SPARKLE (Terminé)

Chapitre 42

"La femme est une forteresse, l'homme est son prisonnier." - Proverbe Kurde

Nous nous échangions Lila tous les trois jours. Un coup elle était sous sa responsabilité un autre coup elle était sous la mienne. Nous ne nous voyions que pour ce faire et nos rencontres étaient très brèves. J'avais beau tenter de l'inviter quelques fois à rester, prendre le goûter, par exemple, elle refusait systématiquement. Elle m'a dit qu'elle voit quelqu'un, qu'il lui plaît beaucoup. Je ne lui ai pas dit que Naho et moi nous sommes séparés. Elle l'apprendra certainement un jour dans la presse.

Le retour de Marguerite a fait grand bruit sur les tabloïds. Ce n'est pas tant qu'elle soit une personnalité connue, mais quand les journalistes ont découvert que j'étais papa, ils ont réalisé que je ne suis plus le petit Nathan d'avant. Celui se cachant dans l'ombre de son père et ne faisant jamais grand bruit. J'ai fait une annonce publique dans laquelle j'exige qu'on laisse et Lila et Marguerite tranquilles, menaçant de porter plainte le cas échéant. S'ils le souhaitent ils peuvent m'harceler, moi, mais c'est tout.

Pour l'instant, notre rupture avec Naho n'a pas été publiquement annoncée, mais ce n'est qu'une question de temps, de nombreuses rumeurs courent le long des réseaux sociaux. Il est vrai que j'ai été dur avec elle et je le regrette. Nous avons partagé de nombreux moments de complicité, de rires et de scènes d'amour. Elle est tombée amoureuse de moi sur le chemin. C'est à cause de moi si elle est blessée. Je suis responsable des larmes qu'elle a versé ce soir là et peut-être même les jours d'après. Je devrais certainement lui téléphoner mais je crains qu'elle ne veuille plus jamais avoir affaire à moi. Je ne sais pas quoi faire. Je n'ai jamais été doué pour les relations et mon modèle paternel n'est pas ce que l'on peut appeler une référence, si j'en crois la présence de Sacha et le nombre d'incartades dont l'accuse ma mère.

Je suis allongé dans le salon. J'ai installé le tapis de jeux de Lila au sol, elle y est allongée sur le dos. Ses grands yeux verts pétillent et son nez est si minuscule. Pourtant, elle a grandi. Elle a fêté ses 4 mois hier. J'ai invité Marguerite afin que nous les célébrions ensemble, mais je vous laisse deviner ce qu'elle a répondu. Elle devait sortir. J'ai trouvé cela dommage, nous aurions pu être juste nous, réunis en famille mais je ne lui en tiens pas rigueur. Je n'ai pas envie que l'on s'embrouille, nous sommes parents, nous nous devons d'être un minimum responsables et matures.

Je remue une peluche au-dessus d'elle et elle la suit des yeux. Elle lève son bras comme si elle voulait l'attraper et gazouille. Elle est un rayon le soleil me comblant de bonheur. Je l'embrasse à de multiples reprises. Je l'aime plus que tout.

On sonne à la porte et je récupère Lila, l'entraînant avec moi jusqu'à l'entrée. En ouvrant la porte, je découvre que sa maman se tient derrière. Mon séjour avec Lila touche déjà à sa fin. J'ai un pincement au cœur. L'appartement est bien trop vide sans ses petits pleurs et gazouillis.

J'allais tendre notre enfant à Marguerite mais je suis stoppé dans mon élan en découvrant qu'elle est accompagnée. J'ignore qui est cet homme. Il doit avoir au moins 40 ans, il a déjà des cheveux blancs. Mais il conserve un style assez moderne.

"-C'est qui? Je demande froidement à l'attention de Marguerite.

-Nate je te présente Jake Gloria, mon compagnon. Elle prend une grande inspiration.

-Ton compagnon, je manque de m'étouffer. On peut discuter en privé?

-Non, nous sommes vraiment pressés! Elle expire.

-Juste deux minutes! J'insiste."

Elle finit par abdiquer non sans manifester son agacement. Je laisse, à contre-cœur, Jake entrer dans mon loft, le dévisage froidement et guide Marguerite jusqu'à ma chambre. Lila commence à remuer dans mes bras, elle doit sûrement sentir que mon cœur a accéléré dans ma poitrine. Marguerite s'assoit sur mon lit et triture ses mains.