Je roule sans concentration jusqu'au quartier, je me suis permise de prendre sa voiture. Je me gare et en enlevant la clé je vois que le volant est taché de sang, je reprend mes pleurs, je suis épuisée. Dans ma vie je n'ai pas beaucoup de personne que je porte dans mon coeur, j'ai mon père et mon frère, je sais que j'ai des amies et pleins de cousins et cousines, mais c'est autre chose. Hichem a pris une grande place dans mon coeur et dans ma vie, je l'aime vraiment et je ne me sens pas bien quand je pense que je peux le perdre, quand je sais qu'une maladie est entrain de le bouffer petit à petit.
J'essuie le sang qui a sécher, je dépose un bisou sur ma main avec laquelle je caresse le volant en imaginant Hichem le tenir. Je descend et je rentre chez moi sans faire de bruit. Je rejoins mon lit après m'être changée et après avoir penser à Hichem durant des heures, je m'endors enfin.
Le lendemain j'attends que mon père et Nassim aillent travailler pour aller à l'hôpital. Je descend vite les escaliers et je me dirige vers le parking, au loin, à côté du Golf d'Hichem je vois un jeune homme debout, il lui ressemble énormément et je suppose que c'est son frère, si j'ai bien compris, Hichem a un petit frère et une grande soeur.
- Salam aleykoum
... : Aleykoum salam
- Euh, je .. enfin, tu ... tu veux la voiture ?
... : Quoi ?
- T'as besoin de cette voiture ?
... : Non j'attends son propriétaire
- Pourquoi ?
... : Bon j'attends mon frère c'est bon ? C'est quoi toutes ces questions elle est chelou elle
- Tu .. t'attends ton frère ? Il est où ?
... : Mais justement je n'sais pas wesh ! Y a sa voiture mais il n'est pas rentré, j'attends jusqu'à qu'il vienne prendre sa voiture.
- Il ne va pas venir
... : Comment ça ?
- Montes
Je sors la clé de ma poche, j'appuies sur le bouton pour ouvrir la voiture et je monte du côté conducteur. Le frère d'Hichem ne bouges pas, il ne comprend pas mais quand il voit que je suis sérieuse il monte du côté passager, je démarre sans bruit et je roule en direction de l'hôpital.
... : Tu m'expliques là ? T'es qui toi même ?
- Hichem est à l'hôpital
... : Pourquoi ? Il s'est passé quoi ?
- Je .. J'étais avec lui et un moment j'ai remarqué qu'il était inconscient, je l'ai emmené à l'hôpital
... : Les médecins ils ont dit quoi ?
- Il est malade
... : ...
- T'es pas surpris ? T'es au courant ?
... : Ouais .. putain
- En fait je suis la seule à ne pas être au courant ?
... : Mais t'es qui toi ?
- Nûr et toi ?
... : Amine
- ...
Amine : T'es sa meuf ?
Je suis gênée à l'entente de sa question, puis sans répondre à Amine je me pose la question à moi même, qui suis-je pour Hichem ? Comment expliquer qui je suis pour lui, pourquoi j'étais avec lui ?
On arrive à l'hôpital et on demande la chambre d'Hichem. On y va ensemble puis arrivés devant la porte je le laisse entrer seul.
Amine : Tu rentres pas ?
- Vas-y t'inquiètes j'irai plus tard, et au fait, faudrait le dire à ta mère non ?
Amine : Ouais j'sais
Amine restes quelques minutes dans la chambre, je suis tellement impatiente de voir Hichem que j'entre après avoir toquer.
- Salam
Hichem : Nûr, dit-il en souriant, tout affaiblit
- Ça va ?
Hichem : Hamdoulillah et toi ?
- Oui
Les larmes me montent vite aux yeux, Hichem le remarque et il fait signe à Amine de sortir.
Hichem : Viens, assis toi
Je m'approche de lui hésitante puis je m'assois sur le bord du lit
Hichem : Pleures pas Nûr
- J'ai eu tellement peur tu sais pas toi, pourquoi tu ne m'as rien dit, tu voulais que je m'éloigne de toi pour ça ?
Hichem : J'veux pas te faire souffrir Nûr, je sais ce qu'il y a dans ton coeur .. j'voulais te faire le moins de mal possible
- C'est égoïste de faire ça j'te jure ça se fait pas, j'dois être là pour toi, j'dois pas m'éloigner quand toi t'es pas bien
Hichem : Tu m'aimes autant que ça ah ouais ?
- C'est pas marrant Hichem j'te jure t'es chiant tu devais me le dire depuis le début !
Hichem : C'est bon t'inquiètes pas pour moi, ça va aller insha Allah tu verras
- In sha Allah
Hichem : T'es ma sauveuse en fait, dit-il en riant, si toi tu m'avais pas emmener à l'hôpital personne ne l'aurait fait, personne ne m'aurait calculer dans la voiture
- Soubhan Allah j'allais partir, je pensais que tu ne voulais plus me parler, mais après j'ai eu comme un pressentiment j'me suis dit y a un truc de bizarre alors j'ai fais demi tour
Hichem : ...
- ...
Hichem : Merci Nûr, pour tout.
