1 - La nuit et ses lumières .

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Un bruit sourd me réveil. L'obscurité de ma petite chambre est la seule chose que j'arrive à voir. Un cris. Celui de maman, toujours le même et au même moment. Ce cris signifie qu'il est rentré du travail. Je me penche, encore endormie vers ma petite lampe rose . La lumière me rassure . Je pose mes petits pieds nus sur le parquet froid et sale . Un autre cris. Mon coeur se serre à chaque bruit de coups ou de morceau de verre qui éclatent contre les murs. J'ai froid avec  mon pantalons et mon t-shirt de pyjama, j'ai souvent froid à la maison. Je traverse la pièce et ouvre la porte. Les sons habituels parviennent plus fort à  chaque pas que je fais. Je passe la cuisine, où une odeur désagréable me fais grimacer, et rentre dans le salon. Je savais que c'était ici. C'est toujours dans cette pièce! Maman est agenouillée vers la fenêtre, et lui, il lui tient les cheveux. Elle pleure en lui demandant de se calmer. Elle lui dit toujours pareil, qu'elle est désolé et qu'il a raison. Je ne comprend pas pourquoi elle lui dit ça. Mais à chaque fois il se calme. Mais ce soir, il a les yeux encore plus rouge que les autres soirs, il lui donne des coups de pieds dans le ventre et en même temps il rigole en disant des mots horribles. Le genre de mot que je n'ai pas le droit de répeter à mon âge. Ils ne m'ont pas remarqué, avant je retournais dans ma chambre en courant ou en pleurant mais maintenant je vois bien qu'il va plus loin. Maintenant, elle cris plus fort qu'avant, lui, il lui parle encore plus méchamment et la frappe toujours plus fort. Une fois, il ne l'avais pas frappé, il lui avait touché le corps et s'était déshabillé, mais j'étais partis à ce moment-là. Presque chaque fois qu'il frappe maman et que ses cris sont assez fort pour me réveiller, je sais ce que ça veut dire. Je sais que je vais lui demander en pleurant de lacher maman et que la seule façon qu'il ait d'arrêter, est de me frapper moi. Alors, ce soir, comme presque tous les soirs , je pleure en lui demandant de laisser ma maman et, les yeux injectés de rage, il me prend par le col et me crache à la figure. Il dit que je suis naïve et que je ne suis pas intelligente. Il dit aussi que je ne mérite pas qu'il soit avec maman et que c'est bien fait que mon papa soit partit, car il aurait eut honte de moi. Il dit que je ne deviendrais jamais une jolie fille et que je mérite de mourrir. C'est toujours à ce moment-là que j'arrête de pleurer, j'attends juste que les coups arrivent et qu'une fois qu'il m'aurait fait très mal il irait s'affaler dans le gros canapé et s'endormirai comme si de rien n'était. Les coups sont très douloureux et à l'école quand on me demande pourquoi je marche lentement et pourquoi ma peau est violette, je dis que je me suis bagarré avec mon chien, ou que je suis tombée de la balançoire de mon grand jardin, mais je n'ai pas de chien et je n'ai pas de  grand jardin. Pendant qu'il me donne des coups, maman s'en va en rempant et part dans la chambre en pleurant et en criant qu'elle est désolée. Mais ce soir elle ne pars pas. Elle reste allongée par terre sans bouger. Il l'a lâchée trop brusquement et du sang coule de sa bouche. Enfin, de un peu partout. Moi aussi, je saigne souvent, mais j'ai plus de bleus que de cicatrises. Son truc à lui, c'est les cigarettes, il m'en écrase sur les bras et la nuque. Et c'est la chose la plus douloureuse qu'il me fait subir. À chaque fois je pleure et cris car j'ai très mal. À cause de ça, je suis obligée de mettre de gros pull, car sinon la peau me brule et je pleure encors plus. Ce soir, il se contente de me donner de gros coups dans le ventre. Il m'a soulevé et mes pieds ne touchent plus le sol, mais sa poigne me donne du mal à respirer. Soudain, il me lâche et je m'écrase sur le parquet gris. Il passe en marchant sur mon molet, ce qui me fais gémir et s'en va dans la cuisine, qu'il ferme à cléf très bruyamment. Je reste un moment étalée comme une étoile. Pourquoi ne m'a t-il pas frappé comme d'habitude, il s'est contenté de quelques coups. Les autres soirs j'ai beaucoups plus mal . Des fois j'ai même du mal à me relever. Je lève la tête et vois maman à côté de moi. On est toute les deux dans la même position. Sauf que elle, elle ne bouge plus. Je fronce les sourcils et la prend dans les bras, en lui demandant pourquoi elle n'est pas partis. Je lui dis que je préfère avoir mal moi, que elle. Et que de toute façon il ne me frappe pas aussi fort car je n'ai que huit ans .  Mais elle ne répond pas, elle a la main toute froide et toute blanche. Je la secoue et la panique me gagne. Je sanglote en lui disant de se réveiller, que c'est juste une mauvais rêve, je fais comme elle faisait avec moi, avant qu'il n'entre dans nos vies. Ce soir là je me suis endormis sur maman .

Un cris, cette fois bien réel me sort de mon rêve. Ce cris c'était le mien . Je suis en sueur et mon coeur tambourine sous ma peau. Ce souvenir revient presque tous les soirs, toutes les nuits, depuis que s'est arrivé. C'est à dire, il y a maintenant neuf ans. Aucune nuit de répis, et aucun moyens de me faire sortir cette putain de soirée de la tête. Il fait nuit noir, ma fenêtre, qui est grande ouverte et donne sur les toits de la ville. Quelques lumières resistent encore parmis ce noir obscure. La ville dort, sauf moi. J'allume la petite lampe rose près de mon lit, la même que dans mon rêve et parcours ma chambre du regard, elle aussi, est exactement la même qu'il y a neuf ans. Toujours le même immeuble sale et le même parquet moisit . À part mon âge rien n'a changé, même pas lui . Il est toujours le même, depuis la mort de ma mère, qu'il a décrit comme étant un accident à la police, police qui l'a d'ailleur cru et qui a classé l'affaire comme un suicide, je lui vaut une haine incomparable. Ce gars, drogué, alcoolique et violent à buté ma mère ! Ma maman ! Et depuis ce jours, il vit dans cet immeuble, avec moi. Enfin, je ne sais pas si on peut appelé ça comme " vivre" mais quelques matins je le retrouve dans le lit de ma mère, ivre mort.  Il boit toujours autant et ne travail toujours pas. En neuf ans, la peur qu'il me procurait n'a pas disparu, avec le temps une rencoeur s'y est jointe.Après sa mort, il est arrivé qu'il me frappe, mais maintenant j'ai beaucoup plus de force et je suis plus grande. Le pire souvenir est celui d'un soir, ou j'ai bien failli croir que j'allais y rester, il ne m'a pas frapper, il a fait comme avec ma mère il a abusé de moi et je n'ai rien pu faire. J'ai seulement pleuré en essayant de survivre . Certaines personnes me reprochent souvent de minimiser les choses et de banaliser le fait qu'il m'ait frappé et maltraité, seulememt c'est la vérité, il est arrivé un temps où je n'ai plus la force d'être choquée ou bien peinée par la vie.

Il sait qu'il ne peut plus me toucher, alors il me parle et m'insulte, et souvent ses mots sont plus douloureux que n'importe quelles violences physiques.  Ce putain de connard fait partie de ma vie maintenant, et j'ai bien trop peur de ce qu'il est capable de me faire pour le foutre dehors ou même le dénoncer à la police. Au lieu de me venger, j'utilise le peu de force qu'il me reste pour continuer à vivre . La peur gagne la haine. Je m'efforce de mener une vie misérable mais vivable. Vivre avec tous ces souvenirs, toutes ces traces sur moi, sur mon corps et dans ma tête est douloureux, mais depuis quelques années les personnes qui comptes pour sont les seules qui me permettent de tenir encore debout. Mon entourage va avec ma vie, les personnes que je fréquentes sont le reflet même de mon lieu de vie et de ma vie elle-même. Mais ces personnes sont comme moi maintenant...  J'ai eu un mauvais début dans la vie, mais peut-être bien que la fin sera meilleure ?! J'espère .

If All Didn't PerishOù les histoires vivent. Découvrez maintenant