Chapitre 6

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Chapitre 6

Mon cœur bat tellement fort qu'elle peut entendre ses battements. Je lutte pour pouvoir rester encore dans ma cachette. Chaque bruit que font les talons de ses chaussures me fait sursauter. Elle est là, à quelques centimètres de moi. J'entends à peine ses souffles. Je glisse ma main dans ma poche pour mettre mon téléphone sous silencieux avant qu'il ne se mette à sonner. J'appuie sur enregistreur et j'attends. La sueur perle de mon front malgré la climatisation. J'ai les sens en ébullition.
Le bruit qu'a fait la porte en s'ouvrant je ne l'oublierais jamais. En temps normal les portes ne font aucun bruit, celui ci existe sûrement dans ma tête tellement j'ai l'ouïe en alerte

- Tu es là! Tu devrais me devancer tu étais où?

-...............

Merde il a dit quoi? Je n'entends rien. Je prie pour ne pas craquer 

- Arrête n'essaie surtout pas de m'embrasser j'en ai ni la tête ni l'envie. Je te dis que ma vie est en jeu. Je ne peux pas être si près du but et tout faire foirer

- D'accord! C'est quoi le problème?

Mon Dieu! Non! Je dois halluciner certainement. Lui, l'amant d'Astou? Non cela ne peut pas être  possible!

- Hier nuit, on était dans la chambre et il m'a dit qu'il ne pouvait plus faire des enfants?

- Je te demande pardon? Qui ne peut plus faire des enfants?

- Ne me rajoute pas du stress tu sais bien que je parle de mon mari.

- Comment ça il ne peut plus faire des enfants? Et l'autre alors c'était qui le père?

- C'était lui bien sûr. Qu'est ce que tu penses?

- On ne devient pas infertile du jour au lendemain je te dis. Tu es sûre qu'il ne t'a pas tendu un piège?

- Piège? Non mais pourquoi?

- Tu as pris quoi en venant?

-Un taxi

- Personne ne t'a suivi j'espère?

- Tu deviens paranoïaque là. Rakhmane est à son travail actuellement et il ne rentre que tard le soir

- Mais il travaille où?

- Arrête de me parler de lui. Je ne sais pas où il travaille, sûrement là où bosse son ami Moussa
On fait quoi maintenant?

- Je ne sais pas. Mais cette grossesse on y touche pas

- Tu es sérieux là? As tu pensé à la probabilité qu'il peut naître avec une tête identique à la tienne. Et je te rappelle que tu ne ressembles pas du tout à ton frère

- J'en ai rien à faire Astou. Mon enfant on ne le touche pas c'est tout et je t'ai à l'œil

- Mais comment peux tu parler ainsi. Les gens vont penser quoi si les choses se passent comme tu les préconises?

- Je-m'en-fous je te répète. Je sais des choses que toi tu ne connais pas et je ne peux pas te les dire

- Tu parles de quoi?

- Je viens de te dire que je ne peux pas te dire de quoi il s'agit. Retiens juste que ma haine pour lui est profonde. Je me rappelle quand nous étions enfant, il était toujours meilleur que moi à l'école, à la maison tout le monde l'appréciait, les voisins demandaient toujours après lui. Il était en quelque sorte le centre du monde, du nôtre. Toute ma vie j'ai couru derrière lui, pour lui ressembler, faire les choses à sa manière mais j'y suis jamais parvenu. Ma mère voyait cette peine en moi et elle m'a toujours soutenu. Même pour le voyage, c'est moi qui voulais partir depuis le début. Ce n'était même pas dans ses projets à lui de voyager. Mais comme les choses furent tendues entre lui et maman, papa a voulu jouer aux sapeurs-pompiers en vendant certains de ses bœufs pour ensuite donner l'argent à maman pour qu'elle fasse croire à Rakhmane que c'était elle qui a vendu ses bijoux pour son voyage

DILEMME Où les histoires vivent. Découvrez maintenant