Chapitre 20

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"La vengeance est un plat qui se mange froid." - Proverbe Français

Point de vue de Marguerite

J'ai passé une nuit terrible. Mon poignet me faisait souffrir même si cette peine n'est rien comparée à celle que connaît mon cœur. J'ai entendu Stef rentrer quelque chose comme trois heures plus tard. Trois heures! Il était censé faire un tour pour s'expliquer avec elle et ce tour n'aurait pas dû excéder les trente minutes. Avant d'aller se coucher, il a entrebâillé la porte de ma chambre et j'ai fait semblant de dormir. Je n'ai plus envie de lui parler.

Je retire consciencieusement la croûte de mon pain de mie préalablement toasté tandis que mon café fume devant moi. En me levant j'ai pu admirer à quel point une nuit blanche est défavorable pour la beauté humaine, j'ai des cernes et quelques boutons dus au stress où à la fatigue ont fait leur apparition sur mon visage.

Après avoir appliqué une couche épaisse de pâte à tartiner sur mon pain, je relève la manche de ma chemise et observe mon poignet. J'ai mis un pansement, puisque je suis lâche et que je n'assume pas mes absurdités, c'est plus facile. D'ailleurs, je ne prendrais pas mes médicament aujourd'hui, flemme.

Stef rentre dans la cuisine et je m'empresse de faire comme si de rien n'était. Je l'observe furtivement derrière ma tasse de café, il a toujours ces mêmes cheveux blonds, ce même teint bronzé et il sourit. En passant derrière moi, il récupère les croûtes que j'avais abandonné dans une assiette et englouti une partie. J'écarquille les yeux, normalement il déteste ça. Normalement il déteste le matin, comment se fait-il qu'il soit d'aussi bonne humeur?

"-Je sens qu'aujourd'hui va être une bonne journée! Il fait ravi."

Oui, il a très clairement un problème, nous ne parlons plus du même Stefan Flynn.

"-Pas vrai Maggie?

-Je dois déduire que ta bonne humeur a un rapport avec la visite de Marine hier soir? Je demande en cachant ma contrariété.

-Possible! Il me fait un clin d'œil en souriant."

J'acquiesce silencieusement avant de me lever de table. Pourquoi est-ce que les choses semblent s'être si rapidement arrangées entre Marine et lui alors qu'avec Nathan tout est fini? Je me lève soudainement mais il m'interpelle:

"-Tu vas où?

-Je n'ai plus faim."

Je réponds simplement en lui tournant le dos. Je ne suis pas contente pour lui, je n'ai pas envie qu'il soit avec cette fille, il aurait pu toutes les avoir, sauf elle.

Je ne lui ai pas adressé la parole durant le trajet de la maison au lycée, ni durant le reste de la matinée. S'il avait essayé de comprendre quel était mon problème au départ, ci-tôt a-t-il aperçu Marine, ses longs cheveux blonds au vent près de la barrière du lycée, ci-tôt m'a-t-il rogné de sa mémoire. Il a passé son temps à lui coller les baskets et à lui lancer des regards attendris alors qu'elle rougissait.

Je ne sais même pas quelle est la nature de leur relation. Stef ne m'en a rien dit mais s'ils ne sont qu'amis, leur amitié risque bien de se transformer en quelque chose de plus fort dans les jours à venir. Je ne saisis pas comment est-ce qu'il peut passer de moi à elle? Nous sommes diamétralement opposée mais il ne m'aimait pas. Il l'aime? Cette pensée fait remonter une certaine tension dans mon cerveau et je rumine de plus belle.

Je mange mon plat de spaghettis à la bolognaise mais je n'ai pas vraiment d'appétit, voir les deux cons s'amuser devant moi me dégoutte bien trop. Les seuls moments de répit sont ceux où je tourne la tête et que je peux détailler Nate dégustant ses pâtes. Nate est toujours Nate, il est toujours aussi beau, aussi brun et aussi calme. Il n'est pas triste, enfin, sauf quand je capte ses quelques regards furtifs en ma direction.

SPARKLE (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant