Chapitre 63: Erreur

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POV : Jimin

Je joue avec mon téléphone comme j'en ai toujours eu l'habitude, plongé dans mes pensées. Je déverrouille l'écran, relis un certain message, le reverrouille.

« Joyeux anniversaire Hyung. »

Ce message que j'ai reçu il y a quelques jours, pendant le temps où le pare-feu était désactivé. Que signifie-t-il ? En sachant qu'il vient de mon ex-meilleur ami, j'ai du mal à en comprendre le sens.

 

« Woozi... Murmurais-je. »

Woozi est mon meilleur ami. Enfin, il l'était, vous l'avez bien compris. Je l'ai connu en milieu de collège. Pendant l'espace d'un an, on est devenu inséparables. Puis, deux ans d'amitié. Je le taquinais toujours à cause de sa petite taille, parce que c'était l'un des seuls qui était plus petit que moi. Bah ouais, j'suis un nain moi... Je me moquais de sa taille, il se moquait de la taille de mes mains qui sont pourtant plus petites que les siennes. Il n'a jamais été vexé et je ne l'ai jamais été non plus. On se taquinait juste. On faisait sembler de se frapper, on s'insultait par fois, mais pour rire.

C'est à cette période, quand je l'ai rencontré, que mes parents me mettaient le grappin dessus pour que je devienne le fils parfait. Je n'ai jamais aimé ce rôle. Je n'ai jamais été un mauvais élève, mon comportement était toujours correct, mais il ne leur a jamais suffi. Je devais avoir les meilleures notes, être le premier de la classe. Mes parents et moi allions chez des gens que je ne connaissais pas mais qui étaient haut placés. Oui, j'étais obligé d'aller à des soirées habillé en costard... Vous voyez le genre ? Sauf que ce milieu ne m'a jamais convenu. Non, moi j'étais plus du genre à aimer la liberté, à vouloir m'habiller en jogging juste pour être à l'aise. Comme mes parents étaient riches, j'avais plus l'impression d'être un étranger.

Woozi était dans la normale. Il n'était ni riche, ni pauvre. J'aimais sa simplicité. Il a toujours été satisfait de ce qu'il avait. Il ne demandait jamais rien à ses parents, alors que quand j'allais chez des amis de mon collège qui étaient eux aussi plutôt riches, ben ils voulaient toujours plus. Ce qu'ils avaient ne leur suffisait pas, ils leur fallait plus.

Malheureusement, comme mes parents plaçaient leur rêve en moi, je devais faire attention à mes fréquentations. Je ne devais pas traîner avec des pauvres, ah non ! Pour eux c'était inconcevable. Mais comme Woozi n'était pas spécialement riche et que ses parents étaient tous les deux de simples commerçants, mes parents ne voulaient plus que je le vois. J'ai refusé bien sûr, mais mes parents me l'ont tout simplement interdit, alors j'ai décidé de le voir en cachette. J'avais l'impression que je n'avais pas le droit de rêver, que le travail était le plus important.

Je n'avais plus le temps de m'accorder un peu de repos. Ne serait-ce que danser était devenu impossible. Mon rêve. C'était mon rêve. Partir dans le monde de la danse moderne, en faire mon métier. C'était plus qu'une passion pour moi. C'était mon avenir. Cependant, avec tout le travail que je devais faire pour que mes parents soient fiers, je n'en avais plus le temps. Ils voulaient que j'aille dans une des écoles les plus réputées de Séoul et pour ça, je devais travailler, travailler, travailler. Mes parents me disaient que ça ne durerait qu'un temps et que je profiterai de la vie plus tard... Mais je voyais de jour en jour, ma jeunesse s'envoler. Alors que certains enfants étaient dehors, à s'amuser avec leurs amis, à rire, moi j'étais assis sur une chaise dans ma chambre à résoudre des équations de maths à longueur de journée.

Avec mes parents, les seules discutions que nous avions, c'était à propos de mon avenir, de l'école, des prochaines soirées auxquelles je devais être présent...Le peu de fois où j'ai parlé de ma passion ultime à savoir la danse, je l'ai regretté. Ils disaient que ce n'était qu'une perte de temps.

Woozi était le seul à me soutenir. Il voulait que je réussisse mon rêve, mais avec le temps, je suis devenu perdu... Je ne savais plus quel était mon rêve. La danse ? Ou bien celui de devenir un ingénieur comme le voulaient mes parents ? Parfois, je disais à Woozi que je ne pouvais pas le voir à cause des devoirs. Il me demandait si c'était vraiment important pour moi. Je lui répondais que oui. Je ne savais plus ce que je voulais. J'étais piégé dans le rêve de mes parents. Parfois je me demandais si c'était le leur ou le mien.

J'ai commencé a changé à cette période de doutes. Je souffrais. Je ne savais plus qui j'étais, ce que je voulais... A force de jouer le garçon parfait, j'avais l'impression d'étouffer. Les mensonges de mes parents sont devenus les miens et je n'arrivais plus à en sortir. J'ai commencé à vouloir « m'amuser ». J'avais fumé pour la première fois, bu ma première bouteille d'alcool, fugué de chez moi pour la première fois.

Un jour, je suis allé à une soirée sans que mes parents soient au courant. J'avais bu et je m'étais bien entendu avec une fille et ça avait plutôt mal terminé... Enfin, c'est plutôt là que ma petite vie qui était pourtant un minimum paisible à basculer à l'enfer. J'avais fait ma première fois avec elle. J'avais aimé. J'avais l'impression d'avoir trouvé un nouveau moyen de me défouler, d'oublier mes problèmes. Quand j'étais en la présence de quelqu'un, je me sentais mieux. Moins seul... C'est devenu une mauvaise habitude. J'ai commencé à fréquenter des personnes pas très nettes et ça se finissait au lit. Filles ou garçons. Je ne me rendais pas compte à cette période que ça allait me détruire.

C'était devenu une drogue. Un jour où je m'étais disputé avec mes parents, j'étais parti de chez moi. J'avais appelé l'un de mes contacts et j'étais allé chez lui. C'est après l'avoir fait que je me suis rendu compte que j'étais dépendant.

Puis, un an plus tard, Woozi savait ce que je faisais. Ça parlait de moi partout à propos de mes fréquentations et il était bien au courant de ce que je faisais. Il était très inquiet et je lui avais menti pour le rassurer. « Je profite de la vie ! » je lui avais dit.

Mais comme vous devez vous en douter, un jour ça s'est mal terminé entre lui et moi. Tout ça parce que je n'avais pas osé me confronter à mes parents. Je lui avais fait la pire chose au monde. Je l'avais vu pleurer et moi je n'avais pensé qu'à moi. Ça a été la pire erreur de ma vie. La pire au monde. Il m'avait crié qu'il me détestait, que j'étais lâche et que j'étais aussi pourri que mes parents.

Quand je me suis rendu compte de ce que j'avais fait, ça m'a fait un choc. Un énorme choc. Un retour à la réalité. Il a fallu ça pour que je me rende compte que tout ça, ce n'était pas moi. Que je n'étais pas comme ça. Je n'ai plus couché avec qui que ce soit après ça, mais quelques jours plus tard, mes parents m'ont interné ici. Et oui, c'est très récent ce qu'il s'est passé entre lui et moi. C'était pourtant trop tard, c'était devenu une drogue avant que je me rende compte que j'étais plus que ridicule.

Depuis que Hyejin me fournit régulièrement du Placebo, j'arrive à oublier mes envies. Mais les cicatrices du passé sont encore là, bien présentes. Elles sont encore ouvertes et prêtes à saigner à la moindre occasion.

Mais le pire pour moi, ce n'est pas de ma soudaine peur des contacts que j'ai eu après ça, ni de la souffrance terrible que j'ai ressenti en arrivant ici, ni de ma peur de l'avenir, de mes regrets...

Non, la pire chose, c'est que Yoongi ressemble énormément à Woozi, aussi bien physiquement que mentalement.

Et ça, ça fait mal. Très mal.

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Yoongi ressemble à Woozi? ^^
Jimin nous raconte un peu de son passé ! On en apprend vraiment de plus en plus sur les garçons à chaque chapitre mais ils semblent toujours incapables de se confier les uns les autres....!

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