Chapitre 5: Danger.

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-Elena, ton père a été... commença ma mère.
Elle n'eut pas le temps de continuer qu'un grondement sourd se fit entendre.
-Qu'est-ce que c'était ?
-Je n'en sais rien, me répondit Delta. Mais ça ne me dit rien qui vaille.
-À moi non plus...
Ma mère m'interpella :
-Elena, il est grand temps que tu en saches plus.
-Je t'écoute...
-Tout d'abord, ton véritable nom : Elena Adhara Blakholl. Tes parents adoptifs t'ont appelée "Elena" car nous avions laissé une lettre dans ton berceau expliquant que nous voulions que tu portes ce prénom. Apparemment, ils en ont tenu compte. Ton second prénom est celui d'une étoile du Grand Chien.
-Pourquoi m'avoir envoyée sur Terre ?
-C'était dans le but de te protéger.
-C'est vous qui êtes allés rendre visite à mes parents hier matin ?
-Oui.
-Dans quel but ?
-Dans le but de leur dire qu'il fallait qu'ils t'avouent tout, que tu devais impérativement être au courant.
-Mais ils ne l'ont pas fait. J'ai tout découvert en surprenant leur conversation. Delta m'a expliqué le reste.
Je le regardai tendrement en disant cela. Il me fit un sourire en coin.
-Je vois, reprit ma mère.
-Où est mon père ? questionnais-je à nouveau.
À l'évocation de mon père, ma mère fut parcourue d'un léger frisson. Elle répondit tout de même.
-Pendant que tu te reposais, nous avons reçu une visite. C'était Cassiopée. Elle te voulait. Je ne sais par quel moyen elle a appris ton retour. Ton père est un homme courageux. Il a dit à Cassiopée de l'emmener lui. Il s'est vendu pour te sauver. Avant de partir, il m'a promis de tout faire pour revenir. Il m'a également demandé de te faire passer un message.
-Quel est ce message ?
-Il t'aime plus que sa propre vie. Voilà le message qu'il t'a adressé.
Et elle me prit dans ses bras. Je resserrai notre étreinte de toutes mes forces.
-Maman ?
-Oui ma chérie ?
-Sais-tu quel était le grondement de tout à l'heure ?
-Oui. C'était Cassiopée et son armée, lors de leur départ de Denegaïr.
-Pourquoi me veulent-ils ? C'est de ça que vous vouliez me protéger ?
-Oui. Parce que tu es notre fille et que tu es la seule à pouvoir les arrêter. Cassiopée veut régner sur l'Univers. C'est pourquoi elle a rassemblé une armée.
-Moi ? Capable de l'arrêter ? Mais comment ? m'étonnais-je.
-Je n'en sais rien, avoua ma mère. Va, ma chérie. Je crois que tu en as assez pour cette fois.
Je me jetai dans ses bras, pour ensuite me diriger vers ma chambre.

Je m'affalai dans un des moelleux fauteuils qui se trouvaient dans ma chambre. Quelle journée ! J'étais sous le choc. Il y a trop d'informations que je dois digérer. Alors que j'allais entamer la lecture de "Histoire de Denegaïr" pour me changer les idées, quelqu'un frappa à la porte.
-Elena ?
-Entre ! répondis-je.
Delta entra. Une de ses mains se trouvait derrière son dos. Il arborait un sourire mystérieux, comme s'il avait deviné que je m'interrogeais sur ce qu'il dissimulait.
-Ferme les yeux, me murmura-t'il à l'oreille.
Je m'exécutai instantanément. Delta souleva ma chevelure blonde et passa quelque chose autour de mon cou.
-C'est bon, tu peux les réouvrir.
J'ouvris mes yeux et regardai le pendentif qu'il avait attaché autour de mon cou. Il était en argent, orné d'une pierre blanche aux reflets bleutés.
-C'est une Pierre de Lune.
-Il est splendide, merci !
Je me retournai immédiatement et l'embrassai. Il m'enlaça. Je m'éloignai doucement et observai plus attentivement le pendentif. Il y avait quelque chose de gravé dessus: un "E" et un "D" entrelacés.
-Elena et Delta, murmurais-je.
Il afficha un sourire radieux, comme s'il était heureux que j'aie trouvé la signification des initiales.
-Ça te dit qu'on aille faire un tour à l'extérieur ? proposa Delta.
-Pourquoi pas !
Et on sortit de ma chambre, main dans la main.

Le jardin possédait une végétation vraiment luxuriante ! Des arbres au feuillage abondant, des fleurs aux multiples couleurs,... Delta avait sa main sur ma hanche. Wezen nous avait suivi. Ses grands yeux bleu marine pétillaient de malice. Il courait partout ou faisait des bonds autour de Delta et moi. Heureusement pour moi, il ne m'avait plus sauté dessus ! J'émis un petit rire à cette pensée.
-Pourquoi ris-tu ? m'interrogea Delta.
-Oh, j'étais juste entrain de me faire la réflexion que Wezen ne m'avait plus sauté dessus, à mon grand soulagement !
Il éclata de rire puis me sourit. Je lui souris à mon tour. Une douce lumière baignait la clairière où nous nous trouvions. Je fermai les yeux afin de savourer pleinement la sensation de chaleur procurée par le soleil, quand je sentis Delta plaquer ses lèvres sur les miennes. Je profitai au maximum de cette sensation unique, douce. Ce baiser est plus intense que tous ceux que nous avons échangé jusqu'alors.
-C'était en quel honneur ? balbutiais-je, un peu surprise par la fougue de son geste.
-Faut-il vraiment que j'aie une raison pour embrasser l'amour de ma vie ? répliqua calmement Delta.
-Non, c'est vrai, tu as raison, finis-je par reconnaître.
Sur ces dernières paroles, il effleura mes lèvres aussi délicatement que si j'étais en porcelaine. Elles étaient douces comme de la soie. J'avais comme une nuée de papillons dans le ventre. J'en avais presque oublié les évènements survenus avant.

-Oh mon Dieu ! Mais, mes parents doivent s'inquiéter de ne pas me trouver dans ma chambre ! m'écriais-je soudainement, angoissée.
-Tu veux qu'on aille les voir pour les rassurer ?
-Oui, murmurais-je.
À peine ai-je fini de formuler ma brève réponse que Delta me prit par la main et prononça quelques mots. Nous revoilà transportés sur Terre en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire.

Le soleil perçait au travers de mes tentures vert pomme. Il devait être à peu près 8h00. J'entrouvris la porte de ma chambre. Le palier était désert. Delta me suivit dans les escaliers, aucun de nous n'émettant le moindre bruit. Il régnait une atmosphère étrange chez moi. Comme si quelque chose s'était produit.
-Ça va ? s'inquiéta Delta.
-Je ne sais pas trop, avouais-je avec anxiété.
Il me prit la main pour me rassurer. Ce contact me fait du bien. C'est alors que nous l'avons entendu. Un cri déchirant, plaintif. Sans plus attendre, je me ruai vers la source de cette plainte: la cuisine. J'y trouvai ma mère secouée de sanglots, une main posée sur la bouche. Mon père la serrait dans ses bras. Une lettre ouverte gisait sur la table. Mon regard faisait des allers retours entre mon père, ma mère et la lettre mystérieuse. Delta posa une main sur mon épaule.
-Maman ? Papa ? murmurais-je, inquiète.
-Elena... tu cours un grave danger, répondirent mes parents.

L'enfant des Étoiles.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant