Je me souviens de tout. Je m'exclame pour essayer d'attirer l'attention de mon meilleur ami, de lui dire que ce n'est pas de sa faute ce qui m'est arrivé, qu'il ne doit pas se jeter la faute dessus.
J'en ai marre, de le voir comme ça. Je dois lui faire comprendre que je suis là et que je vais m'en sortir.
Je décide de tenter quelque chose.
— Amaël?
Rien, il ne m'a pas entendu. Je dois trouver autre chose.
Je me souviens de ce qu'a fait mon subconscient, tout à l'heure. Elle avait posé sa main sur mon front avant de se volatiliser. Je devrais peut-être faire pareil. Je monte sur le lit, aligne mes jambes avec celles posées sur le lit et je souris en constatant qu'elles s'infiltrent à l'intérieur sans problème. Je me couche complètement et ferme mes yeux. Je me concentre. Je mets toute ma force dans la main qu'Amaël a prise. Je sens finalement mes doigts resserrer leur prise. J'entends Amaël arrêter de sangloter et lever nos mains.
— Ali? Alina, t'es là?
Je me contente de resserrer ma prise autour de ses doigts. Je m'encourage. Je dois ouvrir les yeux ou dire quelque chose. Je ne pense qu'à mon ami, je ne veux que le rassurer. Mon corps me fait mal. Je décide de passer au-dessus.
— A-Amaël...
— Alina!
Je finis par cligner des yeux et les ouvrir complètement. Je vois Amaël penché au-dessus de moi. Je vois ses yeux scintiller.
— Oh, Ali...
Il se laisse pleurer et me prend dans ses bras. Je n'ai pas la force de lui retourner son câlin.
— Je suis tellement content que tu sois là, tu m'as tellement fait peur! Ali, je suis désolé...
— Mél, tu... Tu me fais mal...
— Oh, ouais, désolé! Je reviens, OK? Docteur! Docteur! Elle s'est réveillée!
Je souffle quand il quitte ma chambre.
—Tu as réussi, bravo.
Même si j'ai mal, je souris. Je suis réveillée.
