5 - La lune et sa lumière

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J'arrive enfin à l'usine. J'ai l'impression d'avoir marché toute la nuit. Je vois des lumières allumés au premier étage ainsi qu'au second, mais heureusement pour moi aucune au troisième. Je m'avance et grimpe prudemment les escaliers extérieurs. J'arrive à mon étage. Il n'y a personne, pas un chat. Je savais qu'il n'y aurait personne. L'année dernière j'ai pris l'habitude de dormir ici quand mon père était à la maison et jamais personne ne se pointe ici la nuit . Mais aujourd'hui  si je ne rentre pas c'est parcque je suis trop épuisé pour encore marcher jusqu'à l'appartement.

Je jette le carton de pizza par terre, je l'ai presque fini sur la route, mais mon ventre n'est pas habitué à manger de grande quantité, donc  les trois quarts d'une pizza me suffit largement. Je m'étale sur le canapé, épuisé. Quelle soirée... Ce Ryder... Je peine à attraper la grosse couverture derrière le canapé et la déplie sur mon corps. J'aime bien dormir à l'usine, il y a un trou dans le mur en face de l'endroit où je suis allongé, on peut y voir un bout de la ville et ses lumières. Cette endroit est sale, mal fréquenté, et je m'y sens bien... Étrange.

Cela fait au moin deux heures que j'essaie de trouver le sommeil, mais rien n'y fait. Pourtant je suis fatigué. Le visage de Ryder revient toutes les minutes, je m'imagine des théories sur sa vie, sur lui, et sur sa façon particulière de me regarder. Je ne regrette pas de l'avoir rencontré. J'ai adoré qu'il est posé sa main sur moi. Qu'il m'ai regardé, et même parlé. Je rêve sûrement mais j'ai l'impression que pour une fois une chose bien m'est arrivé. Pourtant je sais très bien que ce n'est rien d'important, juste un beau garçon qui a croisé ma route. Mais j'ai l'impression qu'il est bien plus qu'un beau garçon. Bon de toute façon il faut que j'essaie de trouver le so...

Putain c'était quoi ça ?!

Un bruit beaucoup trop fort, pour avoir été produit en bas vient de retentir. Je connais tout le monde ici, enfin presque, alors pourquoi j'ai eu si peur ? Je ne bouge plus. Il n'y a plus aucun bruit. Je ne vois pas grand chose, le trou dans le mur me permet de voir devant moi mais pas derrière. Et de toute façon je n'oserais jamais me lever pour regarder. Je me blottis doucement dans la couverture qui sent le tabac et la poussière. Un deuxième bruit retentit. Putain mon cœur bat si vite... Qui est-ce ? Je reste à l'écoute, de nouveau plus rien...

C'est ne sont plus des bruits mais des pas grossiers et lourds qui s'avancent vers le canapé. J'ose lever les yeux et me retrouve nez à nez avec une silhouette.

- HAAAAAAAAAAA !!!

La silhouette semble avoir eu aussi peur de moi puisqu'elle sursaute en même temps que moi.

Putain de merde. Putain de bordel de merde . Je reconnais les yeux foncés de Ryder. Putain, j'ai eu si peur. Je ne sais pas pourquoi mais savoir que c'est lui me rassure, pourtant je ne le connais absolument pas. Sans l'avoir fait exprès je me suis relevé, debout sur le canapé. Je suis essoufflé. Je le regarde, bien que je ne le vois pas j'entends sa respiration saccadé par la peur, tout comme moi.

- PUTAIN MAIS C'EST QUOI TON PROBLÈME ?

Je demande en criant. Qu'est-ce qu'il fou là ? Il savait que je dormais à l'usine, je l'ai dis devant lui à Pug il ya de cela quelque heures ! Je suis énervé d'avoir eu peur. Je ne vois plus ses yeux. Il est complètement dans le noir pourtant je sais qu'il est là, je le sens.

- Je ne savais pas que tu serais ici. Répond-il tout simplement.

Serai-je surprise à chaque fois qu'il ouvrira la bouche et prendra la parole ? Car celle-ci semble si paisible et si virile en même temps. L'entendre me parler me calme instantanément.

- Mais je vous l'ai dis que je rentrais à l'usine ! Je répond sur la défensive.

C'est très perturbant, je parle à quelqu'un que je ne vois pas. Puisqu'il est dans le noir. Pourtant je n'ai jamais aussi bien deviné.J'entends d'abord son pied contre le parquet abîmé qui grince et le vois apparaître à la lumière, en face de moi. Il a donc fais un pas. Ses yeux et sont visage sont éclairés par la lune, c'est magnifique. Je ne peux m'empêcher de le regarder. Je me fiche qu'il le remarque, je n'ai pas à avoir honte d'admirer une beauté pareil.

- Oui mais je ne savais pas si tu t'y trouverais et j'ai besoin d'un endroit pour dormir moi aussi.

Mon cœur se serre, jamais je n'ai autant fais attention à ce qu'on me disait. Jamais je n'ai autant aimé qu'on me parle et qu'on me tutoie. Putain mais pourquoi je réagi comme ça fasse à lui ? Mes yeux ne font que bouger, le regardant de partout, ils semblent affolés, ils le sont. Il le remarque puisqu'il me regarde droit dans les yeux.

Il a besoin d'un endroit pour dormir ? Pourquoi ? Il aurait très bien pu rentrer avec Pug, je suis déjà allé chez lui, je sais qu'il a un canapé confortable qu'il a sûrement déjà du proposé à son petit-fils. Mais pourquoi il n'est pas chez Pug ?

Mes yeux le questionne, je suis trop intimidé pour lui poser la moindre question, pourtant je suis à l'aise avec lui.

- Je ne voulais pas embêté Pug et sa femme. Y a-t-il ici un autre endroit où je peux dormir ?

Putain. Je ne lui ai posé aucune question directement mais il m'a répondu. Je reste quelque secondes sans voix pius réussi à dire :

- Heu il y a juste ce canapé... Je vais rentrer je te le laisse si tu n'as nul part d'autre où aller.

Sur ces mots je descend du canapé et attrape mes chaussures que j'avais enlevé lors de mon insomnie. Le corps de Ryder se rapproche de moi et je vois ses mains se poser sur mes chaussures pour m'empêcher de les mettre. Cette situation serait beaucoup plus pratique si il y avait de la lumière. Je ne le vois presque pas.

- Non, c'est hors de question je ne vais pas te chasser de là !

Il a répondu très froidement. Je suis surprise. Pourquoi ce ton ? Je tourne ma tête pour être à la lumière pour qu'il me voit.

- Mais moi j'ai une maison, toi non. Donc je rentre. Ma décision est prise.

Je l'ai regardé droit dans les yeux. Il souffle et se poste devant moi. Je me retrouve face à son torse. Il est grand, plus que je ne le pensais. Putain. Cette proximité est inattendu. Un sentiment  se loge dans mon ventre. Ce sentiment m'est inconnu. Arrêtais-je un fois seulement d'analyser tout quand il est à mes côté ?

Personne ne parle. Nous sommes tous les deux conscient que le corps de l'un est à moin de trois centimètres de l'autre. J'adore, et je déteste ressentir ça. C'est très contradictoire.

- Non je t'interdis de partir. Si tu n'es pas rentré avant c'est que tu préférais rester ici, alors tu reste. J'aviserai.

Il a parlé encore plus froidement que tout à l'heure. Je ne le regarde pas. Je suis paralysé, ma tête, droite, presque posé sur son torse. J'ose à peine lever la tête, et mes yeux rencontrent les siens. Putain. Mon cœur se serre, si fort que s'en est presque douloureux. Mon visage est beaucoup trop près du sien. Il fait nuit. On ne voit rien mais on devine tout, encore une fois. Un sourd pourrait entendre les battements de mon cœurs tellement celui-ci est affolé. Pourquoi suis-je comme ça ?

- Où vas-tu aller alors ?

Jamais je n'aurai pensé avoir l'odace de lui demander. Je ne le connais pas, c'est un étranger, et pourtant, moi qui ne pose pas de question, j'eu soudain envie d'en connaître la réponse. J'ai parlé d'un ton doux et gentil. Je regrette aussitôt mes mots. Pourquoi lui demander cela  ? Qu'est-ce que cela peut bien me faire ? Ces simple mots font vriller mon esprit.

Tout cela ne me ressemble pas. Je n'ai pas à être comme ça avec un garçon. Je me reprends et m'écarte de son corps. A peine ai-je mis un pied à côté de moi que je regrette cette proximité entre nous. Mais c'est comme ça. Je ne vais pas me mettre dans tous mes états comme ça des que cet homme m'approche. Non il en est hors de question. J'attrape mes chaussures assez rapidement pour qu'il m'en empêche et pars presque en courant dans les escaliers qui mènent à l'extérieur. Là ou plus rien ne va.

Je lance un dernier regard derrière moi. Il n'a pas bouger, il est toujours en face du canapé, près de là où je me trouvais il y a de cela quelque secondes. Je veux retourner là-bas. Mais je me l'interdit. Avant de tourner définitivement la tête, je remarque que seul sa main est éclairé par la lumière du trou, elle est serré, prête à exploser. Pourquoi serait-il en colère? Je ne m'attarde pas plus et dévale les escaliers  de cette grande usine. Il le faut.  Habituellement, les hommes cherchent à ressentir l'apaisement qu'il m'offre, mais moi je fuis ce sentiment, qui m'est inconnu. 

Je prends le chemin de l'appartement. En vérité je ne voulais pas rentrer mais il m'étais impossible de rester avec lui. J'espère que papa n'est pas rentré....

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 10, 2018 ⏰

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