L'enfant des Étoiles.

Chapitre 4: Denegaïr.

Je n'ai jamais voyagé aussi vite ! Je commence à croire ce que Delta m'a révélé, bien que ça paraisse improbable. L'endroit où s'achève notre route ne ressemble à rien de ce que j'ai pu voir jusqu'à ce jour. C'est une immense ville, du moins, c'est ce que je suppose. Les murs des bâtiments sont, pour la plupart, couleur saphir. Les autres sont de différentes teintes de bleu. Le style architectural est pour le moins original. Les contours des portes et des fenêtres sont torsadés avec des motifs étoilés représentés dessus, les maisons sont circulaires et les toits sont en forme de dôme avec des astres peints dessus.
-Où sommes-nous ? demandais-je à Delta.
-Bienvenue à Denegaïr, la Cité des Étoiles ! Elle est située en plein cœur
du Triangle de l'été.
-C'est vraiment magnifique !
-Tu n'as pas tout vu !
Il me prit par la main pour m'emmener voir d'autres parties de la cité, toutes plus surprenantes les unes que les autres.

Après quelques minutes de marche, Delta s'arrêta. Nous étions devant de magnifiques jardins. Il entra par le portail d'argent et je le suivis. Les immenses troncs blanc nacré des arbres étaient ornés d'un feuillage riche en couleurs. Dans les parterres se trouvaient des fleurs que je n'avais jamais vues auparavant : les pétales formaient une étoile composée de plusieurs corolles, chaque fleur étant d'une couleur différente. Leur pollen était bleu nuit. Je me suis approchée pour humer leur parfum. Il était doux et sucré. Un peu plus loin, il y avait un lac. Sur sa surface étincelante se reflétait l'Univers. Son eau était bleu azur.
-Waow, m'émerveillais-je.
-Je sais, c'est magnifique.
Cet endroit était vraiment splendide. Et romantique... Delta plongea son regard dans le mien et approcha son visage de moi. Avant qu'il ait pu faire le moindre geste, je l'embrassai amoureusement. J'avais pourtant essayé de lui en vouloir de m'avoir caché la vérité, mais je n'y arrivais pas, même avec la meilleure volonté du monde. Il intensifia notre baiser en m'enlaçant doucement. Je m'éloignai lentement et lui souris. Il me sourit à son tour.
-Dois-je comprendre que tu ne m'en veux plus ?
-Je ne t'en ai jamais voulu. J'étais simplement sous le choc, répondis-je.
-Il est temps que tu rencontres tes parents, conclut-il.
-Je te suis, dis-je, anxieuse à l'idée de faire leur connaissance.
Et nous nous sommes mis en chemin.

Nous étions arrivés devant un palais monumental. Contrairement aux maisons de Denegaïr, le palais était aussi blanc et aussi étincelant que les étoiles. De luxuriants jardins s'étendaient devant celui-ci. Des dômes turquoises faisaient office de toits pour les tours. Une grille en or entourait les jardins. Delta poussa le lourd portail et me fit signe de le suivre. Le chemin que nous empruntions était composé de pavés noirs parsemés de petites étoiles. Nous avancions en direction de l'entrée quand un grand chien noir comme l'ébène arriva sur moi en aboyant. Il me sauta dessus et je tombai dans l'herbe. Delta éclata de rire, ce qui lui valu un regard aussi noir que le pelage du chien.
-Wezen ! Ça suffit voyons ! cria une voix à l'attention du chien.
Il redressa la tête et alla rejoindre son maître. Delta vint m'aider à me relever.
-Tu devras laver ton pyjama mon amour, me dit-il.
-Mon pyjama ?!
Je remarquai avec horreur que je portais toujours mon pyjama. Je ne m'étais évidemment pas changée au moment de partir. Je me sentis soudain très gênée. Je n'avais pas une tenue convenable pour rencontrer mes parents !
-Ne t'inquiète pas, tu restes magnifique.
-Merci mon cœur !
-Elena, tu viens de faire connaissance avec Wezen, le chien de tes parents.
-Wezen... C'est une étoile du Grand Chien, non ?
-Tu m'étonneras toujours. Mais oui, c'est bien ça, étant donné que c'est lui le Grand Chien ! Viens, il est temps que tu fasses la connaissance ta mère.
Ce devait être la grande femme qui se tenait sur le seuil de la porte. Elle avait de sublimes cheveux blonds relevés en un chignon et des yeux d'un bleu aussi intense que le ciel. Comme moi. Elle portait une longue robe mauve avec une traîne.

-Bonjour Elena, me dit-elle d'une voix tremblante.
-Bonjour, répondis-je.
-Je m'appelle Andromède. Je suppose que Delta t'a déjà tout expliqué ?
-En effet. Je sais que je suis votre fille.
J'avais du mal à contenir mes larmes.
-Si tu savais depuis le temps que ton père et moi attendons ce moment !
Je fondis en larmes. Non pas des larmes de tristesse, mais de joie. Ma mère me prit dans ses bras. Elle pleurait aussi.
-Je vais te montrer ta chambre. Une fois que tu seras prête, nous irons voir ton père.

Ma chambre était une grande pièce peinte en bleu nuit. À l'opposé de la porte trônait un sublime lit à baldaquin violet. Des constellations étaient représentées au plafond. Il y avait également une garde-robe, une commode, une coiffeuse avec un miroir et des fauteuils moelleux en velours mauve. La pièce était illuminée grâce à une immense fenêtre. Une salle de bain jouxtait ma chambre.
-Elle te plaît ? questionna ma mère.
-Ce... c'est magnifique !
-La mienne est juste en face, me glissa Delta.
-Nous allons te laisser afin que tu puisses te reposer et te préparer, me dit-elle.
-J'ai également besoin de repos. Si tu as envie de quoi que ce soit, n'hésite pas à venir me voir, proposa Delta.
-J'y songerai ! lui répondis-je en riant.

J'allai d'abord me doucher, ce qui me fit un bien fou. Ensuite, j'admirai toutes les tenues de ma garde-robe afin de faire mon choix. J'optai pour une robe bleu clair avec des étoiles nacrées aux extrémités, que je posai délicatement sur un fauteuil. Je me suis allongée sur mon lit pour me reposer, mais je ne trouvais pas le sommeil. Je sortis donc de ma chambre et me dirigeai vers celle de Delta.
-Delta ? soufflais-je.
-Entre !
J'ouvris la porte et le vis, couché sur le dos. Il était torse nu ! Je découvris qu'il était musclé, exactement comme je me l'étais imaginé.
-Très chic le filet de bave ! plaisanta Delta.
Mince, il avait raison, je bavais. Pas très glamour. Je m'essuyai rapidement le coin de la bouche avant de lui sourire, honteuse. Il rit légèrement.
-Viens près de moi, je me sens seul, fit-il d'un air faussement désespéré.
Je ne répondis rien et vins me blottir contre lui. Il me serra dans ses bras avant de m'embrasser avec fougue.
-J'adore ta robe de nuit, dit-il.
Je l'embrassai de nouveau. Je m'installai un peu plus confortablement, la tête sur son torse. Quant à Delta, il enlaçait ma taille. J'étais tellement bien que je me suis endormie. Mais juste avant de plonger dans un profond sommeil, j'entendis d'étranges bruits. Ce devait être le fruit de mon imagination.

Je ne sais pas combien de temps j'ai dormi, mais une fois éveillée, je me suis sentie en pleine forme. Delta me regardait.
-Pendant combien de temps ai-je dormi ?
-Je dirais plusieurs heures. Je t'avoue que je me suis bien reposé aussi.
-Je vais devoir me changer.
-Tu me quittes déjà ?
-Je reviendrai après, promis.
Je regagnai ma chambre et me changeai. Cette robe avait l'air d'avoir été faite pour moi ! Je coiffai élégamment mes cheveux et y fis de fines tresses.

Je frappai à la porte de la chambre de Delta, qui ouvrit presque aussitôt.
-Waow, tu es splendide mon amour.
-Merci mon cœur ! Quant à toi, tu es le plus beau.
-Merci !
Delta portait un pantalon blanc, une chemise bleu nuit dont les manches sont retroussées et des chaussures noires. Il avait peigné ses beaux cheveux.
Je sentis ses doigts s'entremêler avec les miens.
-On va rejoindre ta mère ?
-Bien entendu !
Et il m'entraîna jusqu'à une immense salle aux murs recouverts d'énormes tapisseries représentant des constellations.
Ma mère attendait, assise dans un grand fauteuil de velours bleu ciel. Le fauteuil à côté du sien était vide. Ses yeux gonflés indiquaient clairement qu'elle avait pleuré.
-Maman ? Où est papa ? C'est bien son fauteuil qui est inoccupé ?
Et elle éclata en sanglots.