Partie 6

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« Qui es-tu? » Mais comment puis-je dire qui je suis si je l'ignore moi même! Je ne sais pas.
Cette question me reste dans la tête. Je me la répète indéfiniment, à croire que je viens de me rendre compte que je ne me connais pas moi-même. Est ce grave? Oui, certainement. Mais tout cela me force à m'en poser d'autre, comme si ce « Qui es-tu? » venait de déverrouiller une porte, dont j'ignorais l'existence auparavant. Je m'efforçais de ne pas penser à ça mais c'est réellement difficile.
Cette semaine se termina lentement, les cours devenait de plus en plus pénibles et je peinais à suivre. De plus, j'avais perdu mes écouteurs, alias ma vie. J'étais donc désemparée. Le week-end fut, en comparaison, très court.
Mon téléphone sonne. Je me réveille en sursaut et m'empresse d'arrêter l'alarme, une alarme vraiment délicate qui m'a mise de bonne humeur dès le matin..
« note à moi-même : changer d'alarme le plus vite possible!! »
Je me prépare rapidement et me dirige vers le collège. En ce moment j'ai vraiment l'impression que les chansons sont écrites pour moi, que les paroles me correspondent.
« je me construis plus dans le regard des autres,
J'suis ni des leurs, ni des vôtres ni des nôtres »
M'enfin. Je vois mes 2 « meilleures amies » me jeter un coup d'œil rapidement mais s'éloigner. Comme si elle ne voulait plus de moi. Je vais donc vers le reste de ma classe, perturbée par le comportement de mes soi-disant amies. Je n'aurais jamais réagi de la sorte envers elles, qu'aurais-je pu bien faire pour mériter ça?
Le groupe semble s'en foutre totalement de moi. J'essaye d'intervenir un petit peu mais je n'ai rien à faire là.
« Ce ne sont pas mes amies, et tu détestes être la bouche-trou des gens. Ne fait pas aux autres ce que tu n'aimerais pas qu'on te fasse » me dit la petite voix dans ma tête. Elle a totalement raison. Et la solitude ne me tuera pas. J'ai l'habitude.
Je m'assoie dans un coin du hall d'entrée et regarde les gens passer. Mais j'ai l'esprit ailleurs. Les paroles de la chanson me sont restée dans ma tête.
« je ne suis ni des leurs, ni des vôtres ni des nôtres » ...
C'est vrai. J'ai toujours été différente et dans cette société je n'ai jamais trouvé ma place. Même lorsque je pense m'être trouvée des vraies amies, elles m'abandonnent. Lorsque je confie un secret, il est révélé. Chose que je ne fais jamais. Lorsque je donne ma confiance, on en abuse. Résultat? Je ne fais plus confiance en personne, et je n'aime plus rien. Je ne sais pas ce que j'aime, et je ne veux pas le savoir. Toutes les choses qu'on aime finissent par s'évaporer, alors je me tais et je n'aime rien. Vraiment rien.
Une larme coule sur ma joue. Je n'arriverai donc jamais à canaliser mes émotions! Je ne suis pas ce genre de fille qui pleure pour un rien! Que m'arrive-t-il bon sang?? Heureusement ce n'était qu'une petite larme. Vite séchée et dissimulée.
- ça va? J'allais te faire une blague mais t'as l'air ailleurs. me dit mon voisin de classe.
- Oui oui ça va, pourquoi?
- Bah t'as l'air énervée, de mauvais humeur comme si t'étais sur le point de pleurer. Y a quoi? Tu as menti à ta môman? Tu eu un 19,5? Pauvre chou!
Y a que lui pour me faire rire dans ce genre de situation. Je lui offre un sourire sincère en lui assurant qu'il n'y a rien.
- ok! me dit-il
« menteuse! Menteuse! Pourquoi tu n'as rien dit? Encore! » me dis-je intérieurement.
Pourquoi? Haha. Quelle bonne question. A vrai dire, il me fait rire et j'oublie tout. Quand je rigole tout va bien! Pourquoi aurais-je tout gâcher?

Mystérieuse [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant