Ça fait deux jours que Zya m'a appelé, et Hanaé n'a toujours pas répliqué. C'est vraiment étonnant. D'habitude, si quelqu'un marche sur ses plates-bandes, elle sort les crocs sans réfléchir. En attendant, de mon côté tout va bien. Maud a fais la connaissance des marseillaises, avec qui, elle s'entend très bien. Il y a juste eu un petit accrochage hier mais rien de bien grave.
*Flashback*
"- Rendez moi ma claquette !!! Si vous ne me la rendez pas maintenant, je vais vous massacrer, je suis extrêmement sérieuse !!! " Hurle Alya.
Dix minutes. Dix minutes qu'elle court après ces jeunes allemands pour tenter de récupérer sa fameuse claquette. Je n'ai pas besoin de préciser, qu'elle n'y parvient absolument pas. Et puis, de toute façon, je n'envisage aucunement de l'aider. Je n'ai pas envie de bouger pour ça.
"- Aha, tu es fichu maintenant ! " Dit ma sœur en faisant une balayette au garçon qui tient sa chaussure.
Le jeune s'étale de tout son long sur le sol et Alya récupère sa claquette. Mais à ce que je vois, elle a décidé de se venger. Elle attrape la crocs du garçon et la balance sur le toit des sanitaires. Dès que le concerné remarque ce qu'il vient de se passer, il part en direction de sa tente. Ok là, je pense que ça va mal se terminer pour nous. Enfin, non, je veux dire pour elle, moi je n'ai rien fait. Je suis restée tranquillement affalée sur le banc.
Peu de temps après le garçon revient avec sa mère. Elle s'approche et regarde la crocs. Je dois avouer qu'elle n'a pas l'air très sympa. Elle repart sans un mot. Arrivée devant leur tente elle prend une tige en fer. Là, je suis actuellement en train de flipper pour ma sœur. Je n'ai même pas eu le temps de lui dire adieu...
La mère soulève la pique et fais glisser la crocs au sol. Elle se retourne vers Alya et commence à lui crier dessus en allemand. J'essaie de faire un regard plein de reproches à ma sœur. Je sais, la solidarité, c'est pas vraiment mon truc, mais cette femme me fait vraiment trop peur. J'esquisse un sourire vers Alya, mais je me ravise quand la mère tourne la tête vers moi. Faut pas me faire de frayeurs comme ça, je suis sensible ! Puis elle repart en nous lançant un dernier regard plutôt mauvais.
* Fin Flashback *
Je sors enfin de mes pensées après ce petit moment d'absence. Je suis seule à notre emplacement, pourquoi ça ne m'étonne même pas ? Bon, il faudrait peut-être que je me bouge un peu, je sais je vais aller faire du vélo sur la piste cyclable. Très original, oui je sais j'ai toujours des idées de fou !
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2 km. Ça fait exactement 2 km que je roule sans m'arrêter, un record. Une vibration dans la poche de mon short me fait sursauter. Je tombe de mon vélo, je crois que ma dignité vient de partir loin, très loin. Je m'assois et attrape mon portable qui avait été projeté au sol, j'avais oublié que je l'avais amené. Je reste figée en voyant le nom de la personne qui m'appelle, Hanaé. Je décroche avec un peu d'appréhension.
*Début conversation téléphonique*
Hanaé : Salut Lila, comment ça va ? Elle dit d'une voix un peu trop enjouée.
Moi : Tu me demande vraiment si ça va ?!
Hanaé : Bah oui, pourquoi j'ai plus le droit ?
Moi : Je sais pas, à toi de me le dire. Et si tu veux savoir, non je ne vais pas bien. Pas après ce que j'ai vu.
Hanaé : Tu parles de ce que j'ai mis sur Insta ? C'était pour te faire réagir, c'est tout.
Moi : Ça va alors si c'était juste me faire réagir... Je dis sarcastiquement. Je peux savoir pourquoi tu as l'air heureuse ?
Hanaé : Je l'ai reçu...ton colis. Et maintenant je m'en veux, j'aurais dû savoir que tu n'allais pas rester les bras croisés attendant que ça passe. Je suis minable. En plus, je suis sûre que tu en veux à Zya par ma faute.
Moi : Pour une fois, je suis d'accord avec toi, tu es minable. Et je suppose que tu sais aussi que je ne te pardonnerai pas avant un bon moment.
Hanaé : Oui, je sais. Je vais te laisser, je devoir accueillir quelqu'un chez moi. Je voulais te le dire mais je ne l'ai pas fait. Mes parents ont décidé d'accueillir une fille de notre âge. Ils ne savent pas encore combien de temps elle va rester. Bye.
* Fin conversation téléphonique *
Je n'en reviens pas, elle a fait ça juste pour me faire réagir. Elle m'a blessée, et au passage humiliée sur les réseaux sociaux. Le pire dans tout ça, c'est qu'elle a réussi à me faire douter d'une de mes amies. Je ne lui accorderait plus ma confiance, c'est fini. Elle aura beau faire ce qu'elle veut pour me prouver qu'elle mérite ma confiance, elle ne l'aura pas. Elle ne l'aura plus jamais.
Je remonte sur mon vélo et repart en direction du camping. Mais je rate mon coup, étant trop pressée de rentrer. Mon pied glisse sur la pédale et va se coincer dans les rayons de ma roue avant. Malheureusement pour moi, mon vélo avait déjà commencé à rouler vu que je suis en pente.
Au bout de quelques secondes, mon vélo bascule vers l'avant à cause de mon pied. Je me retrouve au sol, le pied toujours coincé. Je retire délicatement mon pied.J'ai mal partout aux chevilles, aux poignets, mes mains et cuisses sont éraflées. Et pour finir mon pied, toute la peau du talon est partie à cause des rayons. J'attrape mon portable pour appeler ma grand-mère. Elle ne répond pas... Je vais devoir me débrouiller pour rentrer. Ça va, c'est pas comme si je devais faire un kilomètre comme ça. J'en ai juste deux à faire pour pouvoir me soigner à la tente...
J'ai vraiment une journée pourrie, du début à la fin. Qu'est-ce que j'ai fait de mal ? Rien, enfin je crois.
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Changement de plan
Ficção AdolescenteÇa y est aujourd'hui c'est enfin le départ...Enfin les vacances !!! Je vais pouvoir souffler enfin façon de parler... parce qu'hier notre grand-mère à décidé de nous emmener au camping pour "se déconnecter et se ressourcer" et pendant ce temps avec...