CHAPTER 4 (part I)

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Des semaines durant, il m'a traquée. Le blond a profité de chaque moment où je me suis retrouvée seule pour tenter de m'approcher : ça n'a encore jamais fonctionné. Je ne comprends pas pourquoi il persiste de toute façon ; il doit bien se douter que je l'évite. Je détale dès qu'il est à moins de cinq mètres de moi ; je le soupçonne même de prendre un malin plaisir à me torturer de la sorte. La conséquence directe de ses agissements est que je passe beaucoup plus de temps avec mes amis, pas que ça me déplaise. Il y a quand même certains endroits où je ne peux pas leur demander de me suivre ; mon cours de sport par exemple. Aucun de mes amis ne partagent ce cours avec moi et j'aimerais tant que ce soit le cas, surtout parce que l'on pratique la natation. C'est très gênant d'avoir à porter un bonnet de bain et un maillot qui colle à la peau devant une horde d'inconnus. En plus de ça, ma mère me force à porter un pince-nez pour 'préserver' mon don : il me donne un air ridicule mais au moins, les odeurs ne me dérangent pas autant que d'habitude.

Comme à mon habitude, je traîne dans les vestiaires. Je suis encore en maillot de bain et je me masse la cheville : je me suis blessée en glissant au bord de la piscine. Finalement, je me relève avec précaution et ôte l'abominable bonnet qui n'a pas empêché mes cheveux d'être trempés. Je jette un regard en direction des douches puis décide que j'attendrai d'être chez moi pour me laver. J'essore ma tignasse et commence à enlever les brides de mon maillot lorsque j'entends quelqu'un toussoter derrière moi. Je fais volte-face pour découvrir le blond, le dos appuyé contre la porte. Paniquée en le voyant s'approcher, je touche mon nez et constate que le pince-nez bouche toujours mes narines. J'aspire par la bouche pour prendre une grande inspiration, remets mon une-pièce en place et campe sur mes positions -littéralement- prise d'un élan de confiance en moi. En temps normal, j'aurais pris la fuite, chose que je ne peux pas faire ici, étant donné qu'il me bloque l'accès à la sortie. Je le défie du regard, bien décidée à lui montrer que je n'ai pas peur de lui, mais il n'a pas l'air très impressionné, il paraît juste indifférent, comme toujours. Je devrais probablement hurler, seulement, j'ai comme l'impression qu'il ne va pas me faire de mal ; du moins, c'est ce que j'espère. Il reste derrière le banc qui nous sépare, les mains dans les poches, à me fixer. Moi, je remercie intérieurement ma mère pour ce magnifique pince-nez. Quand je comprends qu'il n'a pas l'intention de parler, je me retourne pour ranger mes affaires. Je renfile mes vêtements sur mon maillot de bain humide et passe une main dans mes cheveux pour qu'ils s'épaississent un peu. Finalement, je me pose à côté de mes affaires, sur le banc qui lui fait face et le détaille attentivement.

« On y va? demande-t-il, simplement. »

LOVE SMELLSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant