Un travail à plein temps

Je viens à peine de me lever, le téléphone sonne, je réponds.
«O-oui, bien sûre, dès 16h aujourd'hui ? C'est entendu, j'y serai.»
Je suis complètement abasourdie. J'ai été appelée par une gouvernante du domaine de Mr Anson, l'homme d'affaires le plus important de la ville, et certainement de l'état, d'ailleurs. J'ai été contactée car ce dernier se serait blessé lors d'un entraînement à la course. En effet, je suis kinésithérapeute. Je ne parviens toujours pas à croire que c'est à moi que l'on a fait appel, surtout que je ne suis pas si expérimentée que mes autres collègues qui ont tous au moins quinze ans de pratique en clinique ou en cabinet. Très étonnée, je commence déjà à me préparer. Il est tard, lorsque je n'ai pas de rendez-vous le Samedi, je me plais à me lever vers midi, c'est pour cette raison que je n'ai pas beaucoup de temps. Après une bonne douche, je cherche dans mon armoire de quoi être présentable. Je me dois de faire bonne impression. Je commence déjà à désespérer. Il est près de quinze heure. C'est alors qu'il me revient en mémoire que Mr Anson est quelqu'un que l'on qualifie souvent de cruel et sévère. J'ai peur, je ne veux plus y aller...mais il est trop tard maintenant pour reculer. Je saute dans ma voiture et me rends au domaine. Il est impossible de manquer cette immense demeure entourée de jardins et donnant sur une vaste forêt. Le manoir est très grand, c'est une vieille bâtisse, un hôtel particulier appartenant à la famille de l'homme depuis légèrement plus longtemps que la révolution américaine. Il habite un peu en retrait, à quelques​ kilomètres de la ville, entre la région urbaine et la campagne, là où l'on est tranquille sans être coupé de la civilisation, comme l'on dit. J'arrive enfin et me gare devant l'allée. J'avance doucement vers la maison. Il y a une immense piscine, un parc avec des animaux et un magnifique kiosque presque caché dans la végétation du jardin. On peut voir tout autours des bassins. J'arrive devant la porte, pas de sonnette, je frappe. C'est une gouvernante qui m'ouvre, je me présente, elle me fait entrer et me dit de patienter dans le grand salon en face des escaliers. J'entends que l'on descend. Je me tiens droite, tendue.