Mes yeux s'ouvrent progressivement. Je sens une douleur à la tête qui me rappelle le coup pris avant de m'évanouir. Où suis-je ? Avant de savoir où je me trouve, je ressens de fortes odeurs à chaque respiration. Des émanations de brûlé, d'humidité, et autres. Une d'entre elles m'interpelle et me fait reprendre rapidement mes esprits. Une odeur que je connais bien depuis ces dernières années. Plus que familière. Celle du sang.
Je regarde autour de moi. Qu'est-ce que je fais là ? Je me rappelle d'avoir été attaqué. J'ai les mains et les jambes liées et fermement serrées. La pièce quant à elle est à l'envers. Difficile de deviner ou je suis. Je comprends juste que je suis pendu la tête en bas. J'aperçois au loin des silhouettes assises près d'une table. Quatre pour être précis. Une fenêtre est fermée par des planches. Les rayons du soleil s'échappent d'entre elles. J'aperçois une balançoire en décomposition qui surplombe les mauvaises herbes laissées à l'abandon depuis pas mal de temps. Je suis dans une maison, dans la cuisine plus précisément et vue son état, je dois sûrement me trouver dans une des « zones oubliées ». Des villes et des villages détruits lors de l'extinction. Ces endroits sont appréciés des trolls et gobelins. Humide, sombre et délabré, tout y est pour ces créatures qui apprécient ce côté caverneux.
Je scrute au loin mes ravisseurs. Deux d'entre eux sont des Trolls, des géants naïfs, mais avec une force considérable. Les deux autres, des gobelins bien souvent de petites tailles, ces espèces sont agiles et rapides, ils ne sont pas très costauds, mais en revanche, ils préfèrent attaquer en hordes ce qui les rend extrêmement dangereux. Leurs intelligences peuvent être comparé un pré-ado mélangé à celui du renard. Bête, mais rusé. Leurs peaux sont teintées de marron qui vire aux files des âges sur le rouge. Au vu de la couleur de leurs peaux, ils ne doivent avoir qu'une quarantaine d'années.
J'essaie de desserrer mes liens quand un des quatre, dos à moi, se retourne et me fixe du regard.
— Arrête de gigoter saleté de renégat ! Ça va durcir la viande !
— Pensez-vous pouvoir ignorer la loi qui vous interdit formellement de tuer et manger une personne de la communauté? Osez-vous trahir le culte de Zvelte ?
Je regarde amusé trois de mes kidnappeurs reculer d'un pas. Je savais que mes mots auraient un impact. La quasi totalité des peuples résidant sur la Terre craignent Zvelte et encore plus son culte. Une religion imposée au peuple et dirigée par Sokar. Elle régit les lois et les faits respectés. Toute personne trahissant l'une d'elles se condamne à une mort certaine.
Le quatrième, un gobelin, me regarde d'un air dédaigneux. Il s'approche rapidement vers moi et me frappe d'un coup de poing le visage.
— Arrêtez de vous comporter comme des faibles !
Encore sous le choc, je le sens agripper ma mâchoire et me regarder droit dans les yeux.
— Quant à toi, crois-tu pouvoir être en mesure d'ouvrir ta grande gueule alors que tu es la pendue comme un lièvre. Tu n'es plus rien et pour ton information tu ne fais plus partie de la communauté. Je sais que tu es un Renégat, je peux faire de toi ce que je veux ! Et même si je t'amène auprès de Sokar, tu mourras de toute façon. D'ailleurs, je sais pour l'attaque de la nuit dernière. Tous tes amis ont été décimés donc même si tu disparais, ils penseront que tu étais dans le lot. Autant que nous en profitions, tu ne trouves pas ?
Dit-il la vérité ? Est-ce que mon frère y est aussi resté ? Je dois rester fort et ne pas montrer qu'il a le dessus. Alors qu'il me regarde d'un sourire sadique, je lui rends en réponse un crachat ensanglanté en plein sur son visage. L'intimidation espérée ne fonctionne pas au contraire. Je le vois s'essuyer avec son doigt et le poser délicatement sur sa langue.
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Renégat - L'éveil
Science FictionDans un monde où chaque système solaire est régit par une race prédominante. Ces êtres possèdent un don, une force...exploité par les Elios. Une puissance que nous, humains possédons. Une faction combat encore pour sauvé notre terre déjà conquit. No...