OS - Partie 10 - 1/3

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12 Février

En rentrant dans la salle de classe aujourd'hui, je sentis une certaine tension s'installer. Il ne me restait plus que deux jours. Et entre-temps il ne s'était rien passé. Aucune discussion, aucun contact visuel, ni même de contact tout court. C'était à croire que Louis m'évitait comme la peste. Et que moi je ne cherchais pas à arranger la situation. Ni à la faire évoluer dans quelque sens que ce soit finalement – positif ou négatif. Le prof avait bien essayé de m'en toucher deux mots mais je m'étais refermé comme une huître. Il ne fallait pas être devin pour remarquer que Louis ne ressentait rien pour moi. Il ne m'ignorerait pas sinon. Je n'avais même pas essayé de lui envoyer des messages. Je m'étais comporté comme ce que j'étais réellement : un lâche. Mais je ne pouvais m'empêcher d'espérer un miracle, il restait deux jours. Tout peut se passer en deux jours.

Cela faisait donc une semaine que je me sentais au plus bas mentalement, et je me doutais bien que cela n'était pas passé inaperçu auprès de tous mes camarades. Mais aujourd'hui, mon corps entier me paraissait à l'agonie.

Le prof lançait des regards anxieux aux autres élèves, et n'arrivait pas à tenir correctement son cours – cela faisait trois fois qu'il commettait des erreurs de calcul, des plus bêtes à chaque fois. Même les élèves ne suivaient pas le cours sérieusement, seul Benjamin, le premier de la classe, remarquait les erreurs du prof – de toute façon, rien ne pourrait le faire dévier de sa route vers la réussite, pas même un tremblement de terre ou une atmosphère aussi lourde.

Distrait du cours par mes pensées les plus sombres, je n'entendis pas le prof nous interpeler :

- Je n'ai plus de craie blanche, quelqu'un voudrait bien aller m'en chercher à la loge s'il te plait ?

Il ignora tous les doigts levés appartenant aux élèves désespérés de subir cette tension étouffante depuis plus d'une heure. A moins que je ne fus le seul à la ressentir, cette impression que mon cœur se compressait et se déchirait en même temps ? Les autres élèves en avaient peut-être juste marre de s'intéresser au cours.

- Harry ? Tu y vas s'il te plaît ?

Je le fixai, les sourcils froncés. Et ce qu'il y avait sous le tableau, posé en évidence sur la tablette ce n'était pas de la craie peut-être ? Je luis fis donc la remarque, ce à quoi il me répondit par un unique sourire crispé. Et là, j'eus l'impression de rêver : le prof me regarda droit dans les yeux, faisant coulisser la craie jusqu'à la fin de l'étagère, la faisant s'écraser au sol. Puis il marcha dessus, ne laissant qu'un tas difforme de poussière et de petits morceaux blancs.

- Oops ? Tu peux y aller alors ? me lança-t-il avec un petit sourire en coin.

Je poussai un soupir, lasse, avant de me lever de mon bureau et de rejoindre la porte. Il m'interrompit juste avant que je ne franchisse le seuil :

- Tu pourrais en profiter aussi pour me prendre des craies rouge, bleue, verte, jaune, violet, orange et marron ? Merci.

Puis il poussa la porte s'en complètement la fermer, me faisant comprendre qu'il n'avait rien d'autre à ajouter. Il a prévu de nous faire une œuvre d'art au tableau ou quoi ? Je bougonnai avant de me diriger vers la loge. Sacré prof.

***

Nouvelle partie 💛
xx Nighthawk 🕊

The Perfect Supervisor ... and Me ! [Larry Stylinson]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant