Jusqu'au bout du monde

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     -Je m'appelle Louna. Dit-elle d'une petite voix douce. Moi je...je viens ... Elle pleure. Je viens d'apprendre... que j'ai une grave lésion au cœur et que l'on va devoir me le changer. Et... et ... que l'opération est très risquée et que je ne pourrai jamais me réveiller.

     Elle pleure à grandes larmes. Si j'avais pu, je serai allée chercher ses parents pour leur dire qu'elle avait besoin d'eux. A ce moment là, je me suis faite une promesse : je ferai tout, tout pour qu'elle s'en sorte. Par ce qu'elle est trop jeune pour mourir. Je la protégerai jusqu'au bout du monde, comme une petite sœur. S'il le faut, je lui donnerai même mon cœur. Elle baisse la tête une nouvelle fois.

    -Ma mère est morte... Me chuchote-t-elle. Je vais peut être la rejoindre ?

    Je lui dis la pire des réponses. Rien. Je m'imaginais sa souffrance, sa solitude, sa peur.

     Les jours se suivent. Nous créons un lien d'amitié très fort. Nous parlons de nos problèmes, nous échangeons nos secrets. Je prends soins d'elle comme si c'était ma petite sœur. Les jours passent. Moi, je récupère doucement. L'état de Louna s'aggrave de jour en jour. Je peux maintenant faire des promenades en fauteuil roulant dans les couloirs de l'hôpital.

     Ce matin, je regarde par la fenêtre. Ils sont tous couverts d'écharpe et de bonnet. La neige a commencé à tomber. Je me réjouis de ce manteau blanc. J'appelle Louna pour qu'elle puisse admirer ce spectacle. Pas de réponse. Je l'appelle une deuxième fois puis une troisième. Pas de réponse. Mon cœur s'affole. Je saute presque dans mon fauteuil roulant et je m'approche à toute vitesse d'elle. Elle semble dormir. Ses lèvres sont bleues et elle est plus pâle que tous les autres jours. je touche sa main, elle est glacée.

     Je regarde affolée l'espèce d'ordinateur qui mesure les battements de son cœur, mais celui-ci trace une ligne droite. Je comprends. J'appuie d'un coup sur le bouton d'appel. Quelques secondes plus tard, des docteurs et des infirmières débarquent affolés. L'état de Louna s'est aggravé subitement et personne n'y était préparé. Son cœur a lâché. Elle est emmenée dans un bloc opératoire. Je ma rappelle alors ma promesse. Des larmes me montent aux yeux. Je sors alors de la chambre en trombe et hurle son nom dans tout l'hôpital. Louna. Louna. Pas de réponse.

     Je retourne dans ma chambre, je pleure, abandonnée. Louna égaillait mes journées, mais je l'ai perdue. Je n'ai pas tenu ma promesse. Je me couche et m'endors avec ce sentiment affreux. Le lendemain matin, je suis réveillée par le soleil. Je tourne la tête en direction du rideau pour dire bonjour à Louna comme chaque matin je me souviens de la veille. Mais à ma grande surprise le rideau est tiré. Une lueur d'espoir passe sur mon visage. J'attrape mon fauteuil, m'assois dessus et arrivée au rideau, je l'ouvre un peu.

     Un miracle.

Jusqu'au bout du monde.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant