Chapitre 6

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"Le baiser est la plus sûre façon de se taire en disant tout." - Guy de Maupassant

Deux semaines ont passées depuis le début de la mission de Marguerite. Deux longues et ennuyantes semaines entachées par les cours.

Pour faire court, je lui en veux à cette petite prétentieuse. Deux semaines plus tard, il n'y a eu aucune avancée sur ma relation avec Marine mais, miss Marguerite ne s'est pas faite prier pour s'incruster et devenir une membre à part entière dans leur clique 100% féminine. Elle passe à présent tout son temps avec elles comme si elles étaient les meilleure amies du monde. Enfin, ça, c'est quand elle n'est pas trop occupée avec Stefan.

Nous avions beau être en binôme en cours de littérature, c'est à peine si elle remarquait ma présence. J'ai d'ailleurs à nombreuses reprises essayé de lancer la conversation, mais elle semblait totalement désintéressée. Au moins j'aurais essayé, mais, je dois bien avouer que ça me manque un peu de ne plus subir son côté casse-pied.

J'ouvre la porte de l'appartement alors que je suis au téléphone avec mon père qui me conte son dîner à Singapour de la veille. Je dois avouer que je l'écoute à moitié. Depuis quelques temps, j'ai l'impression que mon regard sur lui a changé, tout comme mon regard sur moi. Il a tracé mon futur sans jamais me demander mon avis et moi, jamais je ne lui ai répondu.

Je distingue des voix féminines provenant du salon. A tous les coups c'est encore ma mère qui a invité une de ses copines à prendre le thé. D'un autre côté il y a mon père qui me raconte qu'il a visité le jardin des orchidées juste avant d'aller à un rendez-vous. Passionnant.

Je rentre dans le salon et y vois comme prévu, ma mère, élégamment vêtue, les jambes croisées, le dos droit. Mon regard est attiré par un gâteau recouvert d'un bon nombre de fraises. Il a l'air délicieux. Et puis, mes yeux retombent sur, elle. Elle déguste sa part de gâteau alors qu'une légère trace de crème reste visible sur la commissure de ses lèvres.

"-Je peux... je souffle au téléphone. Je te rappelle plus tard."

Sans lui laisser le temps de répondre, je raccroche. Je sais qu'il m'en voudra car il fait un gros effort pour me téléphoner malgré le décalage horaire très important, mais, il s'en remettra.

Les deux femmes semblent avoir été coupées dans leur élan et se retournent simultanément vers moi.

"-Ah! Nathan, enfin! Commence ma mère. Tu as de la visite, nous t'attendions.

-Qu'est-ce que tu fais ici? Je lui demande sèchement.

-Je ne sais pas si tu sais mais, j'habite dans le coin, elle commence ironiquement, je me suis dis pourquoi ne pas rendre visite à mon ami Nate?

-Ton ami? Je répète. Laisse moi rire."

Je me dirige vers ma chambre en évitant le regard rempli de réprimandes de ma mère. A cause de cette chose je n'ai même pas pu me servir en gâteau. Non, je ne reviendrais pas sur mes pas pour en avoir, je ferais beaucoup trop de peine. Je claque la porte avant de m'affaler sur mon lit.

Moins de deux minutes s'écroulent avant que je ne perçoive de petits coups contre la porte. Je soupire.

"-Bordel, rentre chez toi Marguerite! Je ronchonne.

-Je viens en paix. Elle le dit en imitant une voix d'extraterrestre, enfin, je crois. Je retiens un rire. Et j'ai du gâteau. Elle marque une pause. Je peux rentrer?

-Vas-y. Je dis en me redressant."

Elle rentre timidement, deux assiettes à dessert dans les mains avant de m'en tendre une. Je la toise du regard et m'enfonce dans mon lit. Marguerite soupire, dépose les assiettes sur le bureau avant de croiser les bras. Une fois qu'elle s'est assise sur mon lit, je me lève pour récupérer une assiette avant de me poser sur ma chaise de bureau. Elle m'observe faire agacée.

SPARKLE (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant