Liars, Liars

Chapitre 5.

La jeune femme lança un coup d'œil à son portable. Elle espérait presque avoir un SMS de sa jumelle qui lui disait qu'elle arrivait. Se retrouver dans un lit inconnu dans une maison où elle n'était qu'un clone de Sio lui semblait trop étrange. Elle tapota le nom de sa jumelle sur son téléphone et elle composa son numéro. Elle avait besoin de se rassurer, d'entendre sa voix et d'être certaine qu'elle serait là demain. Mais seule le bip du répondeur fit écho à ses craintes et elle soupira en raccrochant sans même attendre l'annonce vocale qui lui dirait que Siobhan n'était pas disponible. Elle mit son téléphone en mode avion et elle le posa sur la table de chevet à côté du lit. Elle se fourra sous la couette et laissa sa tête s'enfoncer dans l'oreiller moelleux avec un soupir d'aise. Le lit de sa jumelle était bien plus confortable que le sien. Et bizarrement, même si cette chambre n'était pas la sienne et que la situation était tout sauf normale, elle se sentit rapidement tomber dans les bras de Morphée.

Ce fut un bruit sourd qui la tira brutalement de son sommeil. Quelqu'un venait d'ouvrir la porte de sa chambre. Elle aurait voulu que la lumière de la lune soit assez forte pour diffuser une lueur dans la chambre mais ce n'était pas le cas. La pièce était plongée dans l'obscurité la plus totale et elle n'y distinguait rien. Elle sentit son souffle se couper et elle tendit l'oreille. La porte s'était entrebâillée légèrement et elle crut distinguer une ombre se glisser dans la pièce. Le bruit de la porte qui se refermait délicatement lui confirma que quelqu'un était rentré dans la chambre et elle se recroquevilla davantage sous la couette comme si cette dernière pouvait la protéger. Depuis longtemps, elle était pourtant habituée à vivre seule, ou presque car sa mère n'était malheureusement pas apte à faire quoique ce soit pour la défendre au contraire, mais l'atmosphère de la maison, le parquet qui grinçait, le bruit de la mer et du vent qui s'engouffrait dans la toiture donnaient à l'ensemble un côté un peu glauque qui l'effrayait. L'intrus s'approchait du lit et elle sentit soudain que la couette qu'elle maintenait contre elle venait d'être empoignée et soulevée avant qu'un corps chaud se glisse dans le lit. Elle poussa un petit cri en repoussant brutalement la couette et l'ombre au passage, prête à s'enfuir du lit en courant, mais une main se posa habilement sur sa bouche et elle sentit un souffle chaud dans sa nuque.

- Sio, c'est moi, Clyde. Tu étais en train de faire un cauchemar encore ?

Elle sentit son cœur reprendre un rythme normal et elle souffla doucement en posant sa main sur sa poitrine pour calmer son pouls. Le jeune homme libéra la bouche de la jeune femme et il attrapa le deuxième oreiller qu'elle avait laissé par terre pour le caler derrière son dos.

- Je ... Oui, je crois. Tu m'as fait peur ! chuchota-t-elle.

Elle espérait que personne ne l'avait entendu crier dans la maison et que les autres colocs n'allaient pas débarquer dans la chambre. Elle était surprise de la présence de Clyde mais elle n'osait rien dire de peur de faire une gaffe. Avait-il l'habitude de débarquer comme ça ? Et de quels cauchemars parlait-il ? Sa sœur était-elle comme elle sujette à des mauvais rêves ?

- Désolé mais d'habitude, je n'ai pas besoin de me déplacer ... Je me demandais pourquoi tu venais pas cette nuit.

Ainsi, sa jumelle avait l'habitude de passer ses nuits dans le lit de Clyde ? Elle comprenait mieux pourquoi il avait semblé déçu lorsqu'elle avait avoué être avec un homme la nuit dernière. Pourtant, ils n'étaient pas ensemble elle en était persuadée. Brianna elle même lui avait dit que Clyde était jaloux quand elle fréquentait d'autres mecs et ça avait l'air d'arriver régulièrement. Elle soupira. Tout ça était tellement loin de sa vie qu'elle avait du mal à comprendre l'attitude de Sio. Que ressentait-elle vraiment pour Clyde ? Le jeune homme avait l'air d'être le genre de mecs qu'on aimerait avoir. Drôle, attentionné, séduisant, ... Mais sa sœur ne semblait pas décidée à lui donner sa chance.