Recueil de OS Dramione.

N'en parle jamais !

Drago entendait encore et encore son cri rugissant dans sa tête. Il la revoit gigotée, essayant comme elle peut de se délivrer de l'emprise de sa tante, Bellatrix. Il n'avait même pas pu détourner les yeux, ou alors, son père l'aurait traité de faible. Il avait dû assister à la torture qui marquera à jamais la pauvre jeune femme du mot qu'elle craignait le plus : Sang-De-Bourbe. 

Hermione Granger fut laissée toute seule, agonisante au sol, avec pour seul surveillant, son pire ennemi, Malefoy. Elle avait cru que Drago en profiterait pour lui aussi la torturer. Et elle pensa avoir vu juste quand il s'approcha d'elle. Peut-être a t-elle voulu s'éloigner de lui, l'empêcher d'avancer. Mais elle était trop faible pour faire le moindre mouvement. Alors, impuissante, elle l'observa approcher de plus en plus, se baisser et s'accroupir devant elle. Il sortit sa baguette et Hermione ferma les yeux, attendant une souffrance supplémentaire. Elle avait déjà si mal, horriblement mal, alors rien ne pourrait être pire, elle en était sure.

Seulement, elle n'entendit pas de Doloris, ni aucun autre sort malveillant. Elle rouvrit ses lourdes paupières et s'aperçut qu'il marmonnait des mots qu'elle ne distinguait pas. Néanmoins, la jeune femme sentit sa douleur disparaître progressivement et elle put de nouveau respirer correctement et bouger. Elle jaugea Drago, surprise, et elle lui demanda pourquoi. Simple question me diriez-vous ! Mais avec tellement de réponses complexes. Réponses que Drago ne détenaient pas. Alors, il se contenta de lui expliquer :

- Mon sortilège sert à t'enlever la douleur, pas les blessures. Tu devras donc te soigner lorsque tu seras sortie. Quelque chose se trame en bas, dans la cave, tes amis ne vont pas tarder à venir te sauver, alors tiens-toi prête... J-Je ne m'opposerai pas à votre évasion. Mais, vous n'aurez qu'une seule chance. Si elle rate, je ne pourrais plus vous aider.

- Tu risques déjà très gros, maintenant. Pourquoi ? Malefoy.

- Je n'en sais rien, Granger. Juste, n'en parle à personne. N'en parle jamais ! Est-ce que t'as compris ? 

Hermione acquiesça, toujours aussi étonnée. Puis, Drago retourna à sa place, c'est-à-dire loin d'elle. Sa famille ne tarda pas à revenir dans la pièce, accompagnée du gobelin. Bellatrix se mit à réinterroger, et du coin de l'œil, il vit Potter et Weasley venir de la cave. Une bataille commença où il ne se débattit pas vraiment, laissant Potter le battre. Sa tante menaça Hermione. Son souffle se coupa, il scruta la scène impuissant. L'avait-il soulagé pour rien ? Pour qu'elle meurt deux minutes après ? Ils entendirent un grincement venant du plafond et le lustre s'écrasa au sol, épargnant de justesse Granger et Bellatrix. Ils transplanèrent tous peu de temps après, grâce à son ancien elfe de maison, Dobby.

Personne n'a jamais su ce qu'avait fait Malefoy ce jour-là. Personne n'a jamais su que si Hermione avait pu bouger, tenir sur ses pieds, c'était grâce au sortilège de Drago. C'était grâce à lui qu'elle n'avait jamais perdu espoir, attendant ses amis patiemment. Personne n'a jamais su que Malefoy avait agi en bien et qu'il était capable de créer du bon. Hermione ne savait pas pourquoi il avait fait cela et elle ne lui a jamais demandé. 

Elle a tenu sa promesse et n'a rien dit, à qui que se soit. Mais, malgré les apparences, elle n'a jamais oublié ses gestes. Elle a toujours douté du fait que Drago Malefoy soit complètement mauvais. Elle ne le défendait pas, mais elle ne le dénigrait pas non plus. Elle avait juste mis cet épisode dans un coin de sa mémoire, ne le laissant jamais remonté à la surface, mais ne l'oubliant jamais. 

Malefoy, après avoir réfléchi, se rendit compte qu'il avait fait cela, car il ne supportait pas de voir des gens souffrir ; alors que, lui même, avait souffert de nombreux Doloris de son père. Il n'en a jamais parlé avec Granger, mais il espérait secrètement qu'elle n'oublierait pas. Qu'elle, au moins, le penserait toujours un minimum bon.

Un des plus grands regrets de sa vie est de n'avoir jamais su, si elle l'avait oublié ou si elle en avait parlé.