Chapitre 6 ~ Bienvenue en Enfer

18 3 0
                                    

PDV Jenny

"Prends soin de toi." Cette phrase résonne dans ma tête, comme un écho de sa voix.
Je longe un immense couloir, avec des prison de part et d'autres. J'aimerais pouvoir libérer tous les gens enfermés là dedans mais je n'ai pas de clé sur moi. Enfin... Pas de papier.

Oublie l'humour "Jen".
Rrr. Au lieu de me critiquer, réfléchis et trouve nous une sortie !
Je passe devant une porte en fer forgé. Elle porte l'inscription "R ~ Utilisée". Intriguée, je m'arrête. Mais la peur prend le dessus et je continue mon chemin, plus rapidement.


PDV Roxy

Il m'a remis dans ma prison. Je n'étais plus "assez fraîche" pour lui.
Quand je repense à ce qu'il m'a fait...
Mes pensées sont interrompues par des pas derrière la porte. J'espère que ce n'est pas lui... J'espère que ce n'est pas le diable.
Les pas s'arrêtent devant l'ouverture. Juste devant. Je retiens mon souffle, mon cœur bat à toute allure.
Mais ils s'en vont, comme s'ils fuyaient quelque chose. Ou quelqu'un.

PDV Jenny

Je marche encore une bonne demi heure le long de cet immense couloir de portes avant d'arriver devant un mur de bois. Il faut rentrer un code pour passer.
J'ai vraiment la poisse sérieux ! J'ai fait tout ça pour rien ?!
Désespérée, je regarde le digicode sous toutes ces facettes. Aucun indice.
- Sans blague, et t'as vu l'autre crétin qui s'est pas incliné ? Il a bien mérité son coup de fouet, celui là !
Des voix ! Je me jette dans la partie reculée du mur.
Au même moment, deux hommes - pour ainsi dire - passe devant ma cachette. Je retiens mon souffle, ils sont monstrueux.
L'un est gros et petit et l'autre maigre et grand mais les différences s'arrêtent là. Il ont dans leur dos des ailes pointues rouges comme le sang, deux cornes biscornues se tiennent fièrement en haut de leur crâne. Leur queue au bout triangulaire se balance au rythme de leurs pas.
Et enfin, ils tiennent dans leur main un fouet qui semble drôlement usé.
Le petit s'exclame :
- C'est quoi déjà le code ?!
Je prête l'oreille, c'est une chance inouïe !
Malheureusement pour moi, ce serait trop facile. Je n'entends que quelques chuchotements en réponse...
Pfff. Tu portes vraiment la poisse ! Pourquoi j'ai du tombé dans un crâne pareil hein ?!
Conscience...
La porte de bois enfoncée dans le mur s'ouvre dans un grincement, laissant aux deux diablotins le temps de passer. Je sors de ma cachette et me rue dans l'entrebâillement de la porte.
Je suis passée.

PDV Kelly

Jenny me manque tellement...
Le lendemain de la seconde fois, la cloche a sonné quatre vingt dix sept fois. Quatre vingt dix sept. C'est incompréhensible.
Je suis retournée à l'école, nous sommes cinq de moins dans ma classe. Solène qui est partie lors du premier tour, quatre autres élèves lors du second.
Je me demande si ma sœur vis toujours. Et... Si elle a une chance de s'en sortir. J'essuie mes yeux humides en vitesse et me concentre sur mon exercice de géographie.
Personne n'en est revenu. Jamais.

PDV Jenny

Ce que je vois me surprend au plus haut point. Je suis sur une passerelle à environ quinze mètres de hauteur. Sous mes yeux se déroule une scène incroyable.
Tu veux dire horrible !
Horrible, certes. Mais incroyable.
Mouais. Surtout horrible.
Oui bon on a compris conscience !
Des centaines et des centaines de personnes creusent dans des sortes de mines. D'autres cultivent de la terre, nourrissent les bébés ou répètent des numéros de cirque. Un enclos (j'ai bien dit un enclos) contient des femmes... Nues. Je préfère ne pas savoir à quoi elles servent.
Je remarque également des diablotins, identiques à ceux de tout à l'heure. A leur passage, les victimes s'inclinent. Quand ils semblent insatisfaits de leur boulot, ils les fouettent, sous mes yeux effrayés. Je constate quand s'approchant de l'enclos, ils se permettent certains gestes déplacés.
Jenny ce n'est pas de ton âge !
Je détourne vite les yeux, et avance sur la passerelle.

Quand j'arrive au bout, une nouvelle porte m'attend. Hésitante, je la pousse avec précaution. Elle est ouverte et ne grince pas.
- Bonjour demoiselle ! Alors, sortie de quarantaine ?
Je reste clouée sur place. Une diablotin (ça se dit diablotinne ?) me sourit, des feuillets à la main.
- Et bien rentre, viens t'asseoir, on va remplir ton formulaire d'inscription.
- Un formulaire ? Pour quoi faire ?
- Et bien pour servir Monsieur, quelle question !
Le diable en personne ?
- Et si je refuse ?
- On pourra dire que ses crocs se feront une joie de t'accueillir.
- Ah. Donc je suis un peu obligée de "m'inscrire" ?
- C'est toi qui vois !
- ... Combien de temps ? Je veux dire... Combien de temps je vais devoir travailler ?
- Mais servir Monsieur n'est pas un travail, c'est un honneur ! Tout l'éternité, pour répondre à ta question.
- Et vous ? Pourquoi vous n'êtes pas avec les autres en bas ? Il y a un moyen de sortir ?
Elle me répond avec dédain :
- Monsieur m'a remarqué au bout cent ans, et j'ai monté en grade ! Bien sûr que non ! Et s'il y en avait un, seul Monsieur serait au courant.
Super. Se retrouver condamnée à travailler tout sa vie. Et même plus. Mais je suis curieuse.
- Bon. Montrez moi ce formulaire.
- Super, une nouvelle recrue !
Je lève les yeux au ciel et m'empare du stylo.
"Bienvenue en Enfer !
Veuillez remplir de formulaire d'inscription le plus soigneusement possible. Lisez attentivement toutes les questions.
Bon courage !"
Ok. Nom, prénom, âge, domicile, date de recrutement. Je pense pouvoir répondre assez juste.
Il me demande si je l'ai déjà fait. Hum... Non. Si j'ai mes règles et, si oui, quand je les ai. La couleur de mes yeux, ma taille, et d'autres conneries comme ça.
Ton vocabulaire Jenny ! Ta mère n'approuverais pas !
Mais ma mère n'est pas là...
Je soupire et continue.
"Accepte le fait de se faire fouetter ->
[] Oui [] Oui"
On a même pas deux solutions différentes. J'hésite, que vais je choisir... On se croirait dans la pub pour de la limonade ou je sais pas quoi. Vous voyez de quoi je parle ? Enfin bref.
"Accepte de le fait de se faire violer et torturer de quelques manières que ce soit ->
[] Oui [] Oui"
Même dilemme encourageant.
"Choisissez votre catégorie de prédilection ->
[] Mineuse (charbon) [] Nourrice (bébés) [] Éleveuse (cochons, chèvres, vaches) [] Joueuse (sexe) [] Fou (numéros)"
Je coche "nourrice".
Le formulaire touche à sa fin. Je signe dans la case signature, puis rend les feuilles à la diablotin, toujours souriante.
Elle tamponne le haut de la première feuille et me dit :
- Vas t'asseoir dans la salle d'attente, si on appelle le numéro 1 801, lève toi et rentre dans la pièce que tu vois là.
Elle me pointe une porte de son ongle crochu.
Je suis ces conseils et, toujours étonnée, je vais m'asseoir dans la salle d'attente quasiment vide.
Un garçon d'environ 5 ans suce son pouce, un vieil homme époussette sa chemise et une ado de mon âge mâche un chewing-gum​. Mais nous ne sommes pas chez le médecin. C'est le diable qui nous attend.
- Numéro 1 690 !
Le petit se lève et cours rejoindre la porte, maintenant entrouverte. Celle ci claque, et, quelques minutes plus tard, des sons atroces de craquements d'os résonnent jusqu'à nous.
- Suivant ! Numéro 1 801 !
Je déglutie difficilement et me dirige vers la porte. J'inspire un bon coup et rentre dans la pièce. Elle est sombre, comme mon ancienne prison.
- Jenny...
Je regarde à gauche. Sur un trône se tient ce que je crois être le diable. La même ombre fantomatique noire que celle qui m'a capturée. Les mêmes yeux rouges. La même taille immense.
- Comment t'es tu échappée ?
- Je... J'ai suivi les conseils d'un ami.
- Tu as été très astucieuse.
- Merci...
- Nourrice donc ?
- Si possible.
- Dommage. Je t'aurais bien vu Joueuse. Ça m'aurait plus.
- ...
- Une fois je t'accorderais quand même cette chance, pour le plaisir. Histoire de jouer.
Je ne réponds pas, inquiète et gênée.
- Esclave !
Un diablotin apparait.
- Fais lui visiter les lieux, explique lui ce qu'il y a à savoir. Catégorie nourrice.
- Bien sûr Monsieur.
Il m'attrape par le bras et me sors de force de la pièce.
- Suivant ! Numéro 9 398 !

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Jun 30, 2017 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Once a year...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant