POUR CE QUE TU ES

~ 22 Enchaînée ~

- Bonjour Monsieur Burberry !

La librairie est fermée depuis une semaine et je suis ravie qu'elle s'ouvre enfin! Aux dernières nouvelles, Bethany y est allée pour mieux préparer son bureau d'étudiante qu'elle va ouvrir pour soutenir ceux qui ont du retard sur les cours à cause d'une absence ou d'une difficultés dans telle ou telle matière. Elle fait un travail formidable, ça m'aurait épuisé moi. Lory l'a respecte, et Sam lui tourne encore plus autour depuis qu'elle a décoloré ses cheveux. Tout va bien pour elle...

- Bonjour Rosalie! Comment tu vas ?

- Bien! Est ce que ton stagiaire est ici? Il est rentré hier de Floride. Et je dois lui parler du feu d'artifice pour les trente ans de Wattpering !

Je suis toute excitée par l'événement que Bethany a réussi à organiser avec les leaders des fraternités. Tout est pris en charge par eux, et ça va se passer à la plage, là où Harwill m'a emmené il y a de cela deux jours pour son anniversaire. Au départ je n'ai pas aimé le fait qu'on le fasse sur un endroit intime qui compte pour Harwill, mais quand Maryse m'a dit qu'il était fan des feux d'artifice, ça a éveillé toute une onde de joie en moi.

- De quel stagiaire parles tu?

- Tu en as plusieurs ? dis je surprise.

- Non, je n'en ai aucun ! Je travaille seul, il n'y presque rien à faire dans cette vieille librairie !

- Quoi? Mais... Harwill travaille ici non?

- Non, Harwill vient juste passer ses samedis ici parce qu'il aime bien consulter les bouquins sur la santé, jamais il n'a été stagiaire ma puce !

Je n'arrive pas à y croire. Pourtant quand on en a parlé, il ne m'a jamais contredis quand je lui parlait de ses petits boulots. Je frissonne en pensant que j'ai été manipulé par un garçon qui m'a fait chavirer le coeur... Serait ce possible?

- Oh, et bien... Si il passe, ne lui dite rien, je le contacterai moi même.

Je ne montre aucune frustrations devant Monsieur Burberry.

- Je dois y aller, à plus tard monsieur !

Je me hâte pour courir vers l'immeuble de Maryse a deux pâtés de maisons. Et si elle aussi me cachait des choses ?
Il serait plus prudent de ne rien dire. Visiblement, Harwill me cache des choses et je serais prête à parier que Maryse connaît beaucoup de choses que j'ignore encore.

J'arrive en sueur sur le palier de ma maison, et je surprends ma mère et son nouveau compagnon en train de se becoter. Ils se redressent tous les deux en me voyant.

- Tiens ma chérie ! Tu es rentrée ? Tu n'es pas avec Harwill?

- Heu... Il est chez lui encore.

Je ne sais pas comment réagir.

- Bastien allait repartir, il m'a déposé du travail.

- Tu finis à midi maintenant ?

Merde Rosalie! Ne rend pas la situation plus gênante !

- Oui, c'est fou hein?

J'ai envie de rire, maman panique.

- Ça va, je monte dans ma chambre ! Continuez, c'était super !

Tais toi ma vieille !

- Rosalie ! s'écrit ma mère.

- Pardon, je veux dire... Arrêtez ça bon sang !

Là, je ne me retiens pas, et je lâche un rire nerveux. J'en avais besoin.

- Je ne vous dérange plus, à tout à l'heure maman.

Je cours m'enfermer dans ma chambre, et avant même que je n'ai le temps de respirer, mon téléphone vibre.

- Allô ?

- Rosalie... J'étais à la librairie. Tu me cherchais ?

- Ah... Oui.

Qu'est ce qui ne va pas? Il t'a manqué même si ça ne fait qu'un jour. Mais, pourquoi je me sens prisonnière tout d'un coup?

- Heu... Non, je voulais te parler de la fête ce soir...

- Le feu d'artifice ? Oui, Maryse m'en a touché deux mots, ça va être cool!

- Génial, on se retrouve ce soir?

- Qu'est ce qu'il y a Ro? Tu as l'air tendue...

Il faut que je lui dise, il me faut des réponses, sinon je vais me torturer l'esprit jusqu'à ce soir.

- Tu n'es pas stagiaire dans la librairie.

Il y a un long silence, je m'attends à ce qu'il se fâche ou pire qu'il raccroche pour avoir découvert ce secret.

- Non ma belle.

- Bien...

Il ne dit rien.

- Tu comptes m'expliquer Harwill?

- T'expliquer quoi? Il n'y a rien à savoir, je ne suis pas stagiaire. Point c'est tout.

- Pourquoi m'avoir fait croire que tu l'étais ?!

- Ça t'ennuierait de te mêler de ce qui te regarde ? Tu passes ton temps à vouloir savoir le pourquoi du comment !

- Ce n'est pas que... Oh ! Et puis laisse!

Je raccroche. A quoi ça sert de vouloir des explications, je devais me méfier depuis le début. Comment ais je pu penser une seule seconde qu'un mec comme Harwill voudrait réellement de moi. Et puis zut ! Ne te dévalorise pas Rosalie, c'est eux qui abusent de ta confiance !

Si ça se trouve je me fais des histoires pour rien.
J'entends ma mère monter les marches en chantant. Elle au moins, elle est heureuse.

- Ma Rosalie ! Tu veux manger quoi? Spaghetti ? Frites steak ? Ou... Tu dors ?

Je me retourne vers elle pour lui répondre.

- Non maman, je pensais à papa, menté-je.

- Oh ma puce, c'est le fait de me voir avec Bastian qui t'as refait penser à ton père ? Ne crois surtout pas que je ne pense plus à lui ma chérie...

- T'en fais pas, je suis heureuse que tu aies trouvé quelqu'un qui prenne soin de toi maman. C'est juste que papa me manquait...

Et c'est vrai, il me manque encore plus que jamais.

- Il me manque aussi...

Elle me serre dans ses bras, et son odeur maternelle me fait du bien, je ne veux pas penser à Harwill.

- Maman, est ce que tu en veux encore à Milian pour avoir abandonné papa ?

- Non, ma chérie. Je l'ai pardonné.

- Mais pourquoi? Papa aurait pu survivre si il n'aurait pas penser qu'à lui! On était sensé être ensemble ce soir là...

- Il était bourré Rosalie, il a bien fait d'appeler papa. Tu sais que ton père y est allé sans qu'on y insiste. C'est dans sa nature, il aide ce genre de personne.

- J'aurai aimé que Milian se montre à son enterrement...

- Il était aussi perdu que nous tous.

- Pourquoi tu le défends ? Il a même dit qu'il voulait abandonner la voiture et papa était toujours à l'intérieur ! Heureusement que le chauffeur qui conduisait l'autre voiture est sorti pour le rattraper ! C'est un lâche ce Milian !

Ma mère ne me dis plus rien, elle m'écoute, parce qu'elle sait à quel point cet acte sera à jamais impardonnable dans mon coeur.