Chapitre 4: "Ma Propre Miracle"

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Après le petit déjeuner, fais la vaiselle et essuie les couverts ainsi que les assiettes avec un torchon avant de les ranger respectivement dans le tiroir et dans le placard. Alors que je m'apprête à laver les tasse, j'entends Ollie hausser la voix dans le couloir. J'entre dans le salon et vois une Miracle et une Alfeah très confuses.

"Que se passe-t-il?", leur demandais-je.

Miracle fronce les sourcils. "Je crois qu'il a dit qu'Annie était au bout du fil." Elle s'assoit ensuite sur le canapé, rejointe par Alfeah, alors je me dirige dans le couloir.

"Ollie?", l'appelais-je en chuchotant, et je le vois assis sur une des marches de l'escalier, le téléphone pressé contre son oreille. "Est-ce que c'est Annie?"

Il lève son index pour me signaler d'attendre une minute, avant d'éloigner le combiné de son oreille. "Ouais, c'est Annie. Elle m'a appelé juste après le petit déjeuner." Puis il recolle le téléphone contre son oreille. "Je parlais à mon père! Détends-toi, Annie!" Il fait plusieurs grimaces alors qu'il l'écoute, mais il finit par soupirer. "D'accord. On se voit devant chez mon père. Salut."

Il raccroche et ferme son téléphone à clapet, frustré. "Elle veut venir pour qu'on parle face à face. Apparemment, elle a quelque chose d'important à me dire - en gros, la raison pour laquelle elle ne voulait pas que je sorte hier soir." Il glisse son téléphone dans sa poche, puis il se cache le visage dans ses mains. "Les filles n'ont rien entendu, si?"

"Eh bien... Elles n'ont probablement pas entendu ce que tu disais; mais vu le volume de ta voix, elles ont dû se douter que tu parlais à Annie." Je m'assois à côté de lui et met mon bras autour de lui comme le ferait un père. "Au moins, elle reconnaît son erreur. Elle vient te parler; c'est une bonne chose."

Il acquiesce et baisse la tête afin de fuir mon regard. "J'aimerais juste qu'on ne se dispute pas autant, tu sais? Aux yeux de Miracle et d'Alfeah, je vis une relation parfaite. En réalité? C'est un bordel pas possible.", me confie-t-il.

"Ne dis pas ça, gamin. Ma relation avec ma première femme était un bordel pas possible, mais maintenant, on s'entend bien. Si tu sens que ça va si mal que ça, rester ami avec elle me semble la meilleure option.", lui conseillais-je.

Avant de répondre, il prend une inspiration. "Eh bien... Je ne peux pas faire ça, Michael. Ça va peut être sembler fou, mais... Je tiens vraiment à elle. Et je sais qu'elle tient aussi à moi; elle le montre juste d'une manière différente. Depuis qu'on sort ensemble, ma vie a beaucoup changé. J'ai passé le début de mon adolescence à... Déprimer."

Il a raison. Dès l'âge de treize ans, jusqu'à ses seize ans, il a souffert d'une dépression. L'école lui prenait la tête, et il commençait à réaliser l'effet que la mort de Virginia avait sur lui. Ces trois ans furent durs, mais il s'en est sorti, et il est plus fort dorénavant. Jason était en quelque sorte pareille, mais sa dépression a duré de ses quinze jusqu'à ses dix-sept ans. Ça fait quatre ans que la sienne est passée, et seulement deux pour celle d'Ollie.

"Je sais. Mais souviens-toi, on s'en est sortis en famille, pas vrai? Je t'ai aidé; Jason t'a aidé malgré le fait qu'il traversait la même chose; on est tous arrivés à te sortir de là. Et tu en es revenu plus fort. Et tu es toujours aussi fort, ok? Ne laisse pas quelques disputes avec ta copine changer ça."

Il me regarde mais garde un peu la tête baissée, et me sourit légèrement. "Ouais... Tu as raison. Je vais parler à Annie et arranger les choses. C'est juste un petit désaccord; ça nous arrive tout le temps. Ce n'est pas bien méchant." Il semble confiant - on dirait qu'il est rassuré à l'idée que tout ira bien.

Pile à ce moment là, Alfeah arrive dans le couloir en courant. "Annie est là!", s'écrie-t-elle en me regardant avec de grands yeux pour me faire comprendre qu'elle veut que je la porte.

La Température Monte (Suite de Tu Me Donnes La Fièvre) || Michael JacksonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant