Je suis resté toute la nuit à regarder le monde sur mon petit balcon. Petit à petit la ville s'était réveillée. Le jour avait réapparu et la vie avait repris son cour. Moi, j'étais toujours dans la même position, assise sur le sol, les jambes tendues et les yeux bloqués dans le vide. Du haut de mon étage, je voyais les passants rirent et se diriger vers leurs travails et les enfants vers les écoles et les personnes en retard qui courraient après le temps.
Je commence à avoir froid, avec mon petit short et ma chemise de pyjama, je replie mes jambes, les ramenant sur le sol et rentre dans ma chambre. Je n'ai pas beaucoup dormis cette nuit, comme les autres nuits d'ailleurs. Mon petit réveil affiche 7h34 . Une nouvelle journée commence, une journée que je n'ai absolument pas envie de vivre, mais je ne peux pas me rendormir, car cela fait bien trop longtemps que je ne trouve plus le sommeil, alors je subis la vie et pars vers la cuisine. Je jette un coup d'oeil vers la chambre de maman et ne vois personne. Tant mieux. Mais une odeur nauséabonde flotte dans l'air. Cette odeur je ne la connais que trop bien, il a du rentrer dans la nuit, se vider et repartir. Comme souvent en ce moment. La cuisine est en bordel, la toute petite pièce est jaunie par le temps. Je n'ai pas envie de ranger, en générale je le fais quand cela devient urgent. J'ouvre le frigo presque tiède et découvre des pommes et du fromage. Putain, je me remercie intèrieurement d'avoir fait les courses avant hier, car je meurs littéralement de faim ! J'attrape une pomme et la coupe en deux, comme ça j'en aurais pour demain, et avale le fromage avec appétit. Avant, ça me faisait de la peine, de manger tous mes repas seuls dans cet appart miteux mais maintenant je passe le plus clair de mon temps dehors. Je me prépare dans la salle de bain après mettre lavée rapidement pour économiser l'eau chaude et coiffe mes cheveux longs, les laissants pendre dans mon dos. J'attrape sans grande conviction un jean et un pull et enfile mes chaussures sales. Je laisse volontairement les fenêtres ouvertes, lui, a perdu les cléfs l'année dernière donc je rentre souvent pars les fenêtres et rarement par la porte, car c'est son entrée. Avant de franchir la porte-fenêtre du salon, le grand miroire près de la porte attire mon attention. Je ne me reconnais même plus. Avec le temps mon visage s'est affiné, laissant un petit creu sur mes joue à cause de ma non-alimentation, mes sourcils sont plus foncés et mes yeux sont cernés, la seule particularité qui m'est cher, sont les couleurs de mes yeux, mon oeil droit est vert et l'autre vire plus sur le marron. Je partageais cette particularité avec ma mère . De petites perles se forment sous mes yeux, et j'en reste choquée. Cela fait presque six ans que je n'ai plus versé une seule larme. Même à travers mon gros pull jaune on peut parecevoir les os de mes épaules. Je ne suis pas maigre, mais très mince et je me mens à moi même quand je dis que je suis musclée. Au moin une chose à laquelle j'essaie de croire.
Je descend l'escalier extérieure en fer de l'immeuble et manque de me tuer une bonne dizaines de fois en trébuchant sur les flaques d'eau ou de je ne sais quoi qui jonchent le sol. Je me dirige lentement vers l'usine de papier. Cette usine à fermé il y a longtemps aux vu de là où elle se trouvait, elle est maintenant devenue un genre de squat pour sdf et lieu de réunion de pas mal de gang de rue ou de dealer. C'est dans ce genre de quartier que ce trouve mon chez moi ... Mais c'est aussi là où j'ai rencontré mes amis, que je compte rejoindre en ce moment. Eux non plus ne vont plus à l'école, pour pas mal d'entre eux ils sont majeurs, mais moi je me force à y aller pour les grands examens ou quand l'idée me prend. On va dire que je suis la sage du groupe . L'usine est un lieu immense, le batîment est assez sale et détruit mais c'est je trouve ça rassurant. Au premier étage se trouve les groupes, les tables et les aménagements pour les combats de boxe illégales, une rumeur courrait comme quoi des armes y seraient cachées, mais je ne pense pas, c'est en bas que les motos sont garés et que les gents discutent. Au deuxième étage se trouve le squat pour les drogués, les échanges de tout et n'importe quoi et
en générale j'évite de m'étérniser là-bas quand je suis seule, les gents y sont étranges.... Au fond du deuxième se trouve des salles fermées où seulement les gros durs et les personnes à éviter font leurs affaires. Au troisième, qui est l'étage le plus mal en point, est mon étage. Enfin, celui de mes amis et moi. Il est tout petit et presque personne ne s'y rend. On y a installé des matelas et des canapés et avons décoré l'espace pour en faire notre " maison " . Je passe plus de temps là-bas qu'à la maison, je l'évite, lui, le plus possible, et au moins je suis entouré de gents qui m'aiment. On peut rentrer par l'intèrieur mais un escalier extèrieur permet aussi de monter. Je passe par l'extèrieur en générale mais je vois qu'il est occupé par quelques personnes que je souhaite éviter. Donc je passe par une autre entrée, celle qui me fait passer par le trou de Pug. Pug est un grand barbu assez vieux et assez ronds qu'on peut qualifier de motard, il fait des tatouages clandestins dans son salon, qu'on appelle "le trou" .- Faith ! Ma jolie, comment ça va ?
Me crit Pug dès que je pose un pied dans son salon . Il ouvre les bras et je viens me nicher à l'intèrieur.- Bien et toi ? Ça va les affaires ? Et comment va Rose ?
Son salon, aux couleurs cuivrées, bien que sale et pas très conventionnel est chaleureux. C'est assez grand, c'est comme une petite grotte. Au milieu de l'espace se trouve un îlot en verre où sont exposés les esquisses de dessins et des bijoux d'oreilles. Une musique assez violente fait vivre la pièce.
Je l'informe des quelque détails de ces derniers jours, quelque banalités et nous voilà partit dans une conversation sur Rose, sa femme, elle aussi très atypique, ils ont toujours des histoires de couple qui me font sourire. J'aime beaucoup parler avec Pug, je ne passe pas très souvent au trou mais quand je le fais j'y passe souvent des heures. Pug est comme le père que je n'ai jamais eu, et moi la fille qu'il aurait rêvé d'avoir. Il est un des seuls à connaitre mon passé, il était même amie avec ma mère, c'est comme ça que je l'ai rencontré. Pug m'a aidé à sortir des ennuis et je lui dois en quelque sorte une vie, si ce n'est assez.
- Rex va passer et je ne veux pas que tu sois là, monte, j'ai vu Jude en haut. M'informe t-il.
Rex est un homme assez vieux, dealer, complètement pervers et taré. Il m'a déjà fait des avances il y a deux ans, ainsi qu'à d'autre filles d'ici. Je le remercie et pars au troisième. Effectivement Jude s'y trouve mais également le reste du groupe, et d'autre personnes que je ne connais pas. Je souris immédiatement en les voyant.
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If All Didn't Perish
Romance" Faith est un prénom qui porte les personnes qui le possède d'espoir ". Voici un des souvenirs les plus doux de Faith. Sa mère le lui disait souvent, et à chaque fois elle étirait ses lèvres dans un sourire de pureté. Cette pureté s'est perdue dans...