OS - Partie 6

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28 Janvier

Je me plaçai sur la ligne de départ, dans le couloir numéro 2, attendant le coup de sifflet. Avant de me mettre en position, je regardai une dernière fois mes amis venus m'encourager. Dès mon réveil à 5h30 du matin, Niall m'avait accompagné et aidé à me mettre en condition pour la compétition. J'avais réussi à rester détendu, discutant de tout et n'importe quoi, avant d'arriver devant le stade. Nous avaient alors rejoints Liam, Lottie et Julien pour venir me soutenir. Ils m'avaient suivi jusqu'aux vestiaires, me permettant de garder ce calme, cette sérénité. Après tout, ce n'était qu'une compétition ; je devais uniquement courir le 400 mètres. J'étais habitué, il n'y avait pas de raison que cette fois-ci, j'échoue.

J'avais commencé l'athlétisme à l'âge de sept ans, implicitement. J'essayai de m'éloigner le plus possible de ma camarade de classe qui voulait encore « caresser » mes cheveux. Elle me les arrachait plus qu'autre chose, en réalité. Lorsque pour la énième fois, elle avait voulu mettre ses mains poisseuses dans ma chevelure soyeuse, je lui avais hurlé dessus avant de prendre mes jambes à mon cou. Et mon maître, qui avait assisté à la scène – sans intervenir, bien sûr, espèce de crétin sadique – avait alors remarqué mes aptitudes exceptionnelles à la course. Le soir-même, il en parlait à mes parents, et la semaine d'après, je me retrouvai au stade avec une foule de gamins semblables à des piles électriques. Je me démarquai de ce groupe par mon calme absolu, quel que soit la situation ; et l'athlétisme avait favorisé ce trait de caractère. Si je me sentais perturbé par quelque chose, courir me permettait d'évacuer toutes ces tensions.

C'était donc pour cela qu'aujourd'hui, je courais toujours. En grandissant, on connait toujours plus de problèmes. J'oubliai donc tout une fois que j'avais enfilé mes chaussures et que je me lançai sur le terrain.

En relevant mon regard pour observer une dernière fois mes amis dans les gradins, je me figeai brutalement. A côté de Lottie, se trouvait son grand frère, qui me fit un grand sourire avant de mettre ses mains en porte-voix et de crier :

- Tu vas y arriver, tu es le meilleur !

Puis il se mit à applaudir, vite suivit par le reste de la bande.

Pourquoi ? Pourquoi était-il ici, à m'encourager ? Cela risquait plus de me déstabiliser qu'autre chose, de savoir son regard poser sur moi. Non, il ne fallait pas se laisser abattre. Je courais depuis plus de dix ans, ce n'était pas quelqu'un qui allait m'empêcher d'accéder à la victoire. Je tentais alors tant bien que mal de le chasser de mes idées en me positionnant comme demandé sur la ligne de départ. Tout va bien.

Au coup de sifflet, je m'élançai. Je laissai mon corps prendre le relai, et s'amuser. Mais pas assez vite à mon goût, j'avais encore trois personnes devant moi. On était parvenu au 100 mètres. J'essayai de ne pas me laisser me distancer, et pressai donc le pas. Un peu moins de cent mètres plus loin, je doublai enfin l'un des garçons. Mais ce n'était pas suffisant. Je me concentrai alors uniquement sur cette course, et envoyer balader le reste mes pensées. Je respirai, je courrai, et je fixai mon but : passer la ligne d'arrivée en premier. Je dépassai le deuxième garçon. Plus qu'un seul encore dans la ligne de mire. Plus que cent derniers petits mètres avant de terminer. Je donnai tout ce que je possédais afin de me tenir côte à côte avec le dernier gars. Il me jeta un bref coup d'œil, qui me suffit pour le laisser derrière moi, et de franchir la ligne d'arrivée deux secondes plus tard.

Je me laissai tomber au sol, sous les cris et les applaudissements des supporters dans les gradins. Bien vite, Niall me rejoignit avant de me relever et de me faire un high-five. Liam me frappa affectueusement dans le dos, accompagné de Julien, le sourire jusqu'aux oreilles. Lottie se jeta totalement dans mes bras, et malgré le fait qu'elle soit légère, je faillis partir en arrière, avant que mon sauveur ne me rattrape : Louis. Ses yeux bleus brillaient de joie. On resta quelques instants à se fixer, puis il s'avança et me fit une brève accolade. Toujours étonné de sa présence – et de son câlin, il m'a pris dans ses bras chauds et musclés quelques secondes ! Xdjsxsjdhsjxhsd – je le lui fis remarquer :

- Qu'est-ce que tu fais ici, je ne savais pas que tu venais.

- En même temps, tu ne m'avais pas prévenu. Je l'ai appris ce matin, lorsque Lottie m'a gentiment demandé de l'accompagner à ta compétition dont j'ignorai l'existence, me lança-t-il avec un regard courroucé.

- Je ne pensais pas que me voir courir te plairait...

- Dois-je te rappeler que l'on court tous les soirs ensemble, abruti ?

- Ah oui, c'est vrai ! me rappelai-je en me frappant le front.

- En tout cas, j'avais raison, tu as réussi, et haut la main.

Sous le compliment, je sentis mes joues se réchauffer.

- Je n'ai pas réussi tant que ça, tu as bien vu que j'ai mis trop de temps à devancer mes concurrents.

- Arrête d'être pessimiste, tu es le plus brillant coureur que je n'ai jamais vu ! Ne te dénigre pas comme cela !

- Mouais....

- Bon, ne boude plus et je nous emmène tous boire un petit chocolat chaud à la brasserie du coin, ça vous va ?

- Oui ! s'extasièrent les morfales du groupe, soient Julien et Niall.

- Alors, tous en route ! cria Louis.

Et nous partîmes chercher nos boissons, dans la joie générale, avant de se caler au chaud dans un coin de la brasserie. Tout cela sous le regard du trio Niall-Liam-Julien, qui étaient tous en pleine crise fangirlage. Comme quoi, les garçons, ce n'est pas mieux que les filles...

***

The Perfect Supervisor ... and Me ! [Larry Stylinson]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant