11|Un voyage à Paris ?

46 4 1
                                    

J'ouvre lentement mes paupières. J'ai merveilleusement bien dormi contrairement aux dernières nuits où je ne faisais que de me réveiller toutes les heures suite à des cauchemars. Ils doivent m'avoir laissé une nuit de répit. Le siège inconfortable de la voiture a été remplacé par un lit aux draps qui s'entent affreusement bon. J'hume l'odeur, la tête enfouie dans la couette, puis, me redresse brusquement. Cette odeur masculine, c'est celle de Dylan ! Mes yeux s'écarquillent et les pièces du puzzle se remettent en place. Je suis montée dans sa voiture et je me suis endormie alors que je ne lui ai même pas donné mon adresse pour qu'il me ramène. La panique me gagne. Lukas, il doit croire que j'ai disparu ! Mon regard scrute la chambre au code couleur neutre et s'attarde sur le réveil électronique. 12h09. Je me disais bien que j'ai trop bien dormi. Je saute hors du lit et sors de la chambre.

Bordel, je suis chez Dylan.

En arrivant dans le séjour, L'impersonnalité de l'appartement est frappant. On dirait qu'il vient à peine d'emménager. Attendez... C'est possible qu'il ait un appartement à 18 ans ? Les meubles de la cuisine sont blancs comme les murs des alentours et tout le mobilier qui l'entoure. Le parquet en bois est le seul contraste avec la froideur des pièces. Et puis, je le vois, debout le regard rivé vers l'extérieur. Il est dos à moi. Vêtu d'un simple jogging noir et d'un tee-shirt gris, il tient une cigarette entre ses doigts et est appuyé sur la rembarre de la fenêtre. C'est qui ce mec ? À 18 ans, il fume, il conduit et il habite seul. C'est hyper flippant. Lorsqu'il se retourne enfin pour me faire face, il est cerné et la pâleur de son teint explique son manque de sommeil. Et en plus, il dort pas. Le faible sourire qu'il m'adresse m'arrache un soupir que je ne pensais pas retenir jusque là. Ses yeux n'éprouvent aucune émotion mais ce léger sourire est favorable.Tant mieux si c'est au Dylan un minimum attentionné à qui je vais parlerJe me frotte nerveusement le bras.

D - Je pensais que t'allais jamais te réveiller.

Hum... Il va falloir que je note dans un coin de ma tête quand est-ce que ça lui chante d'être sympathique, il a peut-être un horaire ou un calendrier d'humeur.

D - Tu as faim ?

Mon ventre exprime un bruyant gargouillement avant que je ne puisse répondre. Dylan ne bronche pas. Son téléphone portable sonne, il le saisit et répond sans me jeter un regard. Lorsqu'il relève la tête et qu'il m'aperçoit encore debout devant lui à rien faire, son ton est sec et cassant. Sa demi-gentillesse n'était que se passage.

D - Sers-toi dans la cuisine.

Il se retourne vers la fenêtre pour aspirer le déchet qu'il tient dans ses mains. J'ai parlé trop vite... Connard numéro 1 est de retour... Je l'aurai bien remballé mais mon estomac me rappelle qu'il est vide depuis hier. J'ouvre le frigo et...n'y trouve rien... Littéralement, les seuls aliments présents sont un bouteille de jus d'orange et un sachet de trois pommes. Ça pue le luxe. Je croque dans l'un des fruits après l'avoir correctement rincé sous l'eau du robinet. Tout semble neuf ici, c'est absurde. Lorsqu'il raccroche enfin et qu'il arrive dans la cuisine, sa mâchoire est crispée mais son attitude reste impassible. J'aimerai savoir lire en lui comme un livre ouvert mais Dylan s'apparentait plutôt à un journal au cadenas fermé à triple tour et dont on aurait jeté la clef.

Worn heart ♡Où les histoires vivent. Découvrez maintenant