Chapitre 5

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Le bus indique un arrêt, celui de mes parents. Je me lève et descends. La maison de mes parents se trouve tout près de la ville, c'est une chance. Après quelques pas, j'aperçois déjà le lotissement. C'est là que j'ai grandi, les murs regorgent de mes souvenirs d'enfance et d'adolescence, même si je suis partie quand j'avais à peine 18 ans faire des "études" que j'ai vite quittées. Mes parents ont décidé de rester ici même après mon départ. Cela fait bien longtemps que je ne les ai pas vu. J'entre dans la petite allée. A ma gauche se situe mon petit tracteur que je conduisais quand j'étais petite, c'était mon jouet préféré. C'est pour cela que mes parents ne l'on pas jeter, ils sont nostalgiques. Je suis à présent devant la porte, je ne sais pourquoi mon cœur bats de plus en plus vite. Je toque, hésitante.

C'est ma mère qui m'ouvre. Ma mère est une petite femme brune, légèrement bronzée par le soleil, aux yeux noisette légèrement vert. Elle est surtout remarquable à son air d'éternelle fatiguée. Le peignoir qu'elle porte renforce cette idée? Elle s'est coupé les cheveux depuis la dernière fois, cette coiffure que j'appelais la coiffure de mamans. Une coiffe mi longue et surtout pratique et élégant à porter. Elle lève les yeux et m'adresse enfin la parole:

- Tiens Opale, c'est toi! Cela fait tellement longtemps que tu n'ai pas venu.

Je la salue et celle ci me fait signe d'entrée dans le logement.

- Ton père est dans la cuisine, me dit elle.

Mon père est impitoyable par rapport à ma mère. Il va forcement m'en vouloir de ne pas être venu plus tot. J'entre avec ma mère dans la cuisine. Il est adossé sur une chaise, un verre d'eau à la main en me regardant comme si j'étais une bête sauvage. Contrairement à ma mère, mon père est un homme fort et imposant. Ces cheveux épais noirs se dressent sur sa tête et ses yeux sont d'un marron profond. Je lui ressemble beaucoup, au niveau des traits comme au niveau caractère.

- Tiens Opale! Cela fait longtemps que tu n'es pas venu, en même temps on a pas l'air de te manquer, ta mère et moi. Mais madame était trop occupée à aller à ces petites soirées pour penser à ces pauvres parents. J'ai raison? S'exclame t'il ironiquement.

- Patrice, voyons! réplique ma mère.

Je me sens légèrement offensé par la remarque de mon père même si, il n'a pas tout à fait tord sur quelques points. Je suis toujours aussi bien accueilli dans cette maison à se que je voit.

- Je viens par que j'ai quelque chose de très important à vous dire. Dis je d'un ton formel.

- C'est quoi? T'as encore besoin d'argent? L'huissier va venir chez toi et tu veux cacher les meubles ici? T'es enceinte? T'as fait quoi encore comme conneries? Je suis sure que ça va me décevoir parce que c'est ce que tu fais le mieux.

Cette fois s'en était trop, il m'avait vraiment énervé. Sans réfléchir, je retire le verre de mon père de ses mains et le lance dans le but d'atteindre sa tète. Malheureusement, mon géniteur, par reflexe dresse sa main avant son visage. le verre ne fait que éclater sur son bras.

- Cela suffit! Non, je suis pas enceinte, j'ai pas besoin d'argent ou quoi. Je suis venu pour vous dire que je pars pour un voyage inter-dimensionnelles après demain pour peut être plusieurs années mais apparemment ça n'a pas l'air de t'intéresser. Allez maintenant hors de ma vue!
Sans aucun remord, je claque la porte, furieuse. Finalement je n'aurais jamais du venir , c'était la pire idée que j'ai jamais eue. Comme j'aimerais avoir des parents compréhensifs. comment ont-ils osé? C'était vraiment le moment de me parler sur ce ton. Non mais franchement, c'est n'importe quoi. J'allais quitter définitivement la maison mais je me retourne et vois mon père depuis la fenêtre. Il me regarde inquiet, sûrement choqué et légèrement outré. Je n'ai plus envie de voir sa tête.
Je saisis un vieux boomerang qui traîne dans le jardin et le lance en direction de mon géniteur. La vitre se brise en petits morceaux de vers et l'objet loupe son visage de seulement quelques centimètres. Il continue de me regarder mais cette fois d'un air beaucoup plus énervé. D'une nature brutale, il commence à me crier dessus. Je lui tend alors mon majeur en guise de remerciement.
À ce moment, il s'arrête net. Il n'a plus rien à me dire et moi non plus d'ailleurs. Son visage reste figé sur place. Sa colère et son déshonneur envers moi se lit sur son visage. Sur ce, je regagne le bus qui repart aussitôt en direction de la ville. J'ai fini tout ce que je voulais faire. Ma dernière journée dans ce monde est à present bouclée.
* Ellipse de la fin de la journée et de la nuit*

Enfin le grand jour, celui que j'attendais depuis peut être peu de temps, mais j'avais vraiment hate d'y être. Quitter cette vie afin d'en commencer une nouvelle. En sortant de chez moi, je fais attention de ne pas oublier ce précieux badge, ainsi que le reste de mes affaires. Je saisis la feuille avec l'adresse, et m'y rend sans dérangement.
J'avais peur de croiser Daren encore une fois mais celui ci devait être ailleurs, fort heureusement pour moi. La base se trouve dans un quartier de la capitale de l'Est où je ne vais jamais. C'est un quartier scientifique et militaire, tout ce que je ne suis pas. Le bâtiment est un immense gratte-ciel comme on en voit rarement par ici. De belles vitres teintées et de grandes briques noires décrivent l'ensemble de ce bâtiment.
Tout l'ensemble est d'une extreme modernité, j'ai du mal à m'imaginer ce qu'il m'attend à l'intérieur. Je me place devant la porte qui s'ouvre par elle même. Je rentre. L'intérieur est fait de murs blancs épurés, de meubles bien rangés. Tout est à sa place, pas comme dans mon appartement (toi même tu sais).
Je passe mon badge dans une petite machine d'identification prévue à cet effet et me rend de suite à l'accueil. Je salue la personne au guichet, une vieille dame qui a l'air de mauvaise humeur, et lui donne ma feuille qu'elle agrippe rageusement. Elle marque un temps pour la lire, puis declare:
- Je vois! Et bien madame, Votre chef d'expédition, le dénommé Poivronte et vos collègues vous attendent dans la salle 564CMV au 12ème étage, veuillez emprunter l'ascenseur sur votre gauche.
Poivronte! Serait-il mon chef d'expedition? Poivronte est un guerrier à la fois sage, intelligent et sanguinaire, c'est un homme extrêmement respecté. Qu'il soit mon chef me gonfle d'honneur mais me fait aussi froid dans le dos. Mais la question n'est pas là, j'ai hâte de voir avec qui je vais passer cette experience insolite.

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