OS - Partie 7 - 2/3

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          Je patientai devant les marches du lycée, répondant à mes messages de vœux sur mon téléphone. Enfin, j'entendis des bruits de pas dans mon dos, et vit Louis s'avancer vers moi.

- On y va, c'est bon ?

Sans attendre ma réponse, il partit en direction de cette voiture qui me semblait maintenant familière. Il nous amena au MilkBar, le lieu où se trouvaient les meilleurs milkshakes et crèmes glacées de la région, selon moi. Ce n'était peut-être pas l'époque des glaces, mais pour les milkshakes, c'était parfait. Après avoir passé nos commandes, on s'installa sur les chaises hautes.

- Alors, tu as passé une bonne journée ?

- Oui, c'était pas mal. J'ai eu le droit à un long discours de mon prof de maths qui m'expliquait tous les avantages d'avoir la majorité, puis on a fait un goûter pendant une demi-heure, où j'ai pu souffler mes bougies sur un délicieux gâteau à la poire et au chocolat. Magnifique gâteau qui a par la suite été englouti par ces goinfres de Liam et Niall. Sinon, mes parents m'ont offert un ordinateur portable pour mes futurs études, ma sœur Gemma des nouveaux équipements pour l'athlétisme, de la part de mes parents éloignés j'ai reçu de l'argent, et ma classe s'est cotisée pour m'offrir cette magnifique veste en cuir que tu vois là. Donc j'ai passé une merveilleuse journée. Ah, j'oubliais, un jeune surveillant m'a aidé à larguer un sac de patates encombrant au premier étage.

- Arrête, je me sens encore mal de ne rien t'avoir offert.

- Puisque je te dis que ce simple geste m'a fait plaisir, ne te prends pas la tête.

- Si tu le dis. Alors, on n'a jamais vraiment discuté de grand-chose toi et moi, vu les cours, le sport tout ça. On devrait profiter pour commencer, non ?

Doucement, j'acquiesçai.

- De quoi pourrait-on parler... Hum... Je ne sais pas moi, passions, études, amours, ... Tu choisis ?

Comme dit Niall, il faut parfois mettre ses réticences de côté et foncer. Remuer tous nos doutes et nos regrets dans la tête ne sert strictement à rien. Alors autant stopper le massacre et se lancer dans la gueule du loup :

- Euh, les amours ? tentai-je. Ça va bien avec la pint... Briana ?

- Oh, non. Enfin, ce n'est pas que ça va bien ou mal, on s'est séparés.

- Ah bon ?

Mince, tous mes plans machiavéliques pour l'évincer viennent de tomber à l'eau ! Tous ces beaux programmes, vils et méchants, venaient de partir en fumée ! Adieu, idées fabuleuses et éblouissantes – et un brin sadiques ! Ce fut un plaisir de vous avoir conçues, ne serait-ce que dans mon esprit torturé par cet amour fou.

Maintenant. Garde ton calme et une voix pas hystérique, Harry. On dirait qu'on vient de te dire que le Père Noël existe vraiment. Ok. Mais danse de la macarena quand même. Mon moi intérieur jubile.

- Oui, il y a à peu près trois jours.

- Si ce n'est pas trop indiscret, je pourrai savoir pourquoi ?

- Oh, rien de bien important. Elle me rabaissait souvent à propos du fait de ses brillantes études pour devenir avocate tandis que moi je ne suis qu'un stupide et simple surveillant dans un lycée. Puis, j'avais quelques doutes sur sa pseudo fidélité. Et elle était possessive au point que cela en devienne effrayant. Je veux bien que dans un couple plane un semblant de jalousie, qui montre que la personne tient à son compagnon. Mais à son niveau, ça donnait plus l'impression qu'elle ne m'accordait aucune confiance, à toujours vérifier mon téléphone et mon Facebook. Et c'est assez blessant de savoir que ta petite-amie ne croit pas en tes sentiments. Donc bon, toutes ces petites choses accumulées on fait que j'ai décidé de rompre.

- Je ne sais pas comment tu as fait pour tenir aussi longtemps en sa compagnie. Déjà, ne pense pas à ce qu'elle dit sur les professions, chaque métier existe bien pour quelque chose, ça ne sert à rien de dire tel ou tel métier est supérieur à un autre. Il faut faire quelque chose qui nous plaît, pas un métier stupide pour montrer sa pseudo supériorité. Après, c'est un peu l'hôpital qui se fout de la charité. Tu penses qu'elle ne t'était pas fidèle, mais toi en revanche tu ne devais pas faire un pas de travers au risque de t'attirer ses foudres.

- Justement, je pense pareil que toi. C'est pour ça que je l'ai fait sortir de ma vie. Mais bon, assez parlé de moi. A toi. Tu es toujours célibataire ?

- Euh, ouais...

- Tu as quelqu'un en vue ?

- Bah, en quelque sorte.

- En quelque sorte ? Normalement, c'est oui ou non la réponse.

Il fronça les sourcils, intrigué. Mieux vaut continuer sur cette lancée et enlever ce poids lourd de mes épaules.

- Oui, il y a bien quelqu'un qui me plaît.

- Ah... Mais il y a un problème, c'est ça ? J'acquiesçai. Elle est en couple ou un truc du genre ?

- Non, pas vraiment... C'est que je ne sais pas si je lui plais aussi ou non.

- Peut-être que je la connais, je pourrais t'aider si tu veux. Elle est au lycée ?

Mais arrête avec tes questions, rrrrrr. Je dis ? Je dis pas ? Je dis ? Je dis pas ? Je dis peut-être ? Non, faut savoir porter ses couilles Harry. Alors balance maintenant.

- Oui, il est au lycée.

Je sentis enfin cette pression en moi cesser, et je pus enfin respirer correctement. Je me sentais libéré. Après, ce que j'ai dit, c'est pas faux. Il travaille au lycée, c'est à peu près pareil on va dire. Et je ne vais certainement pas répondre à l'autre question : est-ce que tu veux vraiment m'aider, Louis, à essayer de sortir avec toi ? Pas sûr que tu acceptes...

- Il ?

- Oui. Il. Ça te dérange ?

- Non, je suis bi. Ce n'est pas le genre de choses qui me dérangent, rigola-t-il. Je ne pensai juste pas que tu faisais partie de ce groupe-là toi aussi.

Oh. My. God. Je vais pleurer. C'est le plus beau jour de ma vie.

- Je ne savais pas non plus pour toi.

- Mais toi, tu es gay tout court, ou bi ?

- Bisexuel aussi. Mais avec une préférence pour les garçons. Toi ?

- Non, moi j'aime de tout. Je suis le genre de personne à penser que tu aimes quelqu'un pour ce qu'il est, non pour ce qu'il a entre les jambes.

- Tu as une belle vision des choses.

- Merci. Alors, tu as un garçon en vue. Tu ne m'as pas dit, tu veux que je t'aide ? En étant pion au lycée, je connais pas mal de monde, je sais peut-être qui c'est. Si je lui parle, je pourrais très bien te présenter.

Pourquoi ? Mais pourquoi je lui ai dit ça ? Solution, solution viens à moi s'il te plaît ! En pensant que j'aime possiblement quelqu'un d'autre, il me verra uniquement comme un ami ! Abruti ! Au pire, je lui dis qu'au final, il n'y a personne ? Ou que subitement, mon pseudo crush va déménager. Ou je prends quelqu'un au pif de la classe et je fais croire que c'est lui ? Ou...

- Harry ?

- Oui ? Non, ne t'inquiète pas, ce n'est pas du sérieux du tout. C'est juste quelqu'un que je trouve beau, je n'espère rien du tout. Je n'ai pas envie de sortir avec lui, tu vois ?

Bon, j'ai à peu près rattrapé la situation on va dire.

- Je vois. Je connais ça, dit-il d'une voix chargée d'une certaine émotion, en remuant sa cuillère dans son milkshake. Sinon, tu veux faire quoi plus tard ?

***

The Perfect Supervisor ... and Me ! [Larry Stylinson]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant