Chapitre 1

4.4K 206 35
                                    

Je balance mes cheveux blond en arrière avant d'y passer la vielle brosse dont la couleur rouge, autrefois, est passé à un gris tamisé.

Je regarde une dernière fois par la fenêtre de ma petite chambre, où il y a juste l'espace de passer entre les deux lits sur lequel, moi et Katia dormons depuis notre arrivée dans l'établissement St Arianne, un orphelinat de jeunes filles.

Le gong retentit a travers les murs qui m'emprisonne et m'empêche de voir le véritable monde. C'est vrai, ici, nous n'avons pas le droit de sortir à l'air libre, sauf pour de rare occasion de pique niques, de recueillements, de fêtes, où nous profitons du macadams de la cours arrière grillagé avec de si gros barreau qu'il nous faut nous y coller pour apercevoir l'extérieur.

Je me dépêche d'enfiler ma robe noire qui m'arrive aux genoux avant de sortir en trombe de ma chambre pour suivre le flux des autres orphelines qui se dirigent vers le hall où, comme le veut le Dimanche ainsi que le règlement, les tâches quotidiennes nous serons attribuées.

Nous nous rangeons toutes en ligne, prêtes à entendre notre prénom, qui parait déformer dans la bouche de notre directrice.

La voilà qui arrive, droite, le menton levé en signe de supériorité, ses jambes interminables sont caché derrière une jupe droite, en tube, verte.Ses petits yeux bruns nous dévisagent toutes un instant, puis elle ouvre doucement sa bouche dont les lèvres gercées par le temps sont recouverte d'une couche de couleur violette, et lit la liste qu'elle tient de ses mains squelettique.

- Fiona Lepez ?

Une main se lève parmi nous.

- Couture !

- Safia Pesano ? - Tu lavera les vitres...

Encore une autre, alors que Fiona se dirige déjà vers les sous-sols froid dans lequel se trouve l'atelier de couture. Pourquoi « couture » ? Car lorsque nos robes se déchire ou s'abîme, hors de question de nous en commander une autre ! Je passe la main sur les coutures de ma robe, il m'est déjà arrivé de déchirer plusieurs fois le tissus pendant des tâches...

- Marion Gane ? - Balais dans le réfectoire et la cuisine...

Plusieurs autres noms sont appelé, certain que j'ai retenus, d'autre qui me semble nouveau, et certain dont je ne suis même pas sûre d'avoir bien compris. Lorsque tout à coup :

- Cassy... ah oui, tu n'as pas de nom... me rabâche-t-elle en plissant les yeux sur sa feuille. Vaisselle.

Je lui jette un regard noir, pendant plusieurs secondes, nos yeux se fusillent. C'est une provocation qui pourrait me coûter cher. Mais depuis mes deux ans, j'ai appris tout d'abord à la connaître, à chercher une mère en elle, puis à la détester comme celle qui aurait pût m'abandonner devant la porte de cette établissement, ce 12 Janvier 2000... Tout en traînant des pieds, je prends le couloir de gauche, le plus étroit, qui mène aux plonges. J'entre dans la salle, si humide que j'ai du mal à respirer et contemple la pile d'assiettes sales et les nombreux couverts plongés dans l'eau chaude savonneuse. Sommes-nous si nombreuse ?

J'attrape une assiette et une éponge pour commencer à frotter la crasse lorsque :

- Cassy ! Siffle une voix qui me fait sursauter.

Je me tourne et cherche des yeux celle qui vient de m'appeler mais ; personne. Je retourne à ma corvée lorsque de nouveau ;

- Cassevase ?

Il n'y a qu'une personne qui m'appelle comme ça dans tout St Arianne ; Katia. Je chuchote alors son nom en la cherchant discrètement du regard, car des surveillantes passent régulièrement devant les portes pour vérifier notre travail.

La légende de Diamant.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant