— Bon, bon. J'imagine que tu as une foule de questions en tête.
— Mais, t'es qui, au juste?
— Je suis toi, Alina.
— Mais comment c'est possible que tu sois moi?
— Plus précisément, je suis ta partie subconsciente. Je suis contente d'être enfin en mesure de parler avec toi.
J'ai un peu de mal-
— Oui, je sais que c'est dur à croire. Mais, tu ne pensais pas non plus qu'être dans un état comme le tien était également possible, alors...
— Comment t'as fait pour...
— Terminer ta phrase? Je te l'ai dit, je suis toi. Je connais tes moindres pensées.
— Dans ce cas, tu veux bien me dire qui je suis?
— Je suis désolée, mais ça, tu devras le trouver toute seule.
— Quoi? Mais pourquoi?
— Parce que si tu n'y arrives pas par toi-même, tu ne pourras pas sortir de ton coma. Tout ce que je peux faire, c'est te donner des pistes.
— C'est un peu nul, si tu veux mon avis...
— Ouais, mais je ne peux pas y changer grand-chose. Tu peux me poser quelques questions et ensuite, ce sera à toi de te débrouiller sans moi. Je te conseille de bien réfléchir.
Je passais quelques instants à réfléchir à ce que je pouvais bien demander à mon subconscient. Une fois que j'en étais certaine, je m'exécute.
— Donc... De quelle façon dois-je m'y prendre pour sortir du coma?
— Tu y arriveras dès que tu seras en mesure de te souvenir de tout ce que tu savais avant ton accident. Ça correspond, entre autres, à ton identité, à ta vie et à ce qui s'est passé les dernières heures avant ton accident.
— Comment est-ce que je serais capable d'y arriver?
— Moi, j'ai réponse à tout ça. Si tu creuses assez loin dans ta tête, tu pourras tout savoir.
— Qu'est-ce qui va se passer si je n'y parviens pas?
Elle hésite quelques secondes et baisse la tête. Elle souffle avant de donner sa réponse.
— Dans le cas où tu n'y arriverais pas, il y a de lourdes conséquences. Il y a deux options. Il y a celle où tu finis par te réveiller quand même, mais que tu ne te rappelles d'absolument rien, ce qui comprend tout ce que tu as pu retrouver comme ton prénom et ta tranche d'âge approximative. Ça peut prendre des années avant que tu ne récupères tout ça, et encore là, ce n'est pas sûr, tu pourrais même oublier plus.
— OK... Et l'autre?
— Celle où tu ne te réveilles pas, et où tu ne vis que par le biais des machines auxquelles tu es présentement branchée physiquement. Ta vie ne dépendrait que d'elles, ce qui ferait que si la décision de te faire débrancher survient, toi et moi, on va y passer.
Quand même, c'était encourageant tout ça... La tête de mon subconscient se tourne vers la porte.
— Je vais te laisser, tu as de la visite.
— Quoi? Mais, et si j'ai d'autres questions?
— Tu vas devoir y trouver réponse toute seule. Courage, Ali. Tu peux y arriver.
Elle m'adresse un sourire et se lève. Elle se dirige vers mon corps. Elle tourne sa tête vers moi une seconde avant de mettre sa main sur le front du corps. Elle se volatilise. À l'instant où elle n'est plus visible, j'entends des pas.
—Merde, Ali...
J'écarquille les yeux à l'entente de la voix. Je la reconnais. Amaël.
