Chapitre 24: Déprime

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POV : Yoongi

Pour la énième fois, je m'enfonçai un peu plus sous mes couvertures qui me couvrent désormais partiellement le visage. Cela faisait presque 4 jours que je prétendais être malade et n'allais pas en cours. Une infirmière est venue me voir et m'a donné l'autorisation pour rester au lit disant à mes professeurs que j'avais une petite grippe passagère sans doute causée par les cours de sport à l'extérieur. Je mens même à mes amis, disant que je suis juste malade et que ça ira mieux par la suite. J'espère de tout coeur que Jin n'a pas parlé aux autres de ce qu'il s'est passé l'autre jour puisqu'il est le seul qui puisse douter de ma pseudo-maladie. Je passe ma journée dans mon lit, dans le noir et mon bracelet continue perpétuellement à vibrer me donnant des maux de tête insupportables et mon poignet est constamment rouge, à vif et brûlé par les décharges électriques. Je pleure la plupart du temps, seul et blotti sous mes couvertures, sinon je passe le reste de mon temps à dormir ou réfléchir.

C'est dur de se rendre compte que je suis assez fou pour vouloir rester ici. C'est vrai, après tout, on est privé de notre liberté, sans cesse surveillés, on nous pose des questions personnelles et j'ai été enfermé dans une chambre close, on nous a mis un bracelet électronique de force... Qui sait ce qui se passera ensuite ? Et moi je veux rester ici ? C'est comique ça dis donc ! Min Yoongi, deviendrais-tu fou ? Ou l'étais-tu déjà avant ?

Je repense à mon passé, mon enfance. J'ai grandi, j'étais heureux, j'avais un grand frère qui s'occupait de moi, deux parents qui étaient présents. Mais voilà, idiot comme j'étais, j'ai tout gâché. Ils ont tout gâché. Si je ne m'étais pas enfui ce soir-là... Rien ne serait jamais arrivé. A cause d'eux j'ai connu l'enfer de la solitude. Ma famille ne me comprenait plus. J'ai commencé à avoir peur des gens, de la foule en général, restant seul dans mon coin. J'ai été chez un psy. Ma famille s'est inquiétée pour moi. Mais que veulent-ils ? Je ne me comprends pas moi-même.

Si j'avais été assez fort... Si j'avais tenu plus longtemps, ne serait-ce qu'un seul jour... Je ne serai pas ici, à me morfondre et à vouloir rester dans un endroit semblable à l'enfer. Mais l'extérieur est bien plus un enfer pour moi. La solitude me ronge de plus en plus. Ici, j'ai des amis. 6 garçons merveilleux qui ont souffert, comme moi. Je ne veux pas les quitter. Je ne veux pas retourner à ma vie d'avant. Et puis même si c'était le cas, je redeviendrai paresseux... Ou plutôt je serai comme je suis actuellement, c'est-à-dire à me morfondre, seul, dans une chambre à pleurer. J'ai envie de mourir.

A cette pensée, mon bracelet vibra une nouvelle fois m'arrachant une plainte de douleur. Allongé sur le dos, j'amène mes mains sur mes yeux, gonflés et douloureux, puis les remonte sur mon crâne, tenant mes mèches de cheveux entre mes doigts avant de les tirer furieusement. Je veux devenir fort, alors pourquoi je deviens faible ?! Où sont passés mes rêves de gosse ? Ils ont disparu. Je ne crois plus en rien, je n'arrive plus à m'imaginer un avenir heureux. Pendant près de 3 semaines, j'avais oublié ce sentiment. Je souriais, je me sentais bien en compagnie des autres. Seulement, ce n'était qu'une petite pause dans ma souffrance, comme si ça n'avait été qu'un petit arrêt pour souffler un peu, avant de rechuter dans ma dépression. Oui, dépression. Ce mot que mon psychiatre avait dit à mes parents.

Un rire jaune sortit de ma gorge serrée. J'approchai ma main de mes lèvres, les larmes remontant à mes yeux. Je mords ma peau furieusement, tentant d'apaiser cette fureur cachée au fond de moi en me faisant mal. C'est de leur faute. S'ils n'avaient pas été là... Ces gens ne sont que des déchets. Ils devraient être ici, à ma place. Je devrais être heureux ! Alors pourquoi, eux vivent en souriant alors que moi, je suis là, à pleurer ? Pourquoi c'est moi qui doit connaître la solitude ?!

Je me remis à sangloter et à me frapper le crâne, à me mordre, à me griffer sauvagement. J'ai envie de leur faire la peau, de les voir souffrir. Ils ne méritent que ça !

Les 7 Péchés Capitaux [Tome 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant