Le pacte du Diable

3 : Premiers symptômes

Une larme s'échappa de ma paupière et roula le long de ma joue. A l'instant même où elle quitta ma peau, tombant sur mon jean, un puissant coup de tonnerre résonna, me sortant de ma torpeur. Je me sentis alors prise d'une énorme fatigue et sans pouvoir lutter, sombrai dans le pays des songes.

Où est-ce que je suis ? Autours de moi c'est l'obscurité totale. Pas un rayon de lumière. Juste le noir et encore le noir. Du noir à n'en plus finir, les ténèbres. Je suis paniquée. Je regarde autours de moi dans l'espoir d'apercevoir quelque chose. Je tourne sur moi-même si vite que je commence en avoir mal à la tête. Soudain des flammes sortent de nulle part éclairant l'endroit d'une lumière brûlante. La peur me gagne à la vue du feu dansant. Toutes ces teintes de rouges et d'orange qui semblent vouloir dévorer mon âme.

Là bas ! Une silhouette ! Je m'approche du brasier infernal pour tenter de reconnaître son visage. Je plisse les yeux pour mieux définir le traits de cette personne. Mon cœur rate un battement. C'est... c'est pas possible ! Anna ! Pourquoi ma défunte sœur se trouvait derrière ces flammes ? Suis-je morte ? Peut importe, elle est là, devant moi. J'ai tellement envie de la prendre dans mes bras. Mais comme si il nous narguait, le feu nous en empêche, ce qui me frustre au plus haut point. Pourquoi nous faire souffrir ainsi ?

Comme si ma requête avait été entendue, le cercle de feu disparu remplacé par une aveuglante lumière blanche. Méfiante, je me rapproche doucement de mon petit ange mais à l'instant où j'allais la toucher, un rire sardonique éclata. Anna fut projetée loin de moi comme si une force invisible étirait l'espace entre nous. J'avais les larmes au yeux. Je couru dans sa direction mais plus j'allais vite, plus elle me paraissait loin. La haine s'empara de mon corps. Comme prise par la folie, je courais, courais toujours plus vite jusqu'à épuisement. La sueur perlait sur mon front, mes yeux étaient vides. Je me laissai tomber à genoux. Avec mes dernières forces restantes, j'hurlai, la tête jetée en arrière.

Driiiiiiiiiing !!!!

Dans un sursaut, j'ouvris les yeux et constatai avec soulagement qu tout cela n'était qu'un rêve. Je me saisis de mon portable qui sonnait et regardai l'heure. Minuit. Aïe, ça va être ma fête ! Je décrochais et entendis la voix paniquée de ma mère :

- Lucille ! Ma chérie ! Est-ce qu ça va ? Tu n'as rien ? Ça fait deux heures que j'essaie de te joindre par tous les moyens ! J'étais morte d'inquiétude ! Où es-tu ?

Ah ! Ma mère et ses questions ! J'entendais à son ton qu'elle était soulagée mais je la connais assez bien pour dire que ça va être ma fête demain. Avec elle j'ai toujours l'impression d'avoir 15 ans alors que je suis majeure. C'est sûrement parce que je vis encore sous son toit. Mais bon.

- Je suis désolée maman, j'étais à la colline et je me suis endormie.

- Ne me refait plus jamais une telle frayeur ! Bon, je vais prévenir Sam que je t'ai retrouvée. Toi rentre à la maison.

- Ok... attend pourquoi tu veux prévenir Sam ?

- J'ai pensé que tu étais peut-être avec lui, c'est ton meilleur ami non ?

- Ouais bon j'arrive tout de suite.

Je raccrochai mon téléphone et me mis en route. Sur le chemin, je ne pus m'empêcher de repenser à mon rêve : pourquoi avais-je vu Anna ? Enfin, je veux dire, c'est pas la première fois qu' elle m'apparaît durant mon sommeil mais je n'avais plus ce genre de rêve depuis plusieurs années. Et je dois dire que celui- ci était différent. Il avait l'air plus réel, comme si je ressentais et je vivais mon rêve. C'est une sensation étrange. Et puis pourquoi elle et moi étions condamnées à être séparées ? Mais le principal, pourquoi je m'étais endormie comme ça, d'un coup ? Je n'étais pourtant pas fatiguée. Mais bon. Je n'aurais probablement jamais les réponses à toutes ces questions. Il ne vaut mieux pas y penser pas vrai ?