Worn heart ♡

6|Souvenirs plein la tête

Mon réveil indique 5h30 du matin, mon ventre est douloureux et m'empêche de continuer à dormir. Mon estomac hurle plus fort que la pluie qui s'écrase sur la fenêtre. J'émerge de mon sommeil en touchant le sol dur et froid sous mes pieds. Je descends silencieusement les escaliers en allumant la lampe torche de mon téléphone portable. Je saute sur un paquet de cookies déjà à moitié entamé. Je me sers un verre de lait et sursaute en entendant le vibreur de mon téléphone. Je m'approche de celui-ci que j'avais posé et observe l'écran lumineux. Des frissons parcourent mon corps en lisant le message qui est affiché.

Je tressaille. C'est lui. Ryan. Je le sais. C'est le seul à connaître mon surnom. Mes pensées se bousculent dans ma tête et je me retiens à la poignée du frigo pour ne pas tomber. Pourquoi m'envoyer un message ? Pourquoi me demander de le rappeler alors que je n'ai pas d'appel manqué de sa part ? Comment a-t-il eu mon numéro puisque j'ai changé de portable il n'y a pas longtemps ? Pourquoi aussi tôt, il n'est que 5h50 ? Pourquoi veut-il me reparler après qu'on se soit mutuellement cracher au visage ?

Le bourdonnement de mes oreilles prend fin soudainement remplacé par la voix matinale de Marisa. Je sursaute encore une fois. A croire que sursauter est devenu un quotidien.

M - ...si tôt ?

Je me retourne, éteins discrètement l'écran de mon téléphone et lui souris en buvant une gorgée de lait.

B - Pardon ?

M - Je viens de te demander pourquoi tu es debout si tôt Beverly ? Tu vas être fatiguée.

Sa voix maternelle m'apaise, elle me rappelle tellement ma mère. Même si nous ne nous connaissons que depuis deux semaines, elle a cet air familier que je retrouve aussi chez Lukas. Ma nouvelle famille. Elle ne remplacera jamais celle que j'ai laissée derrière moi mais elle m'apporte quelque chose de nouveau. Je ne pensais pas autant me plaire avec eux, dans cette maison plus spacieuse que la mienne. Il est vrai que Marisa a été d'une gentillesse et d'une affection touchante dès mon arrivée, elle me considérait déjà comme sa fille.

B - Je n'ai rien mangé hier soir et j'avais faim...