LOVE SMELLS

THE BEGINNING

Des cheveux blonds, filasses et des yeux bleus perçants qui ont toujours l'air de dire à tout le monde d'aller se faire foutre ; depuis le début de l'année, je ne peux m'empêcher d'observer ce garçon, toujours en retrait par rapport aux autres, souvent insulté et humilié. [C'est dingue comme tout le monde a une idée différente de la beauté. D'un côté, il y a les admirateurs des beautés simples et faciles et de l'autre, il y a ceux qui préfèrent les beautés risquées : évidemment, je fais partie de la deuxième catégorie.]

Une fois, alors que je me suis mise à le suivre sans vraiment m'en rendre compte, je l'ai surpris en train de fumer de la marijuana. Dès que je le peux, je le regarde du coin de l'œil : il dessine, écrit, n'est jamais vraiment attentif en cours. Nous avons trois classes en commun. Il est arrivé que mes amis me surprennent en train de le fixer. Quand ils m'ont demandé ce que je faisais, j'ai répondu que j'étudiais : ils se sont contentés de rire, et de passer à autre chose.

Mon cours de sport, et mon dernier de la journée, vient de se terminer. Je traîne un peu dans les vestiaires en me changeant, prenant tout mon temps pour ranger mes vêtements. Enfin, je sors de l'établissement, mon sac à dos jeté sur une de mes épaules et déjà, une cigarette coincée entre les lèvres. Devant le lycée, il n'y a plus personne. Je soupire; j'avais espéré qu'un de mes amis m'ait attendue pour rentrer, parce que marcher seule, ça m'agace. Je finis ma cigarette, tranquillement assise sur un des bancs du lycée, et alors que je m'apprête à partir, j'entends du bruit. Je relève la tête et aperçois quatre garçons dévalant les marches de l'entrée du bahut en rigolant entre eux. Parmi eux, je reconnais un des plus gros camés de l'école. Il y a le blond aussi. Ils ont l'air assez pressés et se mettent bientôt à courir, alors que je les regarde, hébétée, debout, prête à leur demander ce qu'il se passe. Puis un cri, quelques mots que je ne comprends pas sur le coup et un prof, qui a son tour, descend les escaliers. Son regard est noir et il porte directement son attention sur moi.

« Eh! Viens ici, petite délinquante! aboie-t-il, son grand doigt pointé sur moi. Tu fais partie de la bande de petits cons qui fumait dans les toilettes, hein? Qu'est-ce qui vous prend de faire ça, bande d'idiots? Vous auriez pu sortir et faire ça dehors, non? »

Il me hurle dessus et tout ce que je trouve à faire c'esthocher la tête. Il me promet que l'on n'en resterait pas là et qu'il allait enparler au directeur. Quelle journée de merde!