Chapitre 31

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Je ne voulais pas déprimer pour un homme, c'est une chose que je me suis toujours promise, toujours avoir la tête haute. Je ne veux pas décevoir ma mère en pleurant pour un garçon, je ne veux pas inquiéter mon père en voyant mes cernes. Mais pour moi c'est décidé, Hichem c'est finit, c'est un chapitre qui se finit, je tourne cette page. Même si c'est mon premier amour et que jamais je ne l'oublierai, même s'il m'envoie des messages tous les jours, je ne pourrai pas accepter que mon mari ait été la cause de la mort d'une jeune fille, que cette fille était peut-être enceinte de son fils, et surtout que cette fille était le premier amour de mon cousin.
Sofiane, mon Sofiane, parfois j'ai peur de lui parler car je sais que j'ai les réponses à ses questions.

Trois semaines passent, on est dimanche, je m'ennuie, Nassim dort et mon père a profité de son jour de repos pour aller voir ses copains à la mosquée. Je décide de rejoindre les filles chez Amira. Elles connaissent l'histoire, je leur ai raconté sans leur dire que je savais que la fille était l'amour de Sofiane. J'ai pu être sûre que la fille en question était Aya car j'ai fait ma petite enquête avec Nawel.

Aïcha : Ça va toi ?

- Ouais tranquille et vous ?

Amira : Ouais, ça va les cours ?

- Hmm ça va

Aïcha : Ton père ça va ?

- Bon écoutez tout le monde va bien, Hichem c'est finit, je ne veux plus de lui d'accord ? Arrêtez de tourner autour du pot s'il vous plait les filles, s'il vous plait je ne veux plus parler de lui !

Amira : Désolée ..

Aïcha : Bref vous savez pas ! J'ai fait un rêve de malade

Amira : Racontes

Aïcha : Genre j'étais à l'hôpital, je ne sais pas pourquoi et y a Zayd il est venu il m'a demander de l'épouser après on s'est marié et tout

Amira : Mais t'es chelou toi, dit-elle en riant, c'est ça ton rêve de malade ?

- C'est qui Zayd même ?

Aïcha : Le voisin à Sabrina là

- Ah le grand de taille là ?

Amira : Ouais mais vas-y il est moche j'sais pas comment tu fais pour rêver de lui

- Mais non il est pas moche arrêtes t'es méchante

Aïcha : Nûr ton téléphone il a vibré

- Il est où ?

Aïcha : Sur le bureau

- C'est qui ?

Aïcha : ... Hichem ...

- ... Il dit quoi ?

Aïcha : Tiens lis

Hichem : Nûr ? S'il te plait réponds moi, j'ai besoin de toi Nûr wAllah, j'suis fatigué, j'en peux plus

Les larmes me montent aux yeux, je sens dans ces quelques mots toute la tristesse et l'épuisement qu'il y a en lui, je sais qu'il est fatigué mais c'est dur pour moi, je n'arrive pas à accepter ce qu'il m'a raconté, je n'y arrive vraiment pas.
Les filles restent silencieuses en me voyant dans cet état, psychologiquement je suis autant épuisé que lui, je sais et je ressens tout ce qu'il ressent, je suis autant perdue que lui, je demande à Dieu de m'aider, tous les jours je n'arrêtes pas mes invocations, je place ma confiance en Dieu et je sais qu'un jour ou l'autre tout ira mieux.

Une nouvelle semaine commence, les cours reprennent, je suis à moitié présente en cours, mes pensées vont vers Hichem, Sofiane et cette pauvre Aya. Je finis les cours et je sors de l'université en trainant des pieds, je marche sans vie mais à chaque fois je me reprends, il ne faut pas que je me mette dans un état pareil pour un garçon. Mon regard est attiré vers lui, il est là, dans le trottoir d'en face, assis sur le capot de cette Golf grise. Il est encore plus affaiblit qu'avant, encore et toujours une cigarette à la main. Toujours aussi charmant malgré sa maladie qui le mange à feu doux. Je m'approche de lui, automatiquement. Il ne m'aperçoit que lorsque je suis qu'à deux pas de lui.

- Tu n'as toujours pas arrêter de fumer ?

Hichem me regarde avec des yeux amoureux, je le vois. Hichem se redresse et jette sa cigarette à moitié enfumée. Il baisse la tête puis la relève en me regardant droit dans les yeux, je ne sais plus quoi faire, je me demande même pourquoi je suis venue lui parler. Je suis encore entrain de réfléchir au pourquoi du comment et d'un coup Hichem me prend dans ses bras. Je lui caresse le dos, je lui rend ce calin dont j'avais besoin moi aussi. Sans contrôler mon corps je me met à pleurer, mes larmes coulent sans que je ne fasse un bruit. Je repense à tout, je réfléchis, je me rappelle de Sofiane et je me détache d'Hichem.

Hichem : Tu m'as tellement manqué, j'te jure Nûr

- Je ... j'dois y aller

Hichem : Nûr ? Juste écoutes moi

- Hichem là je dois rentrer, on parlera une autre fois

Sans lui laisser le temps de répondre je m'en vais, sans me retourner. Un des piliers de la foi est de croire au destin qu'il soit bon ou mauvais alors je laisse faire le temps, je verrai bien ce que mon destin me réserve.

Nûr Où les histoires vivent. Découvrez maintenant