Chapitre 3

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Des heures durant elle avait marché le long de routes qu'elle connaissaient plus ou moins. Elle avait finalement trouvé refuge sur la plage de Biarritz tard dans la nuit.
De grosses larmes roulaient sur son visage. La non-réaction de ses parents face à son acte l'avait blessée, même si elle ne s'attendait pas à des "Je t'aime ma fille, ne pars pas s'il te plait !". Elle avait au moins espéré un regard de leur part. Mais ils n'avaient eu aucune réaction et rien ne pourrais changer ce trou qu'elle avait au coeur. Le futur l'apeurait à présent. Elle était seule et sans argent. Pour se détendre un peu elle mis ses écouteurs et se perdit dans un mélange de mélodies.
 
Le bruissement des feuilles sur l'arbre au-dessus d'elle l'a réveilla. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle ne comprit pas tout de suite où elle se trouvait. Elle sentit un léger froid sous ses cuisses. Son cou semblait peser des tonnes. Elle enleva ses écouteurs et vit que son téléphone n'avait plus de batterie. Alors elle se rappela qu'elle s'était endormie sur ce banc en pleurant la veille. Elle se leva en étirant son corps encore tout contracté. Une vingtaine de minutes s'étaient écoulées depuis le levé du soleil. Ses rayons l'aveuglait. Elle sortit sa paire de lunettes de soleil et s'approcha de la fontaine pour s'asperger le visage d'eau fraîche afin d'être bien réveillée. Prête à affronter cette journée, elle mit son sac à dos et marcha en direction d'un camion livreur de fruits et légumes dont les cartons étaient en train de se faire acheminer, par deux hommes, vers une épicerie. Vérifiant qu'il n'y avait aucun passants, elle se cacha derrière la porte de gauche et attendit que les deux hommes ne la voit pas pour prendre une pomme. Elle avança un peu plus vite afin de ne pas se faire remarquer. Se sentant à présent hors de leur vue elle croqua avidement dans sa pomme. Elle ferma les yeux et se laissa glisser le long d'un mur. Cette simple pomme lui délivra un merveilleux sentiment dans tout le corps. Elle sourit bêtement au trognon et le lança quelques mètres plus loin dans un vieux sac poubelle. Elle fit deux petits pas de victoire. Le basketball était toujours en elle.


Elle marchait sans but précis, s'arrêtant quand elle voyait un point d'eau pour se rafraîchir

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Elle marchait sans but précis, s'arrêtant quand elle voyait un point d'eau pour se rafraîchir. La ville commençait doucement à se réveiller. Les volets des rues étroites s'ouvraient sur elle dans un grincement. Elle croisa quelques coureurs matinaux. La chaleur lui brûlait la peau et elle sentit qu'elle n'allait pas pouvoir tenir encore longtemps dans ses baskets-chaussettes. Il y avait un marché un peu plus loin. Elle s'en approcha et repéra un stand de chaussures. Une paire de sandales plates attira son oeil. Elle attendit que son propriétaire eut le dos tourné pour la prendre et courut. Le garçon du stand voisin l'a vit et lui cria de s'arrêter immédiatement. Elle courut plus vite en attendant de trouver un endroit où il ne pourrait pas la découvrir. Elle continua encore sur une centaine de mètres et quand elle se retourna elle vit qu'elle était seule dans la rue. Alors elle enleva ce qu'elle portait à ses pieds depuis un jour pour enfiler les sandales volées. Ne sachant pas ce qui allait l'attendre les jours suivants, elle décida de remettre ses bonnes vieilles baskets dans son sac.

Les heures passaient et elle marchait toujours. Le soleil et la forte chaleur la ralentissait mais elle ne se décourageait pas. Après avoir traversé Biarritz en se perdant un peu, elle avait longé l'axe principal qui menait à Capbreton. En plus des sandales, elle avait volé un paquet de barres chocolatées ainsi qu'un grand chapeau. Mais elle savait que sans argent elle n'allait pas survivre longtemps et correctement. Elle choisit alors de s'arrêter au centre ville, là où depuis le ciel on distinguait des centaines de millier de points noirs déambuler dans les rues commerçantes tels des fourmis. Alors elle échauffa rapidement sa voix puis les notes qui s'échappaient de sa gorge emplirent l'air au-dessus d'elle. Elle posa alors son chapeau sur le sol afin que les passants lui laisse quelques pièces, voire même un ou deux billets.

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