Chapitre 35

32.8K 2.8K 1.2K
                                    

"Je suis triste comme un lendemain de fête." Alfred de Musset

Point de vue de Nathan

Le soleil se lève sur ce nouveau jour et j'aurais aimé que hier ne soit qu'un horrible cauchemar. J'avais pensé à plusieurs scénarios possibles qui mèneraient à la révélation de mon secret. Dans ma première idée, j'étais dans un ascenseur rempli de monde, suite à une coupure de courant je devenais la seule source de lumière de la boîte métallique. Dans ma deuxième idée, je m'étais endormi en classe et n'avais pas entendu les élèves fermer les rideaux afin que nous puissions visionner un film. Dans ma troisième idée, je faisais un discours retranscrit en direct à la télévision, devant des millions de télé-spectateurs quand tout à coup la lumière s'est éteinte.

Mon idée numéro 3 s'avère être la plus proche de la réalité. Mon secret a été révélé au grand public. Non, non, non. Je m'agite. Ce n'était pas censé se passer de la sorte, j'aurai dû finir sereinement mon parcours scolaire, être formé par mon père, reprendre l'entreprise et enfin mourir dans l'oubli.

A aucun, je dis bien aucun moment, il n'était prévu dans mon planning que je tombe amoureux, que je m'attache à certaines personnes et encore moins que mon secret soit découvert.

Que va-t-on dire? Le premier homme fluorescent a été déclaré. Je n'imagine même pas la panique que cela doit causer. Certaines personnes doivent penser qu'un nouveau virus ravage notre société.

J'ouvre les yeux, ma gorge est sèche. Je regarde autour de moi. Je suis dans ma chambre, les murs sont définitivement très blancs, tout comme mon bureau, mon placard où mes draps. Je crois me souvenir m'être endormi dans les bras de Marguerite, mais, elle n'est point là. Tant mieux. Je cherche à mettre la main sur mon ordinateur ou sur mon portable, en vain, pourtant je les laisse toujours au pied de mon lit lorsque je me couche.

Je me mets debout et constate que je porte toujours ma chemise, ainsi que mon pantalon d'hier. Je fais le bilan devant mon miroir, mes cheveux bruns n'ont pas un sens précis. Le vert de mes yeux est soulignés par ces immenses tâches violettes qui me servent de cernes.

Je suis alors persuadé que la meilleure solution est de faire comme Marguerite. Il faut rester dans le déni pour se protéger. Je prends une douche sans même me donner la peine d'allumer la lumière, non, je préfère détailler cette eau chaude revitaliser ma peau et la nettoyer. Les gouttes qui viennent s'écraser sans délicatesse sur ma peau rayonnante sont semblables à des milliers de d'étoiles.

Je me rends au rez-de-chaussée et plus aucun bruit ne se fait entendre. Je chantonne une mélodie joyeuse, salue Sacha, mes parents et le guignol. Je me rends ensuite au niveau de Marguerite. La brune me regarde de ses grands yeux noirs alors que son petit nez est une galerie d'exposition de tâches de rousseur. Je passe ma main derrière son dos et elle frissonne. Je l'embrasse, tendrement, lentement et langoureusement. Un fois détachés, je lui souris.

Je sais que tout le monde m'épie mais je m'assois simplement à table. Il y a toute une farandole de fruits, raisins blancs et rouges, melon, pastèque, pitayas, fruits de la passion, litchis, mangues, ananas. Tous ces fruits exotiques me font saliver et je m'en sers quelques-uns. La table se remplie, Marguerite vient s'asseoir à côté de moi, mais je ne me sens pas moins observé pour autant et le silence est toujours pesant.

Je plante ma fourchette dans ma pastèque et suis heureux que dans mon pays, la science soit assez avancée pour que je n'ai pas à trier les pépins. Une pastèque sans pépins c'est bien plus agréable, n'est-ce pas? Marguerite ne mange pas, elle pose juste sa tête sur mon épaule. Je suis embêté parce qu'elle nuit à la fluidité des mes gestes.

SPARKLE (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant