Chapitre 14

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Je pourrai m'évanouir, là, maintenant, mais je ne peux pas, je ne peux pas ne pas réagir.
-Bordel de merde... Euh... Muria décale toi, barre toi, aller.
-Oui attend deux secondes.
Pendant qu'ils font leurs manipulations pour se séparer, je continue de les fixer même si ils sont nus. En fait je crois que je regarde plus dans le vide que leur corps.
-Charlotte... Qu'est-ce que tu fais là...?
J'ai envie de lui poser la même question mais Josh ne mérite pas que je lui adresse la parole.
-Muria, il est tard... Tu devrais aller dormir. Demain tu pars, faut être forme.
Elle non plus ne le mérite pas mais c'est la seule manière de la faire dégager d'ici.
-Euh oui oui...
Elle s'habille rapidement tandis qu'elle nous regarde tour à tour moi et Josh.
Je continue de fixer Josh, enfin plutôt le vide, et lui me regarde tout en se passant la main dans les cheveux. C'est un signe de nervosité. Il a bien de quoi être nerveux. Si ça ne tenait qu'à ma conscience, je l'aurai déjà frappé. Mais ça ne tient pas qu'à elle, ça tient aussi à mon cœur...
Muria s'en va sans un mot en me glissant la clé dans les mains.
Enfin seuls, je m'autorise à relâcher un peu mes muscles.
-Je suis désolé Charlotte... Je ne sais pas ce qui m'a pris...
-Moi je le sais. T'es qu'un pauvre pommé qui couche avec tout les déchets qu'il croise. Retourne dans ta prison ça me fera le plus grand bien.
Il s'approche de moi mais je recule vers la porte, me préparant à sortir.
-Dis pas ça. Tu sais que c'est faux... Je m'en suis voulu de pas avoir osé te dire que je ressentais quelque chose pour toi alors je suis allé vers Muria où les choses étaient plus simples. Je sais que ce que je viens de dire ne m'excuse en rien mais... J'ai préféré la facilité c'est tout...

J'ouvre la porte et juste avant de sortir je lui crache:
-Non effectivement, ça ne t'excuses en rien. Fais toi prendre ici par la directrice ou quiconque, ça m'est égal maintenant.

Je rejoins Muria dans la chambre. Je claque la porte, quitte à réveiller tous le dortoir de notre étage.
-Écoute Charlotte...
-Que je t'écoutes? T'as perdu ce droit depuis...
-Je me sentais seule...
Je la coupe d'un geste de la main et tente de contenir ma colère.
-Je suis fatiguée. À demain.
Et j'éteins la lumière. Cette nuit risque d'être mouvementée.

Dès mon réveil, la réalité me rattrape. Muria, Josh, le lit, leurs corps... Je comprends mieux pourquoi la reine nous a séparé d'eux, de ces hommes perfides, menteurs, trompeurs, charmeurs... Ce que je ressens dans ma poitrine, je le perçois plus comme un parasite qu'une douleur. Mon cœur a été brisé mais suturé par la haine.
-Salut...
-Salut.
-Je suis tellement désolée Cha!
-Arrêtons d'en parler, je ne veux pas d'ennuis.
-Si tu n'en voulais pas, t'aurais dû y penser avant de loger Josh...
-Et toi t'es dans la merde quand ils feront les tests de santé avant de t'envoyer sur une planète et qu'ils verront que tu n'ai pas vierge!
-C'est une infraction effectivement. Ils t'envoient sur Malanète pour ça, mais moi j'y vais déjà alors...
-Alors tu ne seras plus celle qui allait sur Malanète pour aider mais celle qui se retrouvera derrière les barreaux!!
Comment peut-elle s'en foutre et juste hausser les épaules ?! En faisant ce qu'elle a fait hier, elle a rayé tout avenir de la carte.
-Écoute, aujourd'hui tu t'en va, on va pas se séparer sur une dispute?
-Hm. Ca te dit de m'aider à fermer ma valise ?
-Attend, je vais poser mon gros derrière dessus!
Et on éclate de rire de nouveau ensemble comme au bon "vieux temps".

Lorsque notre colocataire s'en va, notre journée est banalisée. Je suis dispensée de toutes activités "obligatoires" du dimanche. On a toute notre journée pour passer ses derniers moments avec sa coloc.
Avec Muria, on a décidé de laisser toutes les disputes derrière nous. Le jour du départ de notre coloc, nous avons le droit de sortir de l'institut, faire les magasins tant qu'on a une puce sur nous qui permet de nous tracer en cas d'accident.
-Muria, je sais où on va aller! Mais pour ça, il va falloir trouver une manière de se débarrasser de ce mouchard qui est sous notre peau.
-Pas de problème!
Elle s'en va dans la salle de bain, et revient une minute après en compagnie d'un canif.
-Muria! Ça va pas! D'où est-ce que tu sors ça ?!
-Calme toi! Je l'ai récupéré il y a quelques semaines dans un tiroir de la cuisine. Les couteaux de la cantine sont merdiques...
-Mais pour faire quoi?!
-Bah au cas où j'aurais besoin de me défendre!
-Muria...
-Bon, une fois l'interrogatoire terminé, si tu le permets j'aimerai bien nous retirer le mouchard!
-Hors de question de s'y prendre comme ça! C'est dangereux!
-T'as une autre idée?!
-Laisse moi le temps!
-On l'a pas! On a qu'une seule journée!
Je lui tourne le dos et fixe cette petite capsule qui est sous ma peau. Je l'effleure du bou des doigts et chercher une solution. Mais rien ne vient... Je ne veux pas avoir recours à la solution de Muria...
-D'accord... Mais fait ça bien!
Elle part toute joyeuse dans la salle de bain chercher du désinfectant et de quoi bander.

-Okay, tend moi ton bras et ne bouge pas, il faut que je sois certaine de ne pas toucher une veine!
-Comme c'est rassurant...
Je la vois approcher la lame, qui reflète la lumière s'infiltrant à travers les rideaux, et je ferme les yeux.
Quand je sens le froid de la lame, j'ouvre subitement les yeux, surprise.
-Muria...
-T'inquiète vraiment pas okay?
Je hoche la tête même si je suis toujours aussi stressée... J'ai peur de ça fasse trop mal...
Elle enfonce la lame et entaille la chair. Je sens de lourds picotements et une fine douleur, incomparable à autre chose...
-Bon, et maintenant je vais devoir pousser la capsule pour la faire ressortir, okay?
Je sors un bref oui d'entre mes lèvres et attend que cela se passe.
Mais plus elle pousse la capsule, plus l'entaille s'agrandit, et j'ai l'impression que ma peau se déchire petit à petit, comme si on tirait brutalement dessus. C'est la pire des douleurs que j'ai connu pour le moment...
-Ca y'est je l'ai!!!
Elle la tient au jour de ses doigts comme si c'était le graal.
Elle désinfecte et me bande le bras.
Vient son tour.
Elle le fait si rapidement et sans grimace que je me sens comme une poule mouillée à côté d'elle...
Elle pose sa capsule à côté de la mienne et termine les soins à s'administrer.
-Maintenant ils faut qu'on les mettent sur quelque chose en ville en mouvement, pour qu'ils ne se doute de rien...
-Ça risque pas d'être un peu compliqué?
-On trouvera, aller, allons y!

Coucou! Je suis désolée pour ce chapitre très tardif mais je me rend compte que même en vacances on l'es pas... bref excusez moi et puis en plus avant je n'avais pas l'inspiration donc je ne peux pas me forcer! Bisous et merci beaucoup pour vos messages 😘😘😍❤️

Un amour impossible Où les histoires vivent. Découvrez maintenant