Chapitre 3

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La lumière du matin m'éblouie mais j'aperçois vaguement une silhouette. Mes yeux s'habituent peu à peu et lorsque je vois nettement, mon cœur s'arrête. Il fait une pause, tout comme mon cerveau. Je le vois... J'en vois un pour de vrai ! Je vois des cheveux bruns foncés, avec des yeux verts comme les miens ! Des lèvres d'une forme délicieuse. Ni trop fines, ni trop épaisses.

Je vois des trapèzes musclés accompagnés de bras musclés. Un T-shirt noir qui le moule, et laisse libre à mon imagination. Un pantalon délavé, montrant ses cuisses musclées. C'est sans doute un athlète! Je regarde ses longues mains, elles aussi d'une beauté... Il est d'une beauté à couper le souffle. On dirait un dieu descendu du ciel. Je me rends compte, qu'en le détaillant, je ressens quelque chose entre mes jambes, mais je n'ai aucune idée d'où vient cette sensation... Sa mâchoire musclée, couverte d'une barbe naissante... Je me demande quelle sensation cela doit faire de toucher cette barbe...?

Je ressors de ma torpeur et tente de me reprendre. Moi qui avait interdiction de le regarder...
–Salut. C'est quoi ton nom ?
Il me fait un petit sourire, mais je ne perçois aucune timidité. Je suis désolée de ne pas vous décrire l'état dans lequel je suis car je n'en ai aucune idée actuellement. Tout ce que je sais, c'est que je serre les dents pour éviter de lui répondre, mais sa voix grave m'envoûte totalement. Je respire un bon coup pour éviter de bégayer et je réponds d'une voix neutre.
– Charlotte !
Il émet un petit rire et hausse un sourcil.
Pas si neutre ta voix Charlotte...
–Je me trompe ou je suis le premier que tu vois ?
–Le premier quoi ?
Je reste obnubilée par son corps, son visage... N'écoutant rien de ce qu'il me raconte.
–Homme.
Je secoue la tête et redevient attentive.
–Ah.... Euhm... Oui, en effet.
Il rit de nouveaux et se rapproche de quelques pas. Putain de cerveau de merde, t'es obligé de me lâcher maintenant ? ! Le moment où j'ai le plus besoin de toi !
–Alors qu'est-ce que ça fait de voir une beauté comme moi ? !
Toute mon admiration s'envole, laissant place à la colère. Quel culot il a ! Tous les hommes sont comme ça ? Si c'est le cas, je comprends mieux pourquoi on s'est séparé d'eux!
–Tous les hommes sont comme toi ?
–C'est-à-dire ?
–Un sale petit prétentieux.
Il garde son grand sourire éclatant et ne se démonte pas. Il se rapproche encore plus, de telle manière que je l'entends respirer. J'observe son torse se soulever et s'abaisser au rythme de sa respiration. Ce qui est assez logique Charlotte...
–Eh bien non, je ne pense pas. Je suis plutôt exceptionnel.
Sa voix grave me ressors une nouvelle fois de mes pensées, qui, soit dit en passant, n'étaient pas très orthodoxes.
–Donne-moi la nourriture que je puisse m'en aller.
Il fallait que je coupe court à cette discussion, j'avais enfreint trop de règles et bien trop longtemps. Il se tourne vers son véhicule et me tend des boîtes en cartons.

Je fais au moins 30 allers-retours avant d'avoir entièrement vidé le véhicule.
–Bon... et bien merci.
–Ouais, à mercredi !
–Quoi ? ! On se revoit dans trois jours ! ?
–Tous les trois jours ouais.
Ma réaction le fait encore plus sourire. Il remonte dans le véhicule après m'avoir salué. Je baisse la tête vers le bas de ma robe qui est pleine de boue et mes chaussures à talons (qui m'ont faites terriblement mal aux talons) qui sont foutus ! J'aurai plus qu'à m'en racheter avant mon départ définitif de cette planète...

Alors je vais devoir croiser c'est idiot tous les trois jours... Gé-ni-al!
Je m'empresse de rentrer et de trouver la directrice. Je la surprend avec une petite fille et une mère porteuse. Je baisse immédiatement la tête et me dirige vers elles.
–Ah ! Mademoiselle Charlotte ! Vous tombez très bien ! Je cherchais justement une fille pour emmener...
–Elle s'appelle Claire !
Je lève la tête vers la voix et croise le regard de la mère porteuse. Prenant conscience de ma grave erreur, je baisse immédiatement la tête. Je me pince durement les lèvres, espérant ne pas me faire réprimander.
–Charlotte, emmenez Claire dans la chambre de la jeune fille que vous avez accueillie hier.
–Oui madame.
Épuisée, je ne prends même pas la peine de lui parler ou même de la consoler. Je l'emmène à sa nouvelle chambre et lui présente sa nouvelle colocataire, qui saute de joie. Elles vont bien s'entendre ces deux là !
Je les laisse, n'échangeant toujours pas un mot et pars à la recherche de Muria.

Un amour impossible Où les histoires vivent. Découvrez maintenant