Prologue: Noir

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<< Une pizza margherita. Oui, à l'adresse habituelle. Merci. >>

Il prononçait ces mots dans un murmure, sa voix semblait faible, cassée, presque éteinte. Il était à peine compréhensible, et pourtant au bout du fil on l'avait compris. Il raccrochait après avoir remercier la personne ayant prit sa commande, posant son cellulaire sur la petite commode à côté de lui. YoonGi, plongé dans le noir, restait debout, le regard dans le vide. Autour de lui, des meubles inutilisés. Un canapé sans aucuns plis, une table basse en vieux bois juste devant, une petite télévision éteinte sur laquelle reposait un drap de poussière. Le parquet était d'une couleur fade, les murs n'étaient hornés d'aucuns tableaux, aucunes photos. Rien ne semblait avoir d'identité, rien ne semblait aller ensemble. Il n'y avait pas d'harmonie, pas d'ambiance, l'atmosphère était plat. Le jeune homme se demandait encor s'il avait eu une bonne idée. Il se demandait s'il n'allait pas trop loin.

Seulement, il était trop tard pour revenir en arrière. Il était trop tard pour tout arrêter. Il n'en pouvait plus d'être seul. Il n'en dormait plus la nuit. Il se trouvait trop hideux pour pouvoir sortir de chez lui, pâle comme un mort, des cernes noircis sous ses petits yeux ébènes. Ses lèvres étaient bleuté tant il manquait de lumière et sa vue était troublé par les mèches de ses cheveux couleur platine. YoonGi était semblable à un fantôme, diable qu'il se sentait laid. Il ne pouvait plus continuer à vivre ainsi, il ne pouvait plus supporter cette solitude. Alors la semaine passé il eut une idée, une idée si folle qu'il eut prit peur de lui-même. Mais à force de réflexion, il avait finit par se dire qu'au point où il en était, autant tenter le tout pour le tout. Alors il l'avait fait, il avait incité quelqu'un à se rendre jusque chez lui, il avait préparé méticuleusement son plan, et peu lui importait qui tomberait dans ses filets, il allait enfin être libéré de ses chaînes qui lui rendait la vie si invivable. Il relevait lentement le regard vers la fenêtre lorsqu'il entendit le moteur d'un scooteur approcher et se stopper. Il était temps, il était si près du but... Son coeur se mit à battre rapidement, tambouriner à en faire vibrer tout son être, tout son corps frêle.

Il marchait silencieusement jusqu'à la fenêtre, puis écartait infimement un des rideaux opaques pour regarder à travers la vitre qui arrivait. Il s'agissait d'un jeune homme. Il avait encor son casque de protection sur la tête, YoonGi priait pour qu'il le retire, sous peine de voir son plan échouer et d'avoir en plus de gros problèmes judiciaire. Heureusement, le livreur exauça le voeux du jeune blond, et retira son casque pour dévoiler un visage fier et masculin, un teint tout juste dorée, un nez imposant, des lèvres fine et parfaitement formées, de grand yeux intimidant, une cheveulure brune destructurée. YoonGi abaissait un peu son regard tandis que le livreur se saisissait de la commande, il y voyait de larges épaules, un corps légèrement musclé, de beaux vêtements... Le livreur se trouvait être tout ce que YoonGi n'était pas, mais qu'il aurait aimé être. Enfin, l'épié se dirigeait vers la porte d'entrée de l'immeuble miteux dans lequel vivait le jeune au visage pâle.

Il entrait et montait dans l'ascenseur tout en vérifiant sur un petit papier l'étage et le numéro de la porte. 4e étage, porte 033. Il arrivait à l'étage et tombait sur un long et étroit couloir. Du côté gauche se trouvait une seule et uniquement porte, mal éclairé, et du côté droit un autre couloir qui abritait trois ou quatre portes. D'après les information, le jeune livreur se dirigeait vers le côté gauche et s'engouffra dans les profondeurs de ce couloir-là. Ce fut près de la porte 033 qu'il sentit son tibia pousser comme un fil tendu, et avant même qu'il ne puisse réagir, tombait sur sa tête un marteau qui l'assomma instantanément. Son corps tomba raide au sol, et ce fut dans un grincement désagréable et long que s'ouvrait la porte de l'appartement du jeune asocial. YoonGi, une main devant ses lèvres, se rongeant les ongles, observait le corps de sa victime, l'air semi-paniqué semi-inquiet. Il espérait que le coup n'ait pas été trop fort. De sa voix toujours aussi effacé et inaudible, il susurra les mots suivant à l'attention du livreur inconscient.

<< Je.. je suis désolé. >>

Suite à ces excuses sincères mais inutiles, le jeune blond, attrapait sa commande, l'a posant rapidement sur la table de sa cuisine, puis revint à l'entrée de son appartement pour se saisir des jambes de sa victime, et se mit à le tirer jusqu'à l'intérieur de l'appartement, non sans difficulté.

No Title ( PAUSE )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant