Mystérieuse [EN PAUSE]

Partie 5

Mon réveil sonne et me sort de mes pensées. J'ai fait un rêve étrange. Je n'ai aucune réponse, mais je me lève avec un sentiment inexplicable de tristesse. D'ailleurs j'ai pleuré dans mon sommeil. Pourquoi? Je n'en sais absolument rien. «Ce n'est qu'un cauchemar» me dit la petite voix au fond de moi. Mais la réalité me rattrapa rapidement. Je vivais dans un cauchemar permanent, sans réveil possible. Il faut que je m'y fasse. C'est comme ça. Alors je me lève, me dirige dans la salle de bain. J'asperge mon visage d'eau glacée, et me regarde dans le miroir. J'ai l'impression pendant quelques secondes d'apercevoir cette petite fille perdue qui se cache au fond de moi. Mais je détourne le regard et me sèche le visage. Quand mes yeux se posent à nouveau sur mon reflet, la petite fille a disparu. Mes yeux sont encore rouges mais ce sont les seuls traces de la nuit horrible que je viens de passer. Je me prépare rapidement et sort. Je branche mes écouteurs et lance ma musique.
« if happy is her,
I'm happy for you... »
La voix de Demi Lovato me transporte. Cette chanson me touche, mais je me ressaisit vite et remet mon masque. Ce masque d'assurance, qui me soutient depuis tant d'années. Celui qui me donne l'air d'une fille heureuse riant tout le temps. Il y a quelques semaines, je me souviens de mon voisin de classe qui m'avait demandé si ça allait.
- Oui bien sûr! Pourquoi cette question?
- Je sais pas, me dit-il. Tu ne souriais pas.
- Je suis juste fatiguée...
Facile. J'aurais pu lui expliquer, après tout c'est mon ami, il aurait compris. Mais non. Le mensonge est toujours la solution la plus simple.
J'arrive vers mon groupe d'amies, mon sourire avec moi, comme d'habitude. Et ils n'y voient que du feu.
La journée se déroula sans incident. Je n'avais qu'une envie c'était de rentrer chez moi. Ma mère était en réunion, je n'aurais donc pas à subir l'interrogatoire fastidieux sur le pourquoi du comment mes yeux sont-ils gonflés. Lorsque j'ai eu cette pensée, mon corps et mon cœur relâchèrent la pression et je me suis mise à pleurer, comme ça dans la rue.
« les personnes qui pleurent ne sont pas faibles; elles ont juste été fortes trop longtemps. »
Ouais, sauf que je ne suis pas forte. Je n'arrive plus en ce moment à canaliser mes émotions. Ce sourire de façade s'estompe de plus en plus. Jusqu'à quand?
Et c'est à ce moment là qu'il apparut. Encore lui. Je ne voulais vraiment pas le voir maintenant.
« arrête de te voiler la face. Tu meurs d'envie de lui parler. »
C'est vrai. Mais de toute façon c'était trop tard.
- « Ça va?
Je séchai mes larmes d'un revers de manche avant de répondre
- Oui oui et toi?
- Qu'est ce qu'il y a?
- Absolument rien pourquoi?
- Ça se voit que tu as pleuré, Stella. Soit honnête pour une fois, je suis pas stupide à ce point.
- C'est pas important.
- Tu sais tu peux me dire, j'ai toujours pu compter sur toi y a pas de raison que tu ne puisses pas en faire de même! m'assura-t-il
- Je suis juste fatiguée. Et quand je garde mes émotions trop longtemps j'explose, tu me connais.
- Non justement c'est ça le problème.
- De quoi?
- Je ne te connais pas Stella. Je n'ai jamais réussi à te cerner. Tu es la fille la plus mystérieuse que je connais. Personne n'arrive jamais à te comprendre. Tu es à part, tu es le plus grand mystère que je connaisse, et personne n'a jamais réussi à te résoudre. Bordel, Stella, qui es-tu?»