Par un jour d'orage.

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Suite  de Des jeux d'enfants ( OS précédent ).

Par un jour d'orage, Hermione marchait dans la forêt, sans même penser à ses habits trempés par la pluie qui ruisselait librement sur elle. Elle ne pensait pas non plus au froid qu'elle aurait pu ressentir, seulement vêtue d'un tee-shirt et d'un leggings. Elle ne voulait pas penser à tout ça, préférant avancée coûte que coûte. Elle ne savait même plus pourquoi elle marchait. Elle ne s'en souvenait plus. Ou peut-être ne voulait-elle pas s'en souvenir. Peut-être que même d'en parler, ça lui faisait peur. Peut-être voulait-elle juste se changer les idées.

Le soir, vers 22 heures, elle fut forcée de retourner dans son dortoir. Dortoir qu'elle partageait avec Malefoy. Youpi, me direz-vous ! Obligée de passer toutes ses soirées et matinées, dans son dortoir commun, avec la fouine. Cet être abject, inhumain. Mais figurez-vous qu'elle n'avait pas toujours pensé cela. Il fut un temps, où tout ce qu'elle voulait était de passer tous ses moments libres avec lui. ( NDA : Si vous n'avez pas lu l'Os précédent : Des jeux d'enfants, vous ne pourrez pas bien comprendre. Je vous invite donc à le lire avant. ) Elle l'aimait beaucoup autrefois. Durant toute la troisième année, ils étaient inséparables, leurs amis ne comprenaient pas trop pourquoi les deux ennemis devenaient, subitement, amis. Néanmoins, ils s'en fichaient, préférant leur amitié, à n'importe quoi d'autre. 

Seulement, les autres années, Drago et Hermione s'éloignèrent un peu. Lors du Tournoi des Trois Sorcier, chacun avait sa team, et donc, était contre l'autre. En cinquième année, Hermione n'était presque jamais disponible à cause de son engagement dans l'Armée de Dumbledore, tandis que Drago se battait contre elle, dans la Brigade Inquisitoriale, dirigée par Ombrage. La sixième année eut, définitivement, raison de leur amitié. 

Drago se préparant à faire entrer les mangemorts au sein de Poudlard, tentant de tuer Dumbledore. Au début, quand Harry lui avait narrée ce qu'avait failli faire Drago, elle ne l'avait pas vraiment cru. Alors, elle était allée directement demander à l'intéressé, qui lui avait répondue positivement. Ce jour-là, elle avait beaucoup pleuré, pour Dumbledore, pour Harry, et pour le gâchis de Drago. Quand, elle avait appris qu'elle serait Préfète-en-chef avec lui, elle avait eu envie de tuer McGonnagall ( façon de parler, bien sûr !). Ils ne s'étaient presque pas parlés durant toute l'année.

Aujourd'hui, nous étions en mars et le temps, capricieux, avait décidé que, cette nuit, il y aurait de l'orage. Seul petit, tout petit, soucis : Hermione avait peur de l'orage. C'est pour cela qu'elle était allée marcher avant de se coucher. Elle espérait que ceci la détende, et qu'elle puisse dormir en paix. Bien entendu, ces multiples prières n'avaient pas été exaucées et à minuit, à peine, elle craqua, trop effrayée pour se retenir.

- Aaaaaaaaaaaaaaaaah ! 

Effet immédiat, Drago déboula dans la chambre de la lionne en quatrième vitesse, alerté par le cri de mort qu'avait poussé son homologue. En entrant, il la découvrit dans son lit, dégoulinante de sueur, recroquevillée en position  fœtale, sanglotante et se balançant d'avant en arrière. Cette vue fit un mal de chien à Drago, qui eut un énorme pincement au cœur.

 Aussitôt, il se précipita vers elle, la saisit fermement, et la cala contre lui, dans ses bras. Il ne comprenait pas très bien, pourquoi elle avait crié, mais il s'entêtait à la rassurer par des mots doux, glissés à l'oreille. Elle se mit à pleurer abondamment contre son épaule, et Drago la berça du mieux qu'il le put. Intérieurement, il se dit : "pauvre fille, que lui arrive t-il ?". Attendant, patiemment qu'elle se calme, il continua à la serrer fort dans ses bras, qui se voulaient réconfortants. 

Pendant, que la lionne déversait sa peine, il la contempla, elle et sa chambre, profitant de nouveau de la proximité de la belle. Même s'il ne l'avait jamais avoué, elle lui manquait terriblement. Vous n'imaginez pas la douleur qu'il avait ressenti quand elle était venue chez lui, en plein milieu de la nuit, pour lui demander s'il avait fait ce dont l'accuser Harry. La tristesse qu'il avait ressentie en disant oui, et quand elle l'a giflée de toutes ses forces. Il avait eu mal, mais pas du coup, du fait qu'elle ne le comprenait pas. Que personne ne le comprenne. Il avait certes le choix, mais c'était très limité. Soit, il exécutait la tâche de Voldemort, soit il mourrait, lui et toute sa famille. La seule chose qu'il avait tentée de faire, fut de vouloir protéger sa mère. Il refusait de la voir mourir. Oui, il avait choisi une vie, à une autre. Oui, c'était mal. Mais, oui, il regrettait. 

Un nouveau coup de tonnerre retentit et Hermione fut prise d'une secousse d'effroi. Drago comprit enfin d'où venaient ses pleurs, et il la serra d'autant plus. Il eut une idée, et il essaya de se lever. Seulement, Hermione s'agrippa fortement à son bras, et avec ses yeux, le supplia de rester. Il la somma de le laisser partir, et elle le lâcha, puis il sortit de sa chambre. 

Hermione pensa qu'il était parti se recoucher pour de bon, elle se sentit instinctivement seule et abandonnée...Encore... A son plus grand étonnement, il revint quelques minutes après, sa baguette à la main, et il lança un sort d'insonorité. La lumière de l'éclair leur parvint, mais pas le son.

- Nous n'avons pas le droit d'utiliser la magie dans nos dortoirs, Dra-Malefoy.

- Je m'en fous. McGonnagall comprendra très bien le fait que je n'ai pas voulu te laisser mourir de peur, toute la nuit. 

Elle savait qu'il avait raison, alors, elle lui sourit pour le remercier. Elle se rallongea comme il faut dans son lit, et Drago s'y invita de lui-même, s'installa comme elle, à ses côtés. Elle le regarda avec réprimande, mais le laissa rester. Elle ne souhaitait pas forcément être seule. 

- Depuis quand tu as peur de l'orage, toi ?

- Eh bien...Le jour où... où ma mère est décédée...Elle...Il pleuvait, le temps n'était qu'orage...Et, je.... C'est resté...

- Hermione. J-Je ne savais pas. Tu ne me l'as pas dit. Pour ta mère. Je t'en prie, accepte mes condoléances...Quand ?

- Vers Avril. C'était quand elle était encore sans mémoire de moi, en Australie. Elle avait un cancer depuis quelques années. Il a fini par l'emporter.

- Je suis tellement désolé, Hermione. 

Elle se glissa, à nouveau, dans ses bras, et il l'accepta volontiers. Et dire qu'il ne le savait pas, qu'il ne s'en était même pas rendu compte. Il avait laissé son amie souffrir, seule.

- Tes amis le savent ?

- Si tu parles de Harry et Ron, non. Je n'ai pas encore eu la force de l'avouer. 

Ils restèrent dans la même position toute la nuit, les deux ayant fini par s'endormir. Au matin, aucun ne savaient comme agir avec l'autre. Alors, ils se séparèrent comme si de rien n'était, rejoignant leurs amis respectifs. En plein milieu d'un cours de DCFM, Drago repensait à cette nuit, à leurs passés communs et il fit le lien entre deux événements. Celui de ce matin où ils n'avaient pas su quoi faire avec l'autre, et celui d'il y a 4 ans. Il eut donc une nouvelle idée. A la fin de la journée, il se rendit au plus vite dans son dortoir, sûr d'y retrouver Hermione faisant ses devoirs, comme d'habitude. 

- Granger, pourrais-tu délaisser tes devoirs quelques temps, et me suivre dehors, s'il te plait ? 

Elle le regarda étrangement, mais fit quand même ce qu'il dit. Arrivant dehors, il l'entraîna près d'un arbre et s'exclama en désignant l'arbre. :

- Je suis sûr que tu es pas cap de le faire, Granger ! 

Hermione se souvint du jour auquel il faisait référence, et comme lui, elle réutilisa les mêmes mots qu'auparavant.

- Bien sûr que si ! 

Il sourit de toutes ses dents, heureux qu'elle se prête au jeu, et qu'elle n'ait pas oublié.

- Ah oui ? Alors, fais le. 

Comme il y a quatre ans, elle s'exécuta, monta à l'arbre, et redescendit avec un  regard victorieux. 

- Vas-tu aussi me demander de faire le grand écart ? Parce que, pour nous faire gagner du temps, je sais toujours très bien le réaliser !

- Non, non. On en a pas besoin. 

Hermione ne comprit sa phrase que quand il se jeta sur elle, l'embrassant tendrement et passionnément, s'accrochant à elle comme à une bouée de sauvetage. Leur amitié avait peut-être été brisée une fois, mais elle venait bel et bien de finir par renaître de ses cendres, devenant plus grandiose et puissante qu'autrefois. 

Recueil de OS Dramione.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant