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« Tu ne pourras plus rentrer chez toi, Lydia »

Mon médecin venait de m'annoncer que je n'allais plus revoir ma maison. La crise que j'ai faite l'autre nuit aurait pu me coûter la vie si j'avais été chez moi. Il est trop dangereux, selon eux, de rentrer chez moi. Je vais devoir m'habituer à cette chambre d'hôpital lugubre..
Il était vers minuit lorsque j'entendis quelqu'un entrer dans ma chambre. Je ne fis pas attention et m'allongeai sur le côté, dos à cette personne.

« - Lydia ?
Je me retournai d'un coup.
- Zack ? Mais qu'est-ce que tu fou là ?
- il fallait que je te vois..
J'arquai un sourcil
- pour l'autre jour..je voulais pas..
- je sais. Mais j'ai pas besoin de ta pitié Zack.
- ce n'est pas de la pitié
- alors c'est quoi ? Quand tu me regardes je le vois dans tes yeux. Tu me vois comme une fille fragile, rongée par la maladie, c'est ce que tout le monde voit de toute façon !
J'avais commencé à pleurer. Je n'en pouvais plus.
- arrête.. pas tout le monde te voit comme ça. Ton copain ne te voit pas comme ça..
- maintenant si.. Je ne suis plus rien aux yeux des gens. Je n'inspire que la pitié. Je reflète une pauvre fille malade. C'est tout ce que les gens voient en moi. Cette foutue maladie.
Je continuais de pleurer alors Zack me prit dans ses bras.
- Zack.. Je veux m'en aller »
Il se sépara de moi et me regarda, le regard rempli de tristesse. Il me confia qu'il fallait que je profite du temps qu'il me restait. Mais je n'en avais pas envie. Il m'avait ensuite raconté des histoires du lycée et j'avais fini par m'endormir.

*

Lorsque je me réveillai, ce n'est pas Zack que je retrouvai assis sur une chaise à côté de moi, mais Gab.
Était-ce Gab hier ? Nan je n'ai pas rêvé, Zack était bien la.
Devant mon regard surpris, Gab prit la parole.

« - j'ai dit à Zack de rentrer.
Je me rallongeai.
- écoute Lydia.. je suis désolé. Ma mère a tort. Je ne suis pas avec toi parce que j'ai pitié, je suis avec toi parce que je t'aime.
Il se rapprocha de moi et me prit la main.
- Lydia je ne veux pas que tu t'en ailles. J'ai trop besoin de toi. Je ne peux pas vivre sans toi. J'aimerais tellement que tu guérisses.. tu ne mérites pas ça. Je ne veux pas te voir partir. Tu es trop jeune. Ne me quitte pas..
Une larme avait roulé le long de sa joue pour venir s'écraser sur nos mains liées.
- je n'ai pas le choix, Gab.. »
Il me regarda et je vis une deuxième larme couler le long de sa joue qu'il essuya rapidement du revers de sa main.
Hier, je voulais mourir dans la semaine.
Aujourd'hui, je veux mourir dans les jours qui suivent.
Je ne veux pas causer plus de douleur aux gens que j'aime.
Tout d'un coup j'eus des nausées.
Je m'assis sur le bord de mon lit, me levai et courus aux toilettes. Je n'eus pas le temps de fermer la porte que je crachai du sang dans les toilettes. Gab arriva en courant et me tint les cheveux. Il commença à s'affoler et cria pour que quelqu'un vienne.
Quelques minutes plus tard, une infirmière accourait vers moi. Elle demanda à Gab de m'aider à me lever. Ils me levèrent mais je m'écroulai par terre. Ils réussirent enfin à me traîner jusqu'à mon lit. Ils m'y allongèrent et ce fut le tour du médecin d'arriver.
Je n'arrivais pas à entendre ce qu'il disait, tout était flou. Le médecin m'ausculta. Il appela ensuite mes parents.
Le diagnostic tomba.

« - votre fille a les poumons en détérioration, ça veut dire qu'elle ne pourra plus respirer sans machine et qu'elle crachera souvent du sang lorsque ça la brûlera.
- qu'est-ce que ça signifie vraiment ? - demanda ma mère
- que le jour approche. »

Le médecin avait dit ça de sang froid, comme s'il en avait l'habitude, et partit. Ma mère commença à pleurer. Mon père la prit dans ses bras et Gab s'approcha de moi. Il embrassa mon front et prit ma main. Il me murmura un " je t'aime " et s'assit à côté de moi.

Au bout d'un moment, après avoir parlé avec mes parents, ils sont partis, laissant place à mon frère.

« - le diagnostic est mauvais hein ?
Je lui fis signe de s'asseoir à côté de moi.
- parfois on se demande à quoi servent ces foutus médecins s'il ne peuvent même pas sauver des vies.
- ne blâme pas les médecins Jeremy.. c'est cette foutue maladie. Elle est encrée en moi, on n'y peut rien..
- qu'est-ce que je suis sensé faire moi ? Te regarder aller de pire en pire ?
- nan, tu vas rien attendre du tout. Tu vas continuer ta vie comme avant. Tu vas t'épanouir et tu ne vas pas laisser tout ça te ronger. Tu continueras à voir tes potes, à étudier, à flirter avec les plus belles filles, à vivre pour deux.
Je sentis des larmes me brûler les joues.
- je ne peux pas. Je ne peux pas faire comme si c'était normal que tu sois plus là, Lydia..
- je sais.. mais promets moi d'essayer au mieux..
- je ne peux pas te le promettre.
- Jeremy.. tu peux encore profiter de ta vie, moi pas, alors fait le, au moins pour moi..
Il pleurait. Je le pris dans mes bras.
- je suis la fille la plus chanceuse tu sais ? J'ai un frère en or »

Don't forget meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant